Neige et grand froid: des perturbations atténuées par la pandémie

NEIGE - Jusque dans les perturbations liées à la neige, le Covid-19 bouscule les habitudes. Alors que l’ouest et le nord de la France se sont réveillés sous un manteau blanc ce mercredi 10 février, le nord-est du pays va à son tour être touché...

Neige et grand froid: des perturbations atténuées par la pandémie

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

La neige a recouvert Paris et sa région mercredi 10 février 2021, alors que l'Ile-de-France était placée en vigilance orange

NEIGE - Jusque dans les perturbations liées à la neige, le Covid-19 bouscule les habitudes. Alors que l’ouest et le nord de la France se sont réveillés sous un manteau blanc ce mercredi 10 février, le nord-est du pays va à son tour être touché par le grand froid et la neige, prévient Météo France. Mais les perturbations dans les transports en commun, sur les routes ou les aéroports semblent atténuées dans le contexte de pandémie.

Les chutes de neige sont pourtant particulièrement importantes en ce début février, avec jusqu’à 35 départements placés mercredi matin en vigilance orange grand froid et neige-verglas et des flocons qui sont tombés dans des zones inhabituelles, comme dans les Côtes-d’Armor où il y a eu jusqu’à 20 centimètres de neige localement.

Mercredi en fin de journée, 17 départements étaient placés en vigilance orange, essentiellement pour grand froid et neige-verglas.

En temps normal, de tels épisodes neigeux sèment le désordre dans les villes, affectant le trafic aérien, ferroviaire, routier, les transports en commun ou les réseaux de télécommunication. En 2018 par exemple, les aéroports avaient été fortement touchés par les intempéries, tout comme le trafic SNCF, qui avait subi plusieurs retards de trains.

Cet hiver en revanche, si 200 camions ont été bloqués dans le Finistère, que des bus ne circulaient pas à Paris ou encore que le ramassage scolaire a été suspendu dans plusieurs départements, l’épisode neigeux a eu des conséquences relativement modérées.

Tout d’abord en raison de son caractère prévisible : la N 118, qui traverse les Hauts-de-Seine, l’Essonne et les Yvelines, a été fermée dès mardi 21h en raison des chutes de neige attendues. Par ailleurs, des “actions de sensibilisation des usagers de la route sur les risques” ainsi que “d’interdiction de circulation des poids lourds” avaient été réalisées en amont, a expliqué le ministère de la Transition écologique auprès du HuffPost

Mais au-delà des dispositions prises par les autorités, la pandémie de Covid-19 paraît avoir joué un rôle clé. “Le contexte pandémique qui favorise le télétravail et réduit le trafic sur la route, ainsi que le couvre-feu qui limite l’essentiel du trafic en journée” a permis d’atténuer les perturbations liées aux chutes de neige, souligne le ministère de la Transition écologique. 

Le télétravail a explosé 

Ce mercredi, en raison des craintes d’apparitions de verglas, plusieurs préfectures de l’ouest et du nord du territoire avaient encouragé les Français à annuler les “déplacements non essentiels” et à “privilégier le télétravail”. D’après une enquête de Santé publique France, certains épisodes de neige et de verglas sont associés à une augmentation de 30% à 150% des passages aux urgences pour traumatismes, essentiellement des chutes sur les trottoirs.

Or, contrairement aux autres années, le télétravail est déjà largement généralisé parmi la population. Selon le Baromètre 2021 du Télétravail de Malakoff Humanis, publié ce mardi 9 février, 31% des salariés travaillent actuellement en distanciel (à temps complet ou partiel). Si ce chiffre est proche de celui de l’avant-crise, le télétravail est bien plus intensif, à raison de 3,6 jours en moyenne, soit 2 jours de plus qu’auparavant, et 45 % des salariés en télétravail le pratiquent encore à 100 %. De quoi limiter cette année les chutes et glissades sur les trottoirs ainsi que les accidents sur la route. 

En plus des routes fermées en prévision de l’épisode neigeux de ce début du mois de février, le trafic routier a chuté en 2020 en raison de cette généralisation du télétravail et des mesures de restrictions pour endiguer l’épidémie de Covid-19. En France, les bouchons ont diminué de 14% au total, et de 21% aux heures de pointe sur l’ensemble de l’année, d’après le TomTom Traffic Index 2020.

Alors qu’habituellement, les épisodes neigeux provoquent de nombreux accidents routiers, la baisse du trafic en 2021 devrait permettre de les réduire, sans les supprimer pour autant (dans le Bas-Rhin par exemple, plus d’une quinzaine d’accidents ont été recensés). 

Les trafics aérien et ferroviaire ont diminué

En temps normal, les intempéries ont également un impact lourd sur le trafic aérien. En 2018 notamment, Air France avait dû annuler la moitié de ses court-courriers en raison des chutes de neige. Des perturbations qui sont amoindries cette année en raison de la baisse du trafic aérien liée au Covid-19 et de la fermeture des frontières. Aéroports de Paris a annoncé avoir accueilli 33,1 millions de passagers en 2020, soit une baisse de 69% par rapport à l’année précédente (-72% pour l’Europe et -58% pour les vols domestiques précisément).

Autre conséquence habituelle des chutes de neige qui devrait être moins importante cette année : la perturbation du trafic ferroviaire. En janvier 2019, la SNCF était en “préalerte” pour faire face aux difficultés et certains trains ont connu retards ou annulations. Mais cet hiver, en raison de la perte de 42% des voyageurs en 2020 d’après le PDG de SNCF Voyageurs Christophe Fanichet, la compagnie n’a constaté “aucune perturbation majeure auprès de son réseau”. 

Le risque de nouvelles perturbations 

Tout cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de perturbations pour autant. Ce type d’épisode de grand froid en pleine pandémie pourrait même en engendrer des plus inhabituelles, comme des coupures d’électricité en télétravail, même si RTE, le gestionnaire du réseau, s’est montré rassurant en indiquant qu’il n’y avait pas de risque.

Les bureaux permettent des échanges physiques, alors que les discussions en télétravail reposent, elles, majoritairement sur les services de messagerie. Une coupure d’internet serait aussi plus compliquée à gérer et risquerait d’isoler nombre de salariés. En témoigne la panne mondiale qui a frappé Slack début janvier, lorsque des milliers d’utilisateurs s’étaient retrouvés privés du réseau pendant plusieurs heures. 

Autre conséquence nouvelle des chutes de neige: certains centres de vaccination ont dû fermer. 

Dans les Côtes D’Armor, des centres ont ainsi été fermés ce mercredi 10 février “pour garantir la sécurité des personnes au vu des conditions météo”. 

À voir également sur le HuffPost: Aux Pays-Bas, cette tempête de neige a transformé les dunes en pistes de ski