“No pasarán”, le sursaut anti-RN du rap français

“Qui prétend faire du rap sans prendre position ?”, scandait Ärsenik dans Boxe avec les mots, soufflante protestataire sortie en 1998. Soit un an après le fameux 11’30 contre les lois racistes – morceau collectif qui réunissait les fleurons...

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“Qui prétend faire du rap sans prendre position ?”, scandait Ärsenik dans Boxe avec les mots, soufflante protestataire sortie en 1998. Soit un an après le fameux 11’30 contre les lois racistes – morceau collectif qui réunissait les fleurons du rap d’alors, d’Akhenaton à Rockin’ Squat, en passant par Fabe, afin de s’opposer aux lois votées dans l’objectif de complexifier plus encore les conditions d’accès des étranger·ères en France.

Soit, aussi, quatre ans avant la percée de l’extrême droite et l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle. La plume acérée d’Ärsenik pointait alors, à raison, la responsabilité des rappeur·ses – et des artistes en général – à user de leur posture pour se prononcer politiquement.

Si l’on a pu parfois reprocher au rap français son mutisme politique, ayant tendance à centrer dorénavant son propos sur la quête de fric, tout en l’émaillant d’insultes graveleuses et misogynes à souhait, il semble que la scène actuelle se soit ressaisie. Et qu’elle a pris la mesure de la menace : celle d’assister, impuissant·es, au triomphe de l’extrême droite.

Face au risque de voir le Rassemblement national accéder à Matignon, une vingtaine de rappeurs signent le titre No pasarán. Parmi eux : Zola, ISK, Kerchak, Zed, Cokein, Uzi, Soso Maness, aux côtés d’Akhenaton, Mac Tyer, Pit Baccardi, Seth Gueko… 

Collecter des fonds pour la Fondation Abbé Pierre

Un titre qui aura été enregistré en un temps record – une semaine top chrono – et qui vise à “clarifier les choses”, dévoile Kore, aux manettes de la production du morceau, dans les colonnes de Libération : “On n’est pas que des débilos ou des mecs qui rappent pour des raisons festives. On peut causer de sujets plus graves, on va vous emmener sur un terrain où vous ne nous avez jamais vus pour la plupart”, s’épanche-t-il ensuite.

Sur les réseaux sociaux, il a d’ailleurs partagé un court extrait du titre en question. S’y succèdent des images montrant des néo-nazis, personnalités d’extrême droite, violentes manifestations et explosions, tandis que résonne l’instrumental du morceau. Le producteur a légendé la vidéo en ces mots : “Lorsque le peuple comprendra que le problème n’est pas le voisin, mais le système et ceux qui en profitent, alors tout changera, en attendant…”

En attendant, on écoutera No pasarán, qui sortira à 23h45. Tous les fonds collectés seront reversés à la Fondation Abbé Pierre. Le rap français retrouverait-il (enfin) sa boussole ? 

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