“Normale” avec Benoît Poelvoorde, un drame social teinté d’heroic fantasy

Adapté du Monstre du couloir, pièce du dramaturge écossais David Greig, le nouveau film d’Olivier Babinet s’implante dans une banlieue française où une jeune fille (Justine Lacroix, découverte dans C’est ça l’amour de Claire Burger) s’occupe...

“Normale” avec Benoît Poelvoorde, un drame social teinté d’heroic fantasy

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Adapté du Monstre du couloir, pièce du dramaturge écossais David Greig, le nouveau film d’Olivier Babinet s’implante dans une banlieue française où une jeune fille (Justine Lacroix, découverte dans C’est ça l’amour de Claire Burger) s’occupe de son père gravement malade (Benoît Poelvoorde). Une banlieue qui n’est pas identique à celle de Swagger, son documentaire de 2016, car elle est ici plus américanisée, rétro et fantasmée, même si on y retrouve un territoire commun, entre deux mondes, où le pouvoir de l’enchantement par le récit fait front contre un quotidien jugé soit inacceptable soit morne.

Normale dépeint ainsi un drame social teinté d’heroic fantasy à hauteur de chambre d’ado. Lucie y écrit son carnet et se gorge de fictions, aussi bien des épopées chevaleresques dans les cours de l’école que de gros mythos improbables qu’elle répand malicieusement. Cette veine du cinéma indépendant US vient infuser le film tout du long, faisant de Normale un conte social protéiforme qui parvient à remonter le temps, toujours sur la brèche entre ses pulsions fantasmagoriques et nostalgiques. C’est à la fois une réussite et un échec : cette tendance à l’hybridation permanente, si elle donne parfois de jolies scènes (le spectacle du lycée en tête), met parfois à distance l’émotion à force d’artificialité.

Un loup à l’agonie

Ce teen-movie fantastique sent aussi bien la clope froide que le disco maléfique. À la croisée de ses chemins, une créature : Benoît Poelvoorde. Son plat préféré ? Le Bounty. Il y est magnifique car diminué physiquement, et dans un refus acharné de toute forme de pitié. Un loup à l’agonie dans une cuisine jaune-pisse. Mais son œil tranchant, sa voix étoilée, font un parfait antidote à une autre vision père-fille outre-Atlantique vue récemment au cinéma dans The Whale. À la rédemption d’Aronofsky, Normale offre une alternative à l’aide christique de son prochain : une main tendue peut être un miracle social. 

Normale d’Olivier Babinet, avec Benoît Poelvoorde et Justine Lacroix (1 h 27). En salle le 5 avril 2023.