“Notre corps”, l’expérience hospitalière au féminin dans un documentaire magnifique signé de Claire Simon
Une adolescente veut avorter mais c’est compliqué avec ses parents, une femme annonce à son médecin préférer souffrir que de continuer à ne plus avoir de libido, une médecin enseigne à son collègue comment attraper le spermatozoïde pour une...
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Une adolescente veut avorter mais c’est compliqué avec ses parents, une femme annonce à son médecin préférer souffrir que de continuer à ne plus avoir de libido, une médecin enseigne à son collègue comment attraper le spermatozoïde pour une PMA… Il n’y a jamais besoin d’expliquer quoi que ce soit dans Notre corps, simplement d’écouter et montrer. Notamment ces images d’une opération chirurgicale suivie sur un moniteur aux allures (à peu de chose près !) de jeu vidéo.
D’un accouchement rythmé par les indications d’une sage-femme à une manifestation contre les violences obstétricales et gynécologiques organisée par des professionnel·les de santé, le documentaire s’émancipe du portrait institutionnel simplet pour expliquer l’hôpital d’aujourd’hui depuis l’expérience de ses usagères… Y compris celle de la réalisatrice qui, un jour, passe elle aussi devant la caméra pour faire un examen. Au milieu de ces presque trois heures que dure le film, Claire Simon apprend qu’elle a un cancer du sein.
La dimension partagée des expériences
Si une ligne de démarcation existait entre l’équipe technique et les personnes filmées, elle vole subitement en éclats, et la séquence donne tout son sens au caractère inclusif du titre – ce “notre” qui concerne toutes les femmes, et le risque commun, qu’un jour, ce “corps” se transforme en machine à souffrance. La dimension partagée de ces expériences trouve son point d’orgue dans un finale simple et touchant, accompagné par cette chanson de Camille, dont l’intitulé semble faire à lui seul la synthèse du film : Ta douleur.
Nicolas Moreno
Notre corps de Claire Simon (Fr., 2023, 2 h 48). En salle le 4 octobre.