Notre coup de cœur pour “Playlist”, l‘hymne de Nine Antico aux femmes libérées
Premier long métrage de l’illustratrice et autrice de bande dessinée après deux courts (Tonite en 2013 et Dernier Round, réalisé en 2017 avec Julie Conte), Playlist joue le jeu du récit autobiographique mâtiné d’éléments inventés. Sophie (Sara...
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Premier long métrage de l’illustratrice et autrice de bande dessinée après deux courts (Tonite en 2013 et Dernier Round, réalisé en 2017 avec Julie Conte), Playlist joue le jeu du récit autobiographique mâtiné d’éléments inventés. Sophie (Sara Forestier, dans un rôle sur mesure) trébuche sur l’existence. À 28 ans, son désir de devenir dessinatrice se heurte à son absence de formation dans une école d’art.
Accompagnée d’une fidèle amie (Laetitia Dosch), elle traîne son manque de reconnaissance de boulots alimentaires (serveuse, attachée de presse dans une maison d’édition) en crushs sur les garçons qu’elle croise, à la recherche de celui qui la regardera comme elle l’espère.
Comédie désabusée et féminisme frondeur
True Love Will Find You in the End de Daniel Johnston revient en boucle dans le film à chaque fois qu’un possible amoureux se présente, comme un mantra dont on finit par comprendre le sens : ce que désigne cet amour véritable est plus une carence d’amour-propre que viendrait combler la 1ère altérité venue.
Sophie vit cet âge où les injonctions de la réussite sociale nous signalent que le champ des possibles a commencé à se rétrécir.
Comédie désabusée rappelant par moments les films de Woody Allen, Playlist est à la fois le portrait de l’errance amoureuse et professionnelle d’une jeune femme et la description au vitriol du milieu de l’édition dans lequel elle tente de se faire une place.
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On y retrouve le féminisme frondeur et le rapport décomplexé au sexe de ses bandes dessinées, avec une touche plus grave, renforcée par la sobriété de l’image en noir et blanc. Car Sophie vit cet âge où les injonctions de la réussite sociale nous signalent que le champ des possibles a commencé à se rétrécir.
Mélange des genres
La mise en scène emprunte à la BD l’organisation en saynètes et ses cadres frontaux, souvent larges et jouant sur de brusques changements d’échelles. La façon dont Nine Antico pose les corps de ses deux comédiennes dans l’espace en rappelle les cases et leur dynamique de composition.
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Si le titre du film se justifie par une bande-son rock underground (Julie Margat, Bitpart, Yo La Tengo) assortie de quelques classiques (Gainsbourg, Erik Satie) qui rappelle qu’avant de se faire connaître comme illustratrice, Nine Antico collaborait à de nombreux magazines musicaux, son casting écrit aussi un territoire de cinéma cohérent et passionnant.
On y retrouve notamment Grégoire Colin (Nénette et Boni de Claire Denis, 1996), les musiciens Bertrand Belin à la voix off et Lescop dans le rôle d’un charmant dessinateur ainsi que les jeunes comédien·nes Pierre Lottin (Grâce à Dieu), Inas Chanti (À genoux les gars) et Andranic Manet (Mes provinciales).
Playlist de Nine Antico, avec Sara Forestier, Laetitia Dosch, Pierre Lottin (Fr., 2021, 1h25)