Olivier Faure en a assez que Français Hollande "tire en permanence contre son camp"

POLITIQUE - Il faut rassembler la gauche pour éviter un “duo Macron-Le Pen” en 2022. Olivier Faure, le premier secrétaire du parti, est le premier à le marteler. Mais dans cette tâche, il dit être malmené par l’un des anciens ténors du parti,...

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Olivier Faure (ici à la tribune du congrès du PS en avril 2018) s'est agacé des critiques de François Hollande sur la stratégie du parti en vue de la présidentielle 2022. 

POLITIQUE - Il faut rassembler la gauche pour éviter un “duo Macron-Le Pen” en 2022. Olivier Faure, le premier secrétaire du parti, est le premier à le marteler. Mais dans cette tâche, il dit être malmené par l’un des anciens ténors du parti, l’ancien président François Hollande, qui ne se prive pas de commentaires pas forcément élogieux sur la stratégie socialiste.

Dans un nouveau commentaire sur la stratégie du PS, François Hollande a estimé dans une interview à Sud Ouest qu’“appeler au rassemblement” de la gauche -comme le fait Olivier Faure-, “sans force centrale et sans leader pour incarner l’alternative est une démarche sympathique mais vaine.” “Des candidats ont en trouvent, mais sans dynamique, et un projet pour les porter, ce sont des personnalités pas des prétendants à la victoire”, a jugé l’ancien chef de l’État. 

Des “conseils” qui déplaisent de plus en plus à son lointain successeur à la tête du parti Olivier Faure. Selon Le Monde, les deux hommes qui se sont croisée jeudi lors de l’hommage à François Mitterrand ne se sont même pas adressés la parole.

″Ça fait des mois et des mois que François Hollande -qui ne contribue pas jusqu’ici en tout cas au projet que nous devons porter en 2022- passe son temps à asséner ses vérités sur la stratégie que devrait porter le Parti socialiste”, s’est agacé le premier secrétaire au micro de Radio J ce dimanche 10 janvier.

“Quiconque a exercé des responsabilités, connaît les équations dans le cadre de la prochaine élection présidentielle, devrait s’abstenir de tirer en permanence contre son propre camp. Ça n’est pas comme ça qu’on avance et ça n’est pas sur le chaos que peut naître une candidature”, a taclé Olivier Faure, accusant l’ancien chef d’État “d’affaiblir” son propre camp.

“Où étaient-ils, tous ces gens qui aujourd’hui font des leçons de morale?”

Défendant la nouvelle génération d’élus socialistes qu’il faut “laisser travailler”, Olivier Faure a au contraire estimé que l’ancien chef d’État pourrait, par son “expérience et les compétences qu’il a développées” durant son mandat présidentiel “aider la gauche à se reconstruire.”

Une reconstruction d’autant plus nécessaire que, comme l’a souligné Olivier Faure, les raisons de la chute du parti sont plutôt à chercher du côté de ses prédécesseurs - et donc de François Hollande.

“Il me semble qu’au début quinquennat précédent (celui de François Hollande, NDLR) nous étions majoritaires à l’Assemblée, au Sénat, dans presque toutes les régions, dans les départements, dans les grandes villes... Nous détenions beaucoup des leviers de pouvoir. Et à la fin du quinquennat, il n’en restait rien. C’est la faute de beaucoup de monde, mais en tout cas ce n’est pas la faute de la direction actuelle”, a-t-il ajouté, se félicitant que le PS ait réussi à “retrouver une place dans la vie politique” au cours des trois dernières années. 

“Ce n’est pas une place aussi centrale que je le souhaiterai, mais enfin où étaient-ils tous ces gens qui aujourd’hui font des leçons de morale?”, s’est agacé celui qui est aussi député de Seine-et-Marne.

À un peu plus d’un an de l’élection présidentielle 2022, le PS peine toujours à se trouver une stratégie, engluée comme à chaque élection dans une possibilité d’alliance toujours espérée mais jamais concrétisée avec les écologistes. De même, aucune figure ne s’est pour l’instant démarquée, à l’exception de la maire de Paris Anne Hidalgo, qui avance de plus ses pions mais se refuse à toute officialisation, malgré les appels du pied dans ce sens.

“Nous avons besoin aujourd’hui d’une alternative au duo Macron-Le Pen. Ça suppose que nous nous relevions les uns avec les autres. Et l’évidence, c’est que si nous n’arrivons pas le plus rassemblés possible à l’élection présidentielle alors nous sommes condamnés à un deuxième tour Macron-Le Pen”, a mis en garde le patron du PS. 

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