Olivier Véran s'en prend à ceux qui s'offrent "des coups de com'" avec le covid
POLITIQUE - Le petit déjeuner du ministre de la Santé devait être copieux. Invité du “grand rendez-vous” de CNEWS, Les Echos et Europe 1, ce dimanche 10 janvier à la mi-journée, Olivier Véran a défendu sa stratégie pied à pied, distribuant...
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POLITIQUE - Le petit déjeuner du ministre de la Santé devait être copieux. Invité du “grand rendez-vous” de CNEWS, Les Echos et Europe 1, ce dimanche 10 janvier à la mi-journée, Olivier Véran a défendu sa stratégie pied à pied, distribuant de nombreuses gifles aux élus de l’opposition, souvent locaux, dont certains critiquent sans relâche les décisions des autorités.
“Cela dépend si les élus sont en campagne ou s’ils ne le sont pas”, a d’emblée pointé le ministre de la Santé, comme pour atténuer la fronde d’une partie des responsables politiques de terrain, avant d’enchaîner les remarques acerbes. À Marseille par exemple la mairie, à gauche, et la région, à droite, montent au créneau par l’intermédiaire de Michèle Rubirola ou Renaud Muselier pour protester contre l’extension du couvre-feu et en contester son utilité.
Des critiques politiques et marginales, selon le ministre de la Santé. Pour lui, elles sont l’œuvre d’élus “en campagne ouverte” pour les régionales ou la présidentielle. Olivier Véran ne s’est pas étendu sur les élus du sud de la France qui lui mènent pourtant la vie dure à chaque étape de la crise sanitaire. Il a plutôt dirigé ses foudres contre Gérard Larcher, Jean Rottner ou Anne Hidalgo. Avec une mention spéciale pour la maire de Paris.
Haro sur Hidalgo
“Certains élus, qui ne sont pas forcément des présidents de région sortants, certains maires de grandes villes, qui sont peut-être dans l’idée, dans l’espoir ou dans le fantasme d’une campagne en profitent pour se faire un coup de com’”, a déploré Olivier Véran, dans une allusion claire aux longues critiques formulées par la maire de Paris dans un entretien publié quelques heures plus tôt par Le Journal du Dimanche.
Anne Hidalgo y fustige les errements logistiques de l’exécutif dans le déploiement du vaccin sur le territoire. Avec notamment cette formule: “avec de telles carences, le Débarquement de juin 1944 aurait échoué.”
“Au lieu de faire appel à des cabinets privés, comme McKinsey, pour réfléchir à la stratégie et à la logistique comme l’a décidé le gouvernement, c’est aux élus locaux qu’il faut faire confiance”, explique-t-elle, entre autres reproches formulés contre le gouvernement, quelques jours après avoir fait monter en première ligne son premier adjoint Emmanuel Grégoire.
Une interview qui a visiblement agacé le ministre de la Santé puisqu’il a mis le sujet sur le tapis à plusieurs reprises ce dimanche midi sur Europe 1 et Cnews. “Je déplore, et c’est ainsi, qu’on fasse de fausses polémiques, de mauvaises presses pour avoir un encart dans Le Journal du Dimanche”, a-t-il estimé, avant de répéter, pour -encore- plus de clarté dans ses allusions: “la polémique on peut toujours en trouver et certains se sont fait les spécialistes pour cela, la maire de Paris nous a donné un exemple ce matin dans Le JDD.”
“Enfin, soyons sérieux...”
“Est-ce que vous trouvez que c’est à la hauteur de vue d’un élu qui se prête des intentions nationales que de commencer à tirer à tout va sur la politique du gouvernement pour essayer de faire parler de lui?”, s’est-il encore faussement interrogé, quand, de son côté, Anne Hidalgo réaffirme son intention de prendre “toute sa part” dans la présidentielle 2022.
Mais la maire de Paris n’a pas été la seule cible d’un Olivier Véran en verve ce dimanche. Jean Rottner et Gérard Larcher en ont également pris pour leur grade, sans que le ministre de la Santé ne cite toutefois leur nom ou leur fonction, au contraire de la socialiste.
Le premier, président LR de la région Grand Est? “Parler d’un scandale d’État au bout de cinq jours... ne me dites pas qu’il n’avait pas trouvé la formule avant même que nous ayons commencé à vacciner”, a ironisé le ministre. Le second, président du Sénat qui avait brandi, à la télévision, le dossier de 58 pages reçu avant la vaccination de son père, résident en Ehpad? “Il n’est pas destinataire et il le sait très bien, il continue ce matin dans Le JDD”, déplore Olivier Véran.
“Enfin soyons sérieux deux minutes, ne prenons pas les Français pour ce qu’ils ne sont pas, aucun résident d’Ehpad de 85 ans en perte d’autonomie, ou autre, ne reçoit 58 pages de document”, a-t-il poursuivi. Seulement Gérard Larcher persiste effectivement, documents et mails à l’appui, à affirmer qu’il a reçu avec sa soeur des dizaines de pages à lire avant de recueillir leur consentement pour faire vacciner leur père.
Toutes les critiques sont-elles ainsi illégitimes au yeux du gouvernement? Au milieu de ses piques et de son satisfecit, Olivier Véran a toutefois reconnu quelques erreurs et manquements dans le lancement de la stratégie vaccinale, en matière de communication notamment. Sinon, on se demanderait presque pourquoi une semaine auparavant Emmanuel Macron avait piqué une grosse colère.
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