On a classé les “Indiana Jones”… du pire au meilleur !
À l’occasion de la sortie cette semaine d’Indiana Jones et le Cadran de la destinée, (probablement) ultime épisode des aventures de l’archéologue, on a voulu mettre un peu d’ordre dans sa filmo. 5. Le Royaume du Crâne de cristal : la faute...
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À l’occasion de la sortie cette semaine d’Indiana Jones et le Cadran de la destinée, (probablement) ultime épisode des aventures de l’archéologue, on a voulu mettre un peu d’ordre dans sa filmo.
5. Le Royaume du Crâne de cristal : la faute de goût
Auréolé d’un statut à peu près officialisé de ratage industriel, que ses quelques défenseur·euses érudit·es ne font que confirmer malgré elleux (les ratages s’en trouvent toujours), Indy 4 vient par-dessus le marché de prendre un drôle de coup de vieux, le 5 lui ayant chipé la place de l’épilogue senior, le reléguant dans un étrange limbe sans âge. De fait Ford y est loin d’être grabataire (plutôt très en forme à 66 ans) ; c’est ironiquement le décor numériquement lifté, censé remettre la saga à la pointe (disons la demi-pointe) de son époque, qui a pris un coup dans l’aile et date aujourd’hui le film. Épisode de la jeunesse perdue mais du refus de vieillir, pont bringuebalant entre les âges (mélange d’Incas et d’aliens), non sans allant, clairement sans magie.
Point fort : Cate Blanchett, sans complexes.
Point faible : Shia Labeouf, moins fils prodige que tête à claques.
4. Les Aventuriers de l’Arche perdue : le génie cinéphile
Certain·es vont déjà se fâcher – rassurons-les en précisant que les quatre 1ères places de ce classement se jouent dans un mouchoir de poche.
Il faut bien entendu reconnaître au 1er Indiana Jones la primeur du concept, et donc le coup de maître d’un tandem Lucas-Spielberg qui impose – à l’orée de la décennie la plus technophile et testostéronée de l’histoire d’Hollywood – une résurrection totalement anachronique du serial d’aventures. Duo, autrefois pétri d’un amour vibrant pour un certain style de cinéma d’exploitation années 1930. Mais il faut aussi dire que l’acte de naissance du personnage n’est pas la plus flamboyante de ses aventures, quelque peu figée dans un régime de cartoon à gags (à l’image de la légendaire scène du sabreur négligemment abattu) qui lui donne parfois des airs de OSS 117 avant l’heure.
Point fort : Les nazis fondus, sommet d’horreur occulte.
Point faible : Entre deux poursuites, c’est par moments un peu verbeux.
3. Le Cadran de la destinée : le firmament formaliste
Premier (et sans doute dernier) réalisateur à prendre la relève de Spielberg, James Mangold s’est accordé la liberté de rompre en partie avec l’héritage esthétique désuet des 1ers volets, leurs balayages et leurs ouvertures à l’iris, pour laisser cours à de pures visions de cinéma confinant au spectacle abstrait. Indy flotte dans un rêve de blockbuster d’aventures, submergé par la vitesse ou par son environnement (la pluie, les prospectus d’une parade). Plutôt que de le contraindre à une auto-épitaphe balourde dans la lignée des “legacyquels” de son temps, le film le plonge tête la 1ère dans un accélérateur de particules. Extatique.
Point fort : Les plus grandes scènes d’action de la saga, c’est dit.
Point faible : Un long ventre mou au cœur du film.
2. La Dernière croisade : la psychanalyse in vivo
Spielberg vient d’avoir un enfant, entame un rabibochage avec son propre père et projette toutes ses interrogations vis-à-vis de la figure paternelle dans ce film qui introduit moins un simple père qu’une sorte de “daddy issue” ambulante : Henry Jones Sr., joué par un Sean Connery à peine plus âgé que Ford mais qui va concentrer toutes les angoisses existentielles qu’un géniteur peut causer à son engeance. Un épisode hilarant et passionnant où Spielberg couche sans filtre tous ses tourments d’enfant, gestes d’amour fantasmés, humiliations dénoncées (Indiana prend des claques à 47 ans et appelle son père “monsieur”), jusqu’à oser le tabou de la rivalité sexuelle entre le père et le fils. Sans complexe.
Point fort : Indy surprenant au-dessus du ravin les lamentations de son père croyant l’y avoir vu sombrer : pur fantasme délirant.
Point faible : Depuis qu’un collègue malveillant nous a décrit le film comme “un Gérard Oury” (une Grande vadrouille en tank ?), l’insulte ne nous sort plus de la tête.
1. Le Temple maudit : l’aventure chimiquement pure
C’est l’indépassable, le film qui se forme dans tout esprit normalement constitué à la simple évocation du mot “aventure”. Un pur parc d’attractions fait de pièges et de cryptes, de ponts de singe et de parachutages, de descentes de rapides et de déraillements de wagons (scène de la fuite de la mine de Pankot qui inspirera d’ailleurs l’attraction Indiana Jones de Disneyland Paris), qui demeure finalement le seul épisode parfaitement accompli et pur de toute la licence, la pleine santé du motif : ni une naissance maladroite, ni un commentaire réflexif, un simple état de grâce.
Point fort : Demi-Lune, génial orphelin dickensien donc spielbergien, et véritable héritier d’Indiana.
Point faible : On aurait pu le mentionner pour à peu près tous, mais c’est la misogynie. Indiana rencontre souvent des femmes libres et fortes, mais il ne faut pas s’y tromper : elles finissent presque toujours comme maraboutées à l’état de proie disponible.