On a classé les plus beaux westerns gays

Comment derrière le western – genre ultime pour expliquer les mythes fondateurs de l’Amérique conservatrice où sont hissés en valeurs suprêmes la loi, l’ordre, la virilité masculine et le sens du devoir – se cache un genre beaucoup plus subversif...

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Comment derrière le western – genre ultime pour expliquer les mythes fondateurs de l’Amérique conservatrice où sont hissés en valeurs suprêmes la loi, l’ordre, la virilité masculine et le sens du devoir – se cache un genre beaucoup plus subversif qu’on ne le croit. Un tableau plus ou moins secret de l’amour et du désir entre les hommes. Ce génial paradoxe que seul Hollywood est capable de produire nous a donné des envies de classement (par ordre croissant) des plus beaux western gay de l’histoire. Bon voyage !

6. Butch Cassidy et le Kid de George Roy Hill (1969)

Bromance à la mélancolie joyeuse contenant notamment la célèbre scène de bicyclette sur fond de Raindrops Keep Fallin’ on My Head chanté par B. J. Thomas, on peut aussi voir le film avec Paul Newman et Robert Redford comme un Bonnie & Clyde masculin parsemé d’ambiguïté sexuelle. La présence d’un ménage à trois dans l’intrigue permet de lire secrètement le film comme une ode à la bisexualité. Thème rendu limpide grâce à un arrêt sur image à la fin du film immortalisant pour toujours les deux amants se jetant à l’eau.

5. Pornomelancolia de Manuel Abramovich

Sans surprise, la pornographie masculine gay va très vite exploiter le potentiel érotique de la figure du cow-boy. Dans le récent Pornomelancolia, Manuel Abramovich saisit, dans une démarche très proche du documentaire, la jeune carrière d’un acteur de porno gay engagé pour jouer Emiliano Zapata dans un film porno sur la révolution mexicaine. Tendre et acide à la fois, le long-métrage explique avec beaucoup d’acuité la permanente sexualisation et l’objectification que subissent les professionnel·les du porno, ainsi que l’extrême solitude qui se cache derrière la célébrité sur les réseaux sociaux.

4. Lonesome Cowboys d’Andy Warhol et Paul Morrissey (1968)

Tourné en pleine révolution sexuelle et hippie des années 1960 dans les mêmes décors que Rio Bravo, Lonesome Cowboys est une délirante et foutraque expérimentation collective des membres de la Factory autour des motifs du western ici érotisés à l’extrême : les jambières en cuir moulantes, les bottes à talon haut décorées, la ceinture de pistolet bouclée sur l’entrejambe, sans causer de la phallique charge de l’arme à feu. Si le film affiche une crudité faussement naïve et délicieusement camp, il n’en perd pas sa verve politique pour expliquer la fin d’une époque n: les cow-boys fétichisés sont devenus des icônes gays, bientôt absorbées par la société marchande.

3. Le Cavalier noir de Roy Ward Baker (1961)

Énorme échec au box-office à sa sortie, le film du britannique Roy Ward Baker s’offre aujourd’hui un mini culte dans la culture gay. Relatant la relation passion/répulsion entre Anacleto (Dirk Bogarde), un bandit qui intimide un village mexicain, et un prêtre irlandais intransigeant (John Mills), le film demeure l’un des 1ers à pousser aussi loin la représentation du désir entre deux hommes. Avec une audace folle pour l’époque, la mise en scène multiplie les sous-textes gays(Dirk Bogarde traverse le film vêtu d’un pantalon en cuir ultra moulant noir, toujours accompagné d’un fouet autour de la taille) jusqu’à son titre original The Singer Not the Song, clin d’œil à la fin du film quand Anacleto dévoile les raisons de sa fascination pour le prêtre : ce n’est pas la chanson (la religion) qui retient finalement l’attention de son personnage, mais le chanteur.

2. Le Secret de Brokeback Mountain d’Ang Lee (2005)

Sorti en 2005, Le Secret de Brokeback Mountain a suscité l’indignation d’une certaine Amérique conservatrice (des membres de l’Académie des Oscars refusèrent même de visionner le film, pourtant sélectionné)Le film d’Ang Lee est pourtant l’aboutissement d’une longue tradition. Le film d’Ang Lee est pourtant l’aboutissement d’une longue tradition centrée sur la relation intense et physique entre deux hommes. Ici, il explicite et pousse un peu plus loin l’homoérotisme déjà présent dans le genre. Si Le Secret de Brokeback Mountain coche toutes les cases du western formel, son fil narratif emprunte davantage au mélodrame pour expliquer l’histoire d’amour déchirante entre deux cow-boys incarnés par Heath Ledger et Jake Gyllenhaal. Ici, pas de coït métaphorique, le désir entre les deux hommes est révélé au grand jour dans une scène de sexe aussi belle que courageuse.

1. Les westerns de Howard Hawks

Chez Hawks, plus que chez n’importe qui, l’homoérotisme s’épanouit dans l’univers viril des cowboys. Pour dire plus clairement : on s’embrasse par un coup de poing. Au cœur de ces cinq westerns tournés (La Rivière rouge et La Captive aux yeux clairs, et la trilogie Rio Bravo El DoradoRio Lobo), si les femmes sont des personnages d’action d’une grande modernité, c’est bien entre les hommes que se situe la véritable action émotionnelle. Dans Rio Bravo, la relation entre le shériff (John Wayne) et son adjoint (Dean Martin) est traitée comme celle d’un vieux couple où le second souffre terriblement d’un manque d’amour du 1er.

Le cinéma de Howard Hawks s’attache le plus souvent à expliquer l’histoire d’une intégration à une communauté ou à un groupe, et c’est souvent par les spécificités du rite de passage qu’est révélé au grand jour, non sans humour et malice, l’ambiguïté sexuelle qui se joue entre les hommes. C’est pourquoi la rencontre entre John Ireland et Montgomery Clift (La Rivière rouge) atteint des sommets d’érotisme lorsque les deux hommes se montrent respectivement leur colt, comparant leur taille avant de les échanger pour se lancer le défi d’un jeu de tir.