On a parlé de NAV, de rap européen et de “FLU GAME” avec AJ Tracey
Quelques semaines après la sortie de son projet FLU GAME, on a rencontré la star britannique AJ Tracey. Le FLU GAME, une légende de la NBA. Malade en finales – à cause d’une mauvaise pizza ? -, Michael Jordan, boitillant, plantait 38 points...
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Quelques semaines après la sortie de son projet FLU GAME, on a rencontré la star britannique AJ Tracey.
Le FLU GAME, une légende de la NBA. Malade en finales – à cause d’une mauvaise pizza ? -, Michael Jordan, boitillant, plantait 38 points le 11 juin 1997 et marquait à jamais l’histoire de la ligue américaine. Cette histoire héroïque et chevaleresque a traversé l’Atlantique pour renouveler l’inspiration de la star britannique AJ Tracey. Avec son second album, il a lui-aussi réuni une Dream Tream, avec Nav, Digga D, T-Pain, Kehlani, SahBabii, Millie Go Lightly, MoStack et Mabel. Technique, efficace et ambitieux : on s’est posé sur la ligne des lancer-francs avec le franchise-player des UK pour discuter de son nouveau projet.
Comment tu te sens ?
Je me sens vraiment bien. Je suis heureux que le projet soit disponible, heureux que les gens m’envoient de super bons retours, heureux que les gens apprécient ma musique en fait. Je suis nominé pour des BRIT Awards, ma maman est en bonne santé, j’ai des raisons d’être heureux grâce à Dieu.
Les 18 derniers mois n’ont pas été évident à cause de la pandémie. Comment t’as fait pour tenir le coup?
Grâce à mes amis et ma famille autour de moi. Et surtout, pour être tout à fait honnête avec toi, j’essayais de me rappeler de toutes les belles choses que j’ai réussies à accomplir dans ma vie, et tout ce que j’ai déjà eu la chance de vivre. Et si Dieu veut, ma vie ne va pas s’arrêter tout de suite. Mais si elle s’arrête, je pourrais être heureux de tout ce que j’ai déjà fait sur Terre. Je pense que c’est ça qui me tient sain et qui me donne de la stabilité.
Tu as toujours été super ouvert sur l’international, que ce soit sur Toronto, aux US… à quel point c’est important pour toi ?
Ça dépend. En fait, c’est important pour moi, mais je n’en ai rien à foutre d’être connu dans d’autres pays. J’aime cependant que des gens partout dans le monde puissent apprécier ma musique et lui donner une chance. Je pense que chaque pays et chaque culture a quelque chose à offrir et si je peux apprendre de ses sonorités et les incorporer dans ma musique, ça ne peut que me rendre meilleur.
«De chez nous, on voit la France comme un marché assez fermé»
Et en France du coup ! Est-ce que tu écoutes du rap français ? Ça te plairait de connecter avec des artistes français ou la barrière de la langue pourrait être un frein pour toi ?
Pour moi, la barrière de la langue n’est pas un problème car je n’ai pas besoin de comprendre ce que l’artiste dit, si je ressens la vibe du morceau. Encore mieux, si l’artistes peut m’expliquer ce qu’il écrit pendant qu’il est en train de l’écrire. De chez nous, on voit la France comme un marché assez fermé. Il y a tellement de bons artistes français, que quoi qu’il arrive, on a l’impression que les auditeurs français ne s’intéressent pas à ce qui se passent en dehors de la France. On respecte ça, mais à cause de ça, beaucoup d’artistes UK n’essaient pas de péter en France, parce qu’on a l’impression que ce n’est impossible.
Moi par exemple, j’ai fait beaucoup de concerts à Paris, à chaque fois je reçois un accueil incroyable, mais le nombre de fans… récemment il a énormément augmenté, mais avant il stagnait. Alors que je fais mon maximum pour être ici, chaque Fashion Week, etc… mais c’est assez compliqué de gagner des fans. Sinon en termes d’artistes, j’avais voulu travailler avec MHD il y a déjà quelques années, dans mon quartier à Londres un ami m’avait fait écouté Marwa Loud, Aya Nakamura… j’ai trouvé ça chaud. Je ne connais pas beaucoup de rappeurs underground, mais je suis toujours chaud d’en découvrir !!
Parlons de ta musique. Tu as appelé ton 1er album AJ TRACEY, comme ton nom de scène. Pourquoi ce choix ?
Je trouve que c’est vraiment fort d’appeler un album comme ton nom de scène car ton nom, c’est déjà quelque chose qui doit être fort à la base. Mon nom avait déjà beaucoup de sens pour moi, beaucoup de force, donc je n’avais pas besoin de donner un titre à mon album : je l’ai juste appelé comme moi. Je suis l’artiste, c’est mon album, je ne ressentais pas le besoin d’expliquer davantage. L’explication, c’est que cet album, c’est un exemple de moi, une partie de moi. Ce sont ces sonorités avec lesquelles je me suis construit, c’est comme ça que je me définis musicalement. Voilà pourquoi j’ai fait ce choix. Normalement, avec l’aide de Dieu, je vais avoir la chance de faire plusieurs albums dans ma vie, et je voulais commencer par donner mon nom de scène au 1er et on verra ensuite par quels chemins je passe pour les suivants.
Comment est-ce que tu as décidé de la direction artistique pour ce nouveau projet, FLU GAME ?
C’est une question intéressante. À cause de la pandémie, c’était assez compliqué de trouver de l’inspiration surtout à Londres : il n’y avait plus de concerts, plus de restaurants, plus de clubs, plus rien. Je ne pouvais plus voir mes parents, j’étais tout seul. Du coup, je me suis assis et je me suis dit : “Quel est le meilleur moyen pour moi de retrouver de l’inspiration pour cet album ?”. Et le meilleur moyen que j’ai trouvé, c’est de retourner chercher dans mon passé la musique que j’écoutais quand j’étais jeune. Du hip-hop old school, comme NAS, repose en paix DMX, repose en paix Prodigy de Mobb Deep, ces artistes avec qui j’ai grandis et je suis allé chercher en moi ce rap de New York. Beaucoup de 50 Cent aussi. Tout ça quoi.
Ce qui frappe en écoutant ton projet, c’est l’attention particulière que tu mets dans tes refrains. Est-ce que c’est vraiment quelque chose auquel tu accordes de l’importance ?
Pour moi, c’est ultra important que le refrain de la chanson soit intemporel. Il faut que ça veuille dire quelque chose mais aussi que ça rentre dans ta tête, que ça soit facile à chanter. En termes de skills, c’est important que le refrain ne demande pas beaucoup de skills de rap, car sinon les gens ne pourront pas le chanter avec toi. Et à l’inverse, dans mon couplet, je peux aller aussi loin que je veux dans le complexe, car j’ai juste besoin de pouvoir expliquer ce que j’ai envie d’expliquer et causer aux gens. C’est comme ça que je construis mes chansons. Je mets tout le contenu que je veux expliquer dans les couplets, pour que tu comprennes ce que je veux dire, et le refrain est là pour que tu captes le feeling de la chanson, et que tu puisses la chanter avec moi.
«Je pense que tu vas me voir étendre mes sonorités à plus de pays»
Il y a un feat avec NAV dans ton projet, et tu l’as complètement sorti de sa zone de confort. Comment vous avez construit ce morceau ?
J’ai beaucoup d’amis en communs avec NAV. On n’a jamais été très proche lui et moi mais on a un respect mutuel l’un pour l’autre. J’ai été souvent à Toronto, et je connais beaucoup de gens avec qui il traîne, notamment Mustapha the Poet qui est un ami à moi et qui le connait très bien. Et en fait, on s’est retrouvé au même festival juste avant le COVID, qui s’appelle Reading and Leeds. C’est un gros festival aux UK : lui était sur une scène et moi sur une autre, et quand j’ai bougé du festival, certains de ses gars sont venus me voir en me disant que NAV me cherchait, qu’il voulait venir me saluer. Et malheureusement je l’ai raté à peu de choses, mais je leur ai dit que la prochaine fois qu’on se croiserait on prendrait le temps de se checker.
Et puis, quand j’étais en train de faire mon album, je sentais qu’il me manquait un son avec des sonorités street… J’avais besoin encore d’un son drill… Et j’avais un autre morceau sur lequel je voyais bien NAV : une prod avec des guitares, sa zone de confort. Mais je me suis dit : “Non, je kiff NAV, je sais que c’est un artiste de ouf, je sais qu’il est chaud. Je vais le faire poser sur de la drill. Je vais l’amener dans notre monde plutôt que moi j’aille dans le sien.” Et c’est ce qu’on a fait, et il a tué ça. Il a fait du moonwalk sur la prod.
En parlant de festival, t’es programmé sur le prochain Wireless Festival. T’es prêt pour ton retour sur scène ?
100% bro ! Je suis super excité : je ne suis pas monté sur scène depuis presque deux ans. Je vais ramener toute mon énergie
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Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour le futur ?
Pour le futur, je veux faire plus de musique avec des gens en dehors de ma zone de confort. Littéralement, je veux aller en Allemagne faire du son avec des rappeurs Allemands. En Espagne avec des artistes espagnoles. Je veux revenir en France. J’aimerais beaucoup explorer plus de sonorités européennes, mais pas en envoyant des couplets par mail, je veux venir en France et aller en studio avec les rappeurs, tourner un clip sur place. C’est ça que je veux faire. Je pense que tu vas me voir étendre mes sonorités à plus de pays, faire en sorte que plus de gens m’écoutent, en espérant grandir et m’améliorer en tant qu’humain en même temps. J’espère m’améliorer.