On y était : le retour des concerts à Villette Sonique

Frànçois & The Atlas Mountains Après des jours de pluie automnale, pouvait-on rêver à un soleil plus radieux pour assister au 1er festival en plein air de 2021 ? Avec d’autres spectateur·rice·s au sourire enjoué, on s’est même surpris à se...

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Frànçois & The Atlas Mountains

Après des jours de pluie automnale, pouvait-on rêver à un soleil plus radieux pour assister au 1er festival en plein air de 2021 ? Avec d’autres spectateur·rice·s au sourire enjoué, on s’est même surpris à se pincer très fort pour croire à ce que l’on voyait et entendait sur les deux scènes de Villette Sonique pendant ce week-end à la joie collective retrouvée pour les mélomanes après tant de mois sans concert. Tandis que Roméo Poirier et Nova Materia se partageaient l’affiche d’ouverture sur la scène du Périphérique, Frànçois & The Atlas Mountains succédait à San Salvador dans le jardin des Îles. A l’heure apéritive (18h50), le chanteur nomade de Saintes se présentait entouré d’un tout nouveau groupe, avec une section rythmique aussi inédite qu’imaginative (le bassiste Romain Vasset et le batteur Lucien Chatin, déjà vus avec This Is the Kit) et de la brillante chanteuse-musicienne Laura Etchegoyen (Bostgehio, Rone), entendue sur plusieurs titres de Banane bleue.

Entamé par un bel inédit au titre idoine (Rejoins ta joie), Frànçois Marry enchaînait avec un Coucou bienvenu devant un public de quelque 200 personnes soigneusement rangées par groupes de six dans un cercle herbu. En parcourant rétrospectivement sa discographie (La Vérité, 1982, La Fille aux cheveux de soie, La Vie dure ou 100 000 000, joué dans une version digne de Tortoise), tout en oubliant étrangement le classique E Volo Love (2011), Frànçois et ses nouveaux Atlas Mountains emballaient l’auditoire, tout en bénéficiant de l’apport d’une voix féminine en contrepoint de la sienne. La mine ravie, la troupe quitta la scène sur l’air de La Vie dure, un titre prémonitoire faisant magnifiquement écho aux trop longs mois confinés écoulés depuis le printemps 2020. La vie retrouvée grâce au pouvoir de “la musique magique”.

Par Franck Vergeade

>> A lire aussi : Frànçois Atlas nous explique sa “Banane bleue”, nouveau pas de côté pop et poétique

Le Villejuif Underground

“Vous êtes dans le nouveau monde, le monde moderne, tous assis dans un petit cercle, mais heureusement vous êtes avec… Le Villejuif Underground.” Nathan Roche s’agite hors scène, comme à son habitude, en contrebas des autres musiciens du groupe, lorsqu’il lance le refrain de son micro-tube. Face à lui, des spectateur·rice·s lèvent les bras au ciel, se trémoussent en buvant des rasades de bière. Jusque-là, tout est normal. Sauf que chacun se doit de rester sagement assis dans un cercle et demeurer à une certaine distance de sécurité d’autrui. La scène est un peu surréaliste, voire carrément absurde.

Interviews sous psychotropes, concerts déglingués, vannes à répétition sur le fait d’être “professionnel” et de ne pas avoir répété depuis neuf mois : on connaît bien la personnalité foutraque du groupe et de son leader dégingandé. Le contraste avec les protocoles sanitaires détonne. Mais si la frustration de ne pas pouvoir pogoter sur les chansons du groupe (désormais accompagné d’un batteur et d’un showman à la Bez des Happy Mondays) est très forte, il n’en reste pas moins que le concert est enthousiasmant. Entre décharges de synthés hallucinées, guitares surf rock (voire reggae) et spoken word rageur, des titres comme Haunted Château et On The Seine résonnent comme les avant-goûts d’un lâcher-prise qu’il nous tarde de connaître en concert. Il convient néanmoins de relever un autre regret, presque plus fort que les contraintes sanitaires. A un moment, Nathan Roche a annoncé une reprise de PNL, et on y a franchement cru. En vain.

Par Xavier Ridel

Bonnie Banane

Après la mise en bouche hyper percussive de Lucie Antunes et QuinzeQuinze en début d’après-midi – respectivement sous influences DFA Records pour l’une et hybridation entre r’n’b et musique vernaculaire polynésienne pour les autres – la scène Périphérique de Villette Sonique consacrait deux artistes féminines. Etendu sur les transats et hypnotisé par le va-et-vient des bus et voitures qui défilaient au-dessus, le public avait bien besoin du potentiel de fascination de Bonnie Banane pour le sortir de sa torpeur estivale. Seule sur scène avec pour simple scénographie un pied de micro délirant et un “truc en plume” à la Zizi Jeanmaire, la rénovatrice du r’n’b à la française a égrené les titres de son 1er album paru en novembre dernier et de son EP Sœur nature.

Si l’apport d’un·e DJ ou d’un·e batteur·se vint à manquer pour élever un set parfaitement calibré, la prestation incarnée de BB, entre pitreries circassiennes et performances de popstar, ravit le cœur des 1er·ère·s festivalier·ère·s de l’année 2021. Pour son 1er concert solo en 4 années, la digne héritière de la folie douce de Brigitte Fontaine – à qui elle a rendu hommage a cappella en reprenant J’ai 26 ans – a fait montre d’une virtuosité à toute épreuve pour donner corps à ces morceaux cartoons (Béguin, La Lune et le soleil) ou fruits d’hybridation r’n’b (L’Appétit, Léonardo, Deuil). De quoi nourrir de beaux espoirs pour sa prestation attendue le 11 juin prochain aux Inrocks Festival.

Par Théo Dubreuil

>> A lire aussi : Bienvenue sur la “planète sexy” et zinzin de Bonnie Banane

Lala &ce

“Levez-vous ! Asseyez-vous !” Pour boucler l’édition 2021 de Villette Sonique, il fallait bien qu’une des artistes fasse – un peu malgré elle – la nique aux conditions sanitaires. Armée d’une setlist finement composée pour faire exploser le public dans un concert tout en tension & release (le tube Show Me Love en point d’orgue), Lala &ce a apporté une conclusion parfaite à ce 1er week-end placé sous le signe du retour inespéré de la musique live. Passée la sidération d’un départ tonitruant sur Parapluie, le public s’est laissé gagner par les basses vrombissantes des productions crachées par les enceintes et le son enveloppant de l’AutoTune de Lala.

Auréolée de succès depuis la parution de son 1er album Everything Tasteful, la rappeuse franco-ivoirienne a bel et bien livré une prestation sans faute de goût. De l’interlude licencieux sur Show Me Love, les hits Wet (Drippin’), Sipa, ou cette reprise imparable d’Avec classe de Corneille, tout n’aura été qu’uppercut sonore sur uppercut sonore prompts à faire lever un public dont les jambes fourmillaient après un an d’engourdissement. Dans une récente entrevue accordée à l’émission Le Code, Lala &ce exprimait son désir de voir “sa musique de niche devenir un standard”. Devant l’unanime engouement provoqué par son concert sur la scène Périphérique de Villette Sonique, celle qui, en 2019, entendait créer Le Son d’après, on se plaît à croire que sa quête est déjà bien engagée.

Par Théo Dubreuil

>> A lire aussi : Lala &ce : “Je suis métis extraterrestre”