“Orlando, ma biographie politique” : Paul B. Preciado dialogue avec Virginia Woolf sur grand écran
Adaptation libre du livre de Virginia Woolf, le 1er film du philosophe Paul B. Preciado est une merveille d’intelligence, de révolte, de drôlerie et de douceur. Narrateur du film, l’auteur de Testo Junkie installe un dialogue avec Virginia...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
Adaptation libre du livre de Virginia Woolf, le 1er film du philosophe Paul B. Preciado est une merveille d’intelligence, de révolte, de drôlerie et de douceur. Narrateur du film, l’auteur de Testo Junkie installe un dialogue avec Virginia Woolf.
Le but est de démontrer comment l’identité trans peut changer le cours de l’histoire, ou plutôt des histoires, puisque le film ne cesse de jongler entre l’histoire d’Orlando, celle de Woolf, celle de Preciado, mais surtout celle d’une galerie de personnes qui échappent à la binarité du genre et incarnent tout un spectre d’Orlando potentiel·les, le cou serti d’une fraise nacrée, vestige de la noblesse de rang du personnage woolfien.
Ce qui frappe d’abord, c’est la beauté du regard que le philosophe pose sur ces corps trans politiques et dissidents, puis la façon dont le refus de la binarité se propage au film tout entier. Ni documentaire ni fiction, Orlando, ma biographie politique mêle les récits personnels de jeunes personnes trans aux citations intelligemment détournées du roman. Construit en blocs jouant avec la structure narrative du livre de Woolf, le film est par moment très amusant (les caméos de Pierre et Gilles ou de Virginie Despentes, celui de Frédéric Pierrot débauché de En thérapie).
Il est par-dessus tout traversé par une énergie insurrectionnelle sublime. Son projet politique est dissident : décorréler l’organe sexuel du genre, pouvoir par exemple avoir, comme le dit l’une des personnes, un “pénis féminin” pour finalement aboutir à une “abolition de la différence sexuelle à la naissance”. On y découvre un Paul B. Preciado qu’on ne connaissait pas encore, farceur donc, mais surtout cinéaste, créateur d’images à la puissance révolutionnaire folle.
Orlando, ma biographie politique de Paul B. Preciado (Fr., 2023, 1 h 38). En salle le 29 novembre.