“Oxygène” sur Netflix : pourquoi le thriller confiné d’Alexandre Aja est une réussite
Malin : c’est le 1er mot qui vient en tête lorsque se termine le neuvième long-métrage d’Alexandre Aja, son 1er en France depuis Haute tension, qui l’a fait connaître en 2003. High-concept movie réussi — c’est devenu assez rare pour le noter...
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Malin : c’est le 1er mot qui vient en tête lorsque se termine le neuvième long-métrage d’Alexandre Aja, son 1er en France depuis Haute tension, qui l’a fait connaître en 2003. High-concept movie réussi — c’est devenu assez rare pour le noter —, Oxygène commence dans un caisson cryogénique, où une jeune femme (Mélanie Laurent) se réveille sans savoir qui elle est, ni où elle est. Avec une jauge limitée d’oxygène (qui va lui permettre de tenir en gros le temps du film), et une intelligence artificielle répondant au nom de MILO (et parlant avec la voix suave et hypnotique, de Mathieu Amalric), elle va devoir trouver un moyen de s’en sortir.
Ecrit par Christie LeBlanc, une Américaine tournant à Hollywood depuis des années, le scénario d’Oxygène – figurait sur la Black List 2016 (qui recense les meilleurs scripts en attente de financement) et avait été considéré par Aja dans le but de le produire aux Etats-Unis, avec Noomi Rapace dans le rôle principal. Le covid en a décidé autrement, obligeant le cinéaste à rentrer à Paris, et l’amenant à considérer une adaptation française, diffusée par Netflix, avec un casting mené par Mélanie Laurent. Un film qui, de fait, tombe à pic dans la période que nous vivons : bien qu’il n’ait pas été initialement conçu dans ce contexte, c’est le film de confinement ultime, ce d’autant plus qu’une partie de l’intrigue tourne autour d’une pandémie.
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Le meilleur film d’Alexandre Aja ?
Oxygène est probablement le meilleur film de son réalisateur, qui a trouvé ici la matière idoine pour déployer son univers claustro et son style explosif. Dans la plupart de ses films (La Colline a des yeux, Piranha 3D, Mirrors, Crawl…), Aja aime mettre en tension maximale ses personnages dans un espace réduit, tout en mettant leur identité en crise. Il est ainsi particulièrement à l’aise dans l’espace minuscule du caisson (qui fonctionne comme une cercueil high-tech, quelque part entre Buried, Oblivion et Alien), n’en sortant que pour des flash-backs qui recomposent, morceau par morceau, la mémoire défaillante de son héroïne. La fausseté de certaines répliques ou développements (notamment toute l’intrigue avec la police) est compensée par la vitalité de la mise en scène, à laquelle manque toutefois, pour vraiment impressionner, quelque chose de plus viscéral. Le film est un peu froid, là où on aimerait sentir davantage le sang et la sueur. C’est d’autant plus paradoxal qu’Aja excelle généralement dans ce registre.
La réflexion sur l’identité qui s’amorce dans le dernier mouvement fait heureusement oublier ces quelques défauts. Difficile d’en évoquer le contenu précis sans le divulgâcher, mais il est heureux que le film, après tant de mystères et de manières, aille quelque part. Nombre de séries B malines s’effondrent sur cette dernière marche, or Aja mène astucieusement sa barque. Il ne relâche pas la tension, frôle à un moment les berges du grandiloquent, mais parvient à arriver à bon port, dans un final qui tient toutes ses promesses. Lorsqu’on fera le bilan artistique de cette année sous covid, il se pourrait qu’Oxygène s’en détache comme un film emblématique.
Oxygène, dès le 12 mai 2021 sur Netflix