Pacôme Rupin, député LREM "effaré" par le pass sanitaire qui va "fracturer notre pays"
POLITIQUE - Tensions au sein du groupe En Marche. Après les annonces du président Macron sur le pass sanitaire qui doit inciter massivement à la vaccination des Français, c’est au tour des députés de voter en urgence un projet de loi qui conditionne...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
POLITIQUE - Tensions au sein du groupe En Marche. Après les annonces du président Macron sur le pass sanitaire qui doit inciter massivement à la vaccination des Français, c’est au tour des députés de voter en urgence un projet de loi qui conditionne l’accès à certains lieux recevant du public aux personnes pouvant présenter un test négatif ou un vaccin.
Après les dix réserves émises par la Défenseure des droits, et celles du Conseil d’État, c’est désormais au sein du groupe majoritaire que certains disent tout haut leur opposition au texte. “Je crois que le pass sanitaire va fracturer notre pays”, a déclaré ce mardi 20 juillet en commission, Pacôme Rupin, député LREM peu connu pour susciter des divisions en interne. “Je m’étais opposé au pass sanitaire pour les grands événements et je suis assez effaré qu’aujourd’hui on nous demande de l’élargir après les engagements qui avaient été pris de ne pas le faire” a pointé le député de Paris.
.@PacomeRupin (LaREM) dénonce un #PasseSanitaire qui "va fracturer notre pays", "une atteinte majeure à la liberté d'aller et venir, à la liberté de conscience, au droit de refus de se soumettre à un traitement, à la vie privée et aux données personnelles de santé". #PJLSanitairepic.twitter.com/BHr5ktol3W
— LCP (@LCP) July 20, 2021
Engagements non tenus
Il fait référence aux promesses de son propre groupe en mai, assurant que le pass sanitaire adopté pour les grands événements ne serait pas étendu aux activités de la vie quotidienne. Sur le plateau de C ce soir, par exemple, la présidente LREM de la commission des Lois, Yaël Braun-Pivet, rappelait qu’elle avait elle-même déposé un amendement pour “inscrire très clairement dans la loi qu’un restaurateur, un cinéma, un théâtre ne pourrait pas demander le pass sanitaire pour conditionner l’accès au public”.
???? #PassSanitaire : j’ai tenu à inscrire noir sur blanc dans la loi qu’un restaurant, un cinéma ou un théâtre ne pourra pas l’exiger. C’est une question de libertés publiques. Le Parlement est extrêmement vigilant. #Ccesoirpic.twitter.com/jyQRxGCDGc
— Yaël BRAUN-PIVET (@YaelBRAUNPIVET) May 13, 2021
Des propos qui reviennent sur le devant de la scène alors que les députés doivent justement voter des dispositions pour conditionner l’accès à ces lieux à la détention du pass sanitaire, comme l’a souhaité Emmanuel Macron. Mais alors que l’épidémie repart de plus belle et que de nouvelles mesures semblent nécessaires pour éviter un nouveau confinement, l’exécutif assume le changement de pied. Lors de l’examen du texte en commission mardi 20 juillet, Olivier Véran a lui même admis que le pass sanitaire était “un vilain concept” qu’il “n’aime pas”, mais il y a “urgence” pour éviter la fermeture d’établissements, a insisté le ministre.
Le projet de loi adopté mardi en commission a par ailleurs intégré des assouplissements par rapport à la version initiale, comme le report à fin septembre du pass sanitaire pour les 12-17 ans ou de possibles exceptions pour l’accès aux grands centres commerciaux quand il n’existe pas d’autres commerces de biens de 1ère nécessité à proximité.
Pacôme Rupin n’est pas le seul au sein du groupe En Marche à avoir fait part de son opposition publiquement. Dans les colonnes du Progrès, la députée LREM Valéria Faure-Muntian s’est dit “farouchement opposée à l’extension du pass sanitaire pour les actes anodins et quotidiens de nos concitoyens”. Reste à savoir si ces deux députés iront jusqu’à voter contre le projet de loi gouvernemental ou s’ils s’abstiendront.
On a besoin d'unité. Ce n’est pas le moment de nous emmerder sur le pass sanitaire.Patrick Vignal, député LREM de l'Hérault
Selon une source au sein du groupe LREM, “beaucoup de députés ont des inquiétudes, mais ils sont peu nombreux à les faire savoir dans leur expression publique”. La même source assure aussi que leurs doutes “s’effacent devant l’urgence de la situation et son caractère inédit”.
Patrick Vignal, député LREM de l’Hérault, est plus sévère quant à la position de son collègue Pacôme Rupin: “S’il a d’autres idées pour freiner l’épidémie, qu’il les donne! S’il n’est pas d’accord, il peut démissionner ou quitter le groupe”, s’agace l’ancien socialiste qui poursuit sa diatribe: “On a des oppositions en dessous de tout, on a besoin d’unité. Ce n’est pas le moment de nous emmerder sur le pass sanitaire”.
Des propos qui révèlent une forme de tension au sein du groupe majoritaire, contraint de revenir sur des promesses faites et alors que de nombreux élus ont été menacés de mort par des citoyens qui s’opposent durement au pass sanitaire. “Il y a une trentaine de députés en Marche qui sont des enfants gâtés du macronisme et qui pensent qu’ils feraient mieux que Macron. Peut-être qu’ils ont peur des menaces de mort ou qu’ils s’opposent au pass sanitaire pour des raisons électoralistes”, croit savoir un député qui ne veut pas que son nom apparaisse publiquement.
Les tensions internes au sein du groupe LREM s’inviteront-elles dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale ce 21 juillet à 15h, alors que débute l’examen du texte? Le gouvernement aura déjà à gérer les oppositions virulentes, des Républicains à la France insoumise. Les 1ers demandent des assouplissements, les seconds s’orientent vers un vote contre.
À voir également sur Le HuffPost: Pass sanitaire: ces publics qui auront droit à plus de souplesse, selon le gouvernement