Pancarte antisémite: Qui est Cassandre Fristot, la femme interpellée?

POLITIQUE - C’est une image qui a suscité un immense émoi: une jeune femme brandissant une pancarte violemment antisémite lors d’une manifestation samedi 7 août contre le pass sanitaire à Metz. Sur ce carton, les noms de plusieurs responsables...

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POLITIQUE - C’est une image qui a suscité un immense émoi: une jeune femme brandissant une pancarte violemment antisémite lors d’une manifestation samedi 7 août contre le pass sanitaire à Metz. Sur ce carton, les noms de plusieurs responsables politiques, hommes d’affaires et intellectuels, dont la plupart sont juifs, étaient désignés à la vindicte populaire, accompagnés de la question “Qui ?”, un nouveau slogan antisémite. 

Deux jours plus tard, ce lundi 9 août, une enseignante, ex-membre du Front national et ancienne élue locale, a été interpellée à Hombourg-Haut, en Moselle. Elle est soupçonnée d’être l’auteure de cet écriteau, jugé “abjecte” par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, à l’unisson de l’écrasante majorité de la classe politique.

“La police regarde si l’on trouve dans son logement de quoi expliquer ou conforter la présomption d’antisémitisme”, a précisé la préfecture à l’AFP en milieu de journée, confirmant que la personne entendue par les enquêteurs est Cassandre Fristot, âgée d’une trentaine d’années qui fut l’éphémère cheffe de cabinet de Louis Aliot en 2013, alors qu’il était vice-président du FN. 

Ephémère cheffe de cab’ d’Aliot

Elle est restée quelques mois à son poste, de novembre à janvier, avant d’être remerciée durant sa période d’essai, en raison notamment d’un différend autour de son emploi du temps. Une “incompétente”, disait d’elle Marine Le Pen en 2013, lorsqu’elle était interrogée sur France 3 Lorraine, sur les critiques de la jeune femme à l’encontre du numéro deux à l’époque, Florian Philippot. Cassandre Fristot venait de claquer la porte du parti en dénonçant un “fonctionnement totalitaire.”

Contacté par le média local l’Indépendant, Louis Aliot confirme cette ancienne proximité. “Elle a été mon assistante pendant deux mois. Le temps que je l’embauche et que je la débauche”, dit-il, avant d’ajouter, dans une pique à son ancien compagnon de route: ”C’était une fille présentée par l’équipe de Philippot dans l’Est. Ça ne m’étonne pas qu’on la retrouve là.” Mais, “ces dingueries ne me font pas rire du tout... C’est honteux”, martèle encore le maire de Perpignan.

Malgré ces dissensions actuelles, tout n’a pas toujours été aussi tranché entre  les deux parties. Outre son -bref- rôle de cheffe de cabinet, Cassandre Fristot, diplômée d’un master d’études européennes et internationales, a été candidate du Front national aux législatives en 2012, récoltant 13% des voix dans la quatrième circonscription de la Moselle. 

Elle a également été conseillère municipale d’opposition à Hombourg-Haut, dans le même département, entre 2014 et 2020, avant de se présenter aux élections sous les couleurs du Parti de la France. Une formation d’extrême droite fondée, en 2009, par Carl Lang et plusieurs autres nostalgiques du “canal historique” du FN. Des déçus de la ligne politique de Marine Le Pen.

Enseignante suspendue

La jeune femme est aujourd’hui encore membre du conseil municipal de sa ville. Outre cette responsabilité, elle a également le statut d’enseignante. C’est en tout cas ce qu’a confirmé le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, ce lundi, en annonçant qu’elle sera “suspendue en attendant les suites disciplinaires”. “Sur le plan pénal, le recteur saisit le procureur”, a-t-il ajouté sur les réseaux sociaux, sans davantage de précisions.

Le parquet de Metz avait ouvert, la veille, une enquête de flagrance sur cette “pancarte au message manifestement antisémite”, selon les mots de la préfecture.

Sur l’écriteau, les noms de personnalités encadraient le slogan: “Mais qui?”. Une sorte de mot d’ordre apparu à la suite d’un entretien accordé en juin dernier sur la chaîne CNEWS d’un général à la retraite, Daniel Delawarde, signataire d’une tribune évoquant “le délitement” de la France, publiée par l’hebdomadaire ultraconservateur Valeurs actuelles.

A la question “qui ‘contrôle la ‘meute médiatique’?” et après plusieurs relances, il avait répondu “la communauté que vous connaissez bien”, avant d’être coupé par le présentateur, Jean-Marc Morandini. Pour la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), ce “mais qui?” est désormais “une autre manière de dire qu’on n’aime pas les juifs”. 

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