Paris-Roubaix Femmes 2023 : pour Elisabeth Chevanne-Brachet, beaucoup de cyclistes « vivotent »
Ancienne cycliste et pilote VIP sur le Paris-Roubaix, Elisabeth Chevanne-Brachet est co-présidente de l’Association française des coureures cyclistes (AFCC). En marge de la Reine des Classiques, elle fait un état des lieux de la situation salariale...
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Ancienne cycliste et pilote VIP sur le Paris-Roubaix, Elisabeth Chevanne-Brachet est co-présidente de l’Association française des coureures cyclistes (AFCC). En marge de la Reine des Classiques, elle fait un état des lieux de la situation salariale actuelle des cyclistes.
Elle est l’une des rares femmes pilotes ambassadeurs VIP sur le Paris-Roubaix. Cycliste de haut-niveau entre 1989 à 2006, avec quatre podiums internationaux, Elisabeth Chevanne-Brachet co-préside aussi depuis juin 2019 l’association française des coureures cyclistes (AFCC), qui vise à professionnaliser le cyclisme féminin et défendre les droits des cyclistes. Pour développer la visibilité du cyclisme au féminin et l’amener vers la professionnalisation, Elisabeth Chevanne-Brachet a créé une nouvelle épreuve par étapes, le CIC-Tour Féminin International des Pyrénées, dont la seconde édition se déroulera du 9 au 11 juin 2023.
Après une 1ère édition du Paris-Roubaix où la 1ère remportait 1535 euros, on est passé à 20 000 euros l’édition suivante, ce qui se maintient cette année. Etes-vous satisfaite ?
L’UCI demandait ce minimum de 1535 euros et ensuite, ASO a réévalué. Les filles font moins de kilomètres que les garçons, donc on considère qu’ils ont déjà fait un effort. On verra les prochaines années, mais ce qui est important, c’est surtout de faire évaluer les salaires. Parce que ces cyclistes, elles ne vivent pas, elles vivotent. Elles n’ont pas les moyens de s’en sortir. Elles ont leurs parents qui les aident, leurs économies, sinon elles sont défrayées. Ou bien elles font des études à coté, elles travaillent à côté.
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Quelles sont aujourd’hui leurs rémunérations ?
Aujourd’hui, on peut avoir une équipe continentale avec n’importe quel budget et donc ne pas payer les filles. Certaines ont bien le SMIC, mais d’autres sont juste défrayées ou reçoivent des primes. On travaille donc avec la Fédération française de cyclisme pour qu’un cahier des charges soit instauré pour que toutes aient au moins un SMIC. Et donc pour qu’il y ait, à terme, des équipes continentales professionnelles en plus des équipes World Tour. De plus, l’UCI demande des garanties bancaires aux équipes. Mais une équipe nouvelle dont je ne vais pas citer le nom (l’équipe espagnole Zaaf, NDLR) n’a pas payé ses filles depuis début janvier. Dix filles se retrouvent donc sur le carreau et Paris-Roubaix sera une de leurs dernières épreuves.
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Quel est le quotidien des cyclistes des équipes continentales ?
Tous les dimanches, des courses ont lieu. Il y a 14 équipes World Tour, une cinquantaine d’équipes continentales. Mais ces dernières ne peuvent pas toutes courir parce qu’il n’y a pas assez de courses par étape. Elles doivent donc courir avec les garçons pour garder le rythme. Comme il n’y a pas assez de filles dans les équipes, elles doivent aussi enchaîner, faire les classiques, les courses par étape et le résultat, c’est qu’elles arrivent blessées en août.
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Vous êtes vous-mêmes organisatrice d’une course, comment vous en sortez-vous ?
Oui, sur le CIC Tour Féminin des Pyrénées, qui est une épreuve internationale, on essaye de réévaluer les prix minimum que l’UCI nous imposent car ils sont ridicules. On met 50 000 euros de prix sur une course qui fait trois jours. Mais sans aucune aide, car nous prenons tout en charge. Ce n’est pas facile, mais on va chercher de l’argent auprès des collectivités, auprès de partenaires privés… Cela donne un budget de 350 000 euros pour notre épreuve dont la deuxième édition aura lieu du 9 au 11 juin 2023. Notre ambition est de passer épreuve « World tour » et d’avoir l’intégralité des équipes World Tour à notre épreuve.
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