Paris sportifs: le gouvernement veut sévir contre les sites qui ciblent les jeunes
PARIS SPORTIFS - “Ce n’est pas acceptable”. Le gouvernement s’inquiète des pratiques peu scrupuleuses des géants des paris en ligne en cette période d’Euro de football, révèle BFMTV. La secrétaire d’État chargée de la jeunesse et de l’Engagement,...
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PARIS SPORTIFS - “Ce n’est pas acceptable”. Le gouvernement s’inquiète des pratiques peu scrupuleuses des géants des paris en ligne en cette période d’Euro de football, révèle BFMTV. La secrétaire d’État chargée de la jeunesse et de l’Engagement, Sarah El Haïry, a écrit une lettre à l’Autorité nationale des jeux (ANJ), l’appelant à agir contre des publicités de paris sportifs jugées trop agressives pour les jeunes, notamment ceux issus de milieux modestes.
Dans ce courrier qu’a pu consulter Le HuffPost ce vendredi 9 juillet, Sarah El Haïry fait part à la présidente de l’ANJ, Isabelle Falque-Pierrotin, de sa “forte préoccupation” face aux stratégies de communication de géants tels que Winamax, Betclic ou la Française des jeux, qui visent les jeunes et “plus particulièrement les jeunes les plus fragiles ou défavorisés”.
“Ces publicités valorisent le jeu en sous-entendant qu’il contribue à la réussite sociale, le tout grâce aux gains. Elles mettent en scène des profils qui sortiraient de situations de difficultés personnelles, professionnelles, sociales ou psychologiques grâce au jeu”, dénonce la secrétaire d’État.
“Envisager des sanctions” à l’encontre des plateformes fautives
Ces pratiques, elle le souligne, paraissent contrevenir aux règles fixés par le décret n° 2020-1349 du 4 novembre 2020 relatif aux modalités de régulation de l′Autorité nationale des jeux. En effet, la loi interdit dans ce cadre toute communication suggérant que “jouer contribue à la réussite sociale” ou que “jouer peut être une solution face à des difficultés”.
“Il me semblerait ainsi nécessaire pour notre jeunesse que l′Autorité que vous présidez puisse se saisir de ce sujet et après enquête puisse envisager des sanctions à l′encontre des plateformes qui contreviendraient à ces principes (avertissement, suspension d′exploitation de jeux, voire sanctions pécuniaires le cas échéant)”, écrit la ministre.
L’ANJ étant une autorité indépendante, elle ne peut être saisie directement par le gouvernement, elle doit s’autosaisir, souligne BFMTV. Mais le gouvernement peut l’inciter à se pencher sur la question.
Faire de l’argent sur la détresse des jeunes
Le choix des opérateurs de paris sportifs en ligne pour un public jeune et défavorisé n’est pas anodin. Selon une étude de l’ANJ, les jeunes sont bien plus susceptibles de devenir addict aux paris sportifs que leurs aînés. Aussi, selon l’Observatoire des inégalités, “près de 60% de joueurs à risque ou pathologiques ont des revenus mensuels nets inférieurs à 1100 euros et la quasi-totalité a, au mieux, un niveau d’études équivalent au baccalauréat”. Les joueurs aux comportements de jeu excessifs ou à risque modéré sont plutôt des hommes jeunes appartenant à des milieux sociaux modestes.
Comble du cynisme, ce qui fait de ces jeunes de si bons clients est justement leur envie de s’en sortir. “Ces jeunes sont souvent dans des conditions sociales difficiles, dans des familles qui touchent le RSA, par exemple. S’identifier aux personnages des publicités qui, en quelques clics, arrivent à gagner des milliers d’euros et s’émanciper de leur condition, ça fait rêver”, résume auprès du HuffPost la directrice de SOS Joueur, Armelle Achour.
“Avoir une stratégie d′encouragement au jeu, c′est une chose. Avoir une stratégie qui vise spécifiquement les jeunes des quartiers populaires, c′est bâtir un business plan reposant sur les difficultés que rencontrent ces jeunes en leur donnant de faux espoirs, c′est le faire en connaissance de cause, c′est fragiliser des situations parfois déjà précaires dans le seul but de faire de l′argent. Ce n’est pas acceptable”, dénonce Sarah El Haïry.
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