Partir en vacances en avril? Ces Français ont dû annuler et c'est dur à vivre

COVID - Une situation qui se répète au fil des mois. Le 31 mars à 20h, Emmanuel Macron a annoncé de nouvelles mesures pour endiguer l’épidémie de Covid-19. Parmi elles, on retrouve le déploiement des restrictions sanitaires déjà mises en place...

Partir en vacances en avril? Ces Français ont dû annuler et c'est dur à vivre

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

COVID - Une situation qui se répète au fil des mois. Le 31 mars à 20h, Emmanuel Macron a annoncé de nouvelles mesures pour endiguer l’épidémie de Covid-19. Parmi elles, on retrouve le déploiement des restrictions sanitaires déjà mises en place dans certains départements au niveau national: couvre-feu à 19h, interdiction de se déplacer au-delà des 10km, télétravail...

Pour les Français qui avaient prévu de partir en vacances pendant le mois d’avril, ces nouvelles obligations ont du mal à passer. Entre colère, déception et tristesse de ne pas pouvoir profiter à fond de ces jours de repos, ils expliquent leur désarroi au HuffPost LIFE.

Des vacances envisagées comme une respiration

La majorité des personnes qui ont témoigné ont pris des vacances au mois d’avril pour se ressourcer et se changer les idées. Rencontrer du monde ou se retrouver dans une fête de famille n’était pas prévu au programme. Ces vacances avaient avant tout été imaginées pour couper de ce quotidien rythmé par la crise sanitaire.

“Pour ces vacances, j’avais prévu de partir faire du vélo pendant une semaine dans le bassin d’Arcachon avec mon copain. Le but n’était vraiment pas de croiser qui que ce soit... On voulait juste s’aérer la tête parce qu’étant étudiante en médecine, je suis un peu dépassée par tous ces événements. Idem pour lui, il est très stressé en ce moment et le Covid n’arrange rien”, nous révèle Emma. ”Ça fait des semaines qu’on attendait ces vacances, c’était notre dernière occasion de profiter l’un de l’autre avant qu’il parte pour plusieurs mois en Allemagne. Lui aussi était totalement déprimé. On ne sait même pas si on va pouvoir passer du temps ensemble pendant les prochaines semaines à cause du confinement.” L’étudiante n’en est pas à sa 1ère annulation. À deux reprises déjà cette dernière année, ses vacances n’ont pas pu avoir lieu à cause de nouvelles restrictions.

Lila, institutrice, devaient passer quelques jours de congés en Bretagne chez une amie. Aussitôt l’annonce du président faite, les billets de train ont été annulés. Une déchirure, car ces vacances étaient enfin un moyen de respirer.

“Mes collègues instituteurs et moi sommes depuis des mois dans un stress global. Nos élèves ne sont pas masqués et nous devons parfois ôter les nôtres pour nous faire comprendre. Nous avons désespérément besoin de vivre loin de tout ça, sans compter le mépris du ministère et celui de la population générale qui nous voit comme des paresseuses privilégiées. Au bout de tant d’années et après 2020 passées à nous plier en 4 pour nos élèves avec notre matériel personnel durant les confinements, sans reconnaissance aucune, nous avons besoin, comme beaucoup de Français, d’une respiration. Il ne s’agit pas pour nous d’aller exporter le virus, nous sommes assez responsables pour veiller à respecter strictement les mesures prophylactiques, mais clairement de se vider un peu la tête de ce quotidien assez lourd et toujours en suspens d’une décision gouvernementale plus ou moins cohérente. On aurait dû être tous confinés strictement en janvier, on n’en serait pas là, à encore devoir zapper le printemps.”

Annuler, reporter et patienter

Alors, quoi faire lorsque l’on a pris des vacances en plein confinement? Les annuler? Les reporter? Antoine qui travaille dans le secteur agricole a opté pour la 1ère solution. À la place de ses vacances, il ira travailler. C’est aujourd’hui le seul échappatoire qu’il a trouvé pour penser le moins possible à la situation actuelle.” Je devais aller voir ma famille que je n’avais pas vue pour les fêtes de fin d’année, mais avec le confinement ce n’est plus possible. J’avais pris une semaine de congé exprès. Je suis déçu bien sûr, mais nous n’avons pas le choix. Je m’efforce de ne pas trop y penser. Je vais annuler ma demande de congé et aller travailler, car mon travail me permet de me déplacer et de voir un peu de monde, ça sera toujours mieux que rien.”

Pour d’autres, cette annulation est un énième report. Pascal et sa famille se rendent régulièrement en Martinique pour voir leurs proches. En 2020 déjà au moment de Pâques, ils n’ont pas pu partir. Cette année encore, la situation se répète. “On devait partir en Martinique du 23 avril au 06 mai, pendant les vacances scolaires, car ma femme a une partie de sa famille là-bas. C’est un voyage qui avait déjà été reporté l’année dernière pour la même raison”, indique-t-il au HuffPost LIFE. “Au final, nous allons rester à la maison en espérant que la vaccination s’accélère et que l’on puisse se rattraper cet été. Nous allons certainement reporter le voyage encore une fois à l’année prochaine. Ce sera l’occasion pour nous de voir la famille.”

Pour Emma aussi, la solution est de se confiner à la maison et d’en profiter quand même. “On n’avait pas vraiment de plan B, on s’était dit que mon copain conserverait ses congés et qu’on sortirait 10km autour de chez nous pour quand même faire un peu de vélo, mais rien de plus...”.

Maëlys est beaucoup moins optimiste pour profiter de ses congés. “Un plan B? Tout est fermé on ne peut rien faire, alors le plan B pour le moment, il n’est pas envisagé.”

De la déception, de la colère et des larmes

Annuler ces vacances n’est pas une partie de plaisir. Pour tous, c’est un nouveau coup dur. “L’état d’esprit, c’est la déception! On a pu partir en France deux semaines l’été dernier, mais depuis on navigue entre couvre-feu et confinement. Le fait de ne pas voir la famille, ça fait un an que je n’ai pas pu voir ma grand-mère ou les amis, ça pèse et les vacances étaient aussi un bon moyen pour se régénérer psychologiquement”, révèle Pascal.

De son côté, Emma n’a pas pu retenir ses larmes. “Après les annonces d’hier, j’avoue avoir pas mal pleuré. Ça commence à faire vraiment beaucoup à supporter et on n’en voit pas le bout. Déjà que les étudiants sont mis de côté, en plus ils ont annoncé la mobilisation des étudiants en médecine.” La situation est la même du côté de Maëlys. “Je suis sincèrement déçue, désespérée, j’en ai marre. Je suis étudiante en deuxième année de DUT carrières juridiques en alternance dans un cabinet d’avocats et je ne fais plus rien depuis un an. J’ai l’impression de passer à côté de plein de choses. Je travaille et j’étudie, voilà la routine d’un jeune en 2021.”

À voir également sur Le HuffPost: Face au Covid, Macron annonce qu’il sera possible de changer de région pour s’isoler