Pass sanitaire: Ce cluster dans une boîte de nuit à Bordeaux montre (une nouvelle fois) ses limites
PASS SANITAIRE - Gueule de bois à Bordeaux. Ce dimanche 18 juillet, un total de 35 personnes avaient été testées positives au Covid-19 après avoir assisté à des soirées organisées les vendredi 9, samedi 10 et mardi 13 juillet au Hangar FL,...
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PASS SANITAIRE - Gueule de bois à Bordeaux. Ce dimanche 18 juillet, un total de 35 personnes avaient été testées positives au Covid-19 après avoir assisté à des soirées organisées les vendredi 9, samedi 10 et mardi 13 juillet au Hangar FL, a indiqué l’Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine dans un communiqué. Ces personnes ont été invitées à un isolement strict de 10 jours.
Si rien n’indique pour l’instant que les contaminations se sont toutes faites précisément lors de la soirée, comment autant de danseurs ont-ils pu ressortir positifs de ces virées en boîte girondine, alors qu’ils ont présenté leur pass sanitaire au moment de s’engouffrer sous les spotlights?
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes et certaines personnalités politiques particulièrement hostiles à la décision du chef de l’État brandissent cet exemple pour tenter de se défaire de cette restriction. Celle-ci sera pourtant élargie à partir de ce mercredi 21 juillet à tous les “lieux de loisirs et de culture” (théâtres, cinémas, musées, parcs d’attractions, festivals, salles de concerts...) rassemblant plus de 50 personnes.
Puis le pass sanitaire concernera à partir de “début août” -si le projet de loi est adopté par le Parlement- les cafés, bars et restaurants (même en terrasse), les centres commerciaux, les hôpitaux, les maisons de retraite ainsi que les voyages en avions, trains et cars pour les trajets de longue distance.
Quelques fausses notes nasopharyngées
Selon les opposants au pass sanitaire, cet incident est la preuve qu’en plus d’être liberticide, le pass sanitaire ne fonctionne pas. Une conclusion hâtive. Des concerts et événements tests ont été organisés partout dans le monde ces dernières semaines, avec le même résultat. Ce dispositif permet d’éviter une grande partie des contaminations. Mais il n’est pas infaillible.
Pour faire réagir le PCR ou rendre une personne contagieuse, il faut environ une semaine d’incubation. “Il est inutile de faire (les tests PCR ou antigéniques) avant, car s’il est réalisé trop tôt, le test peut être négatif même si je suis infecté”, précise Santé Publique France, dans un guide pratique à destination des cas contacts.
Autrement dit, les tests négatifs de moins de 48h acceptés, pour rendre son pass sanitaire valide, permettent d’éviter que des personnes malades et contagieuses au moment du test n’entrent dans le club. Mais il est possible que parmi les milliers de danseurs, certains aient été testés un peu trop tôt après leur infection. Négatif 48 heures avant, positif au cœur de la fête...
Ainsi, tous les éléments qui composent le pass sanitaire n’offrent pas le même degré de sécurité. À ce jeu-là, le vaccin est clairement meilleur que les tests nasopharyngés. Il permet de se protéger contre les formes graves du coronavirus et réduit les transmissions, “jusqu’à 12 fois moins probable après un schéma vaccinal complet”, selon une étude récente de l’Institut Pasteur.
Durcir le ton, accélérer le rythme
Certains épidémiologistes considèrent donc qu’il faut aller plus loin: le pass sanitaire serait utile, mais pas assez strict. “Il va sans dire que le pass sanitaire devrait être immédiatement remplacé par le pass vaccinal, seul efficace”, défendait l’épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l’Institut de Santé globale de l’Université de Genève sur Twitter, le 11 juillet dernier. Tant que ce n’est pas le cas, le chercheur recommande de garder le masque dans les lieux clos.
Pour expliquer ce cluster bordelais, une autre piste a également été évoquée sur les réseaux sociaux et dans la presse. Il est possible que certaines parties prenantes dans le tri de la clientèle aient été victimes de fraudes, ou peu attentives lors des vérifications. Là encore, le pass sanitaire n’est pas infaillible.
La discothèque girondine a démenti ces accusations de laxisme. À ce stade de l’enquête, l’ARS n’a constaté aucun manquement de la part du personnel. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a tout de même écrit aux préfets dimanche pour leur demander de la fermeté dans l’application des nouvelles mesures anti-Covid, en réclamant notamment des fermetures administratives pour les boîtes de nuit ne respectant pas le contrôle du pass sanitaire.
Ce tour de vis intervient alors que le taux d’incidence n’a jamais augmenté aussi vite en France depuis le début de l’épidémie. Une hausse “stratosphérique” selon Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement.
Pour l’instant, nous sommes loin des seuils atteints durant les deux 1ères vagues. Le virus circule encore à bas bruit. Mais les hospitalisations ont doublé ces 7 derniers jours. Face au variant Delta, le pass sanitaire (même élargi) pourrait donc ne pas suffire à contenir l’épidémie. Mais il a au moins l’avantage d’accélérer le rythme de la vaccination.
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