Pass sanitaire: ce que recommande à Macron le Conseil scientifique
SCIENCE - Il y a urgence à anticiper. Voilà qui résume en quelques mots le dernier rapport du Conseil scientifique sur l’épidémie de Covid-19, rendu public ce vendredi 9 juillet, intitulé “réagir maintenant pour limiter la nouvelle vague associée...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
SCIENCE - Il y a urgence à anticiper. Voilà qui résume en quelques mots le dernier rapport du Conseil scientifique sur l’épidémie de Covid-19, rendu public ce vendredi 9 juillet, intitulé “réagir maintenant pour limiter la nouvelle vague associée au variant Delta”.
Un avis d’importance, alors qu’Emmanuel Macron doit réunir un Conseil de défense sanitaire le lundi 12 juillet pour annoncer de possibles mesures sur le pass sanitaire ou encore la vaccination obligatoire.
Les chercheurs y font le point sur la situation de l’épidémie en France, où la récente hausse des cas liée au variant Delta fait craindre une rentrée difficile. Même si la campagne de vaccination est “très active”, cela ne suffira pas à empêcher une vague de cas qui risque d’entraîner derrière une vague (plus incertaine) d’hospitalisations.
Ils recommandent donc de nombreuses mesures et s’interrogent sur un “point complexe et important”: faut-il transformer le “pass sanitaire” en une sorte de “pass vaccinal”?
Deux problèmes anticipables
Le constat est le suivant: on voit aujourd’hui que le taux de vaccination n’est pas suffisant. Pire: les personnes à risque non vaccinées sont trop nombreuses: “10% des plus de 60 ans, 40% des personnes obèses avec IMC supérieur à 30 quel que soit leur âge”, rappelle l’avis du Conseil scientifique. Or, les dernières modélisations de l’Institut Pasteur montrent que ces personnes, en cas de vague de Delta, risquent d’entraîner une vague dans les hôpitaux et les services de réanimation.
Autre élément à prendre en compte: des études ont prouvé que les populations les plus défavorisées ont plus de mal à accéder au vaccin et y sont plus réticentes. Alors même qu’il a été prouvé que ce sont celles qui payent le plus lourd tribut face au coronavirus. Il faut évidemment accélérer la vaccination et le “aller vers”, mais que faire si ce n’est pas suffisant?
Enfin, il faut bien comprendre qu’en cas de nouvelle vague, il est probable que des mesures soient nécessaires pour endiguer la circulation du virus. Or, les modèles de l’Institut Pasteur montrent que ces mesures sont quasiment aussi efficaces qu’elles soient appliquées à tout le monde ou aux seuls non vaccinés.
“Se poserait alors la délicate question de la pertinence et du respect d’éventuelles mesures restrictives par des personnes vaccinées, alors qu’en parallèle une partie de la population n’aurait pas été vaccinée et constituerait la principale source de diffusion du virus”, note le Conseil scientifique.
Un pass sanitaire pour pousser à se vacciner
Face à ce constat, trois possibilités s’offrent au gouvernement, affirment les chercheurs. Simplement tenter d’accélérer la vaccination. Un choix simple, mais risqué, car si celle-ci n’est pas suffisante, la vague fera des dégâts. Autre possibilité: rendre la vaccination obligatoire pas seulement chez les soignants (une préconisation claire du Conseil scientifique), mais aussi chez les personnes à risque “dans certaines catégories identifiées ou en population générale”.
Enfin, dernière solution proposée, “mettre en place un ‘pass vaccinal’ à visée individuelle pour pouvoir accéder à certains ‘espaces de libertés’”. En clair, en plus de réduire la jauge de 1000 personnes pour le pass sanitaire, l’idée serait de le rendre obligatoire pour accéder aux restaurants et bars, aux théâtres et cinémas, aux salles de sport... Bref, à toutes ces activités dont les Français ont été privés pendant des mois, car elles facilitent la propagation du virus.
En cas de 4e vague, on pourrait donc imaginer ne pas fermer ces lieux, mais les rendre accessibles pour les vaccinés. Les personnes encore non vaccinées pourraient y aller aussi, mais à la condition de présenter “un test antigénique ou PCR réalisé 1 ou 2 fois par semaine”.
Quelle différence avec le pass sanitaire actuel (si ce n’est qu’il serait appliqué à plus de lieux)? “La gratuité de ces tests pourrait prendre fin à l’automne et devenir payant comme cela est déjà le cas dans plusieurs pays de l’UE”. Dans un tel scénario, il deviendra coûteux de se faire tester “juste” pour accéder à des lieux, alors que le vaccin restera gratuit.
Si le Conseil scientifique se dit conscient “des enjeux éthiques, démocratiques, organisationnels et d’acceptabilité sociale que représenterait une telle décision”, il estime qu’il est important de démarrer des débats dès aujourd’hui, afin d’anticiper et d’être prêt au cas où les hospitalisations monteraient en flèche à la rentrée.
À voir également sur Le HuffPost: 18 mois de pandémie en vidéo