Passeport vaccinal: l'Europe échappera-t-elle à la cacophonie ?
EUROPE - Les sujets sensibles se multiplient comme des variants sur la table des dirigeants européens. Ceux-ci se réunissent par visioconférence ces jeudi 25 et vendredi 26 février pour un Conseil européen “extraordinaire”. Outre un important...
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EUROPE - Les sujets sensibles se multiplient comme des variants sur la table des dirigeants européens. Ceux-ci se réunissent par visioconférence ces jeudi 25 et vendredi 26 février pour un Conseil européen “extraordinaire”. Outre un important point géostratégique avec l’organisation du sommet de l’Otan cette année en ligne de mire et une préoccupation toujours forte sur ce qu’il se passe en Méditerranée, la crise du coronavirus occupera “la plus large part des discussions”, prévient en amont l’entourage d’Emmanuel Macron.
Alors que les critiques (plus ou moins fondées) fusent sur le rôle de l’Union européenne dans la crise, l’Élysée énumérait les différents points à aborder sur le seul volet sanitaire, de la nécessaire “accélération” de la campagne de vaccination -“une priorité commune”- aux nouveaux outils qui sont à l’étude, à l’image de “l’Europe de la santé” préconisée par la Commission européenne. Une question, particulièrement sensible selon les pays (y compris en France), sera également abordée: les certificats de vaccination, destinés à faciliter les voyages au sein de l’UE.
Un sujet brûlant puisqu’il touche à la circulation des personnes au sein de l’Union à l’heure où plusieurs pays, dont la Belgique, ont déjà renforcé les restrictions à leurs frontières. En outre, la Grèce et Chypre ont déjà conclu un accord avec Israël permettant la venue de touristes de l’État hébreu munis d’un “passeport vert”. En parallèle, les pays du sud, dont l’économie est très dépendante du tourisme comme l’Espagne et l’Italie, poussent pour l’adoption d’un tel dispositif.
“Le pire serait que chaque État se dote de son propre certificat”
Si rien ne devrait être décidé lors de ce sommet, les divisions sont déjà là. Et du côté de Paris, ces initiatives individuelles minant la solidarité européenne agacent. “Il faut arrêter de décider avant de se coordonner”, souffle-t-on à l’Élysée, considérant qu’il est peut-être précipité de se lancer dans ce débat clivant à l’heure où l’écrasante majorité de la population européenne n’est (toujours) pas vaccinée. La faute entre autres aux retards de livraison de doses.
Or, dans le même temps, Le Monde nous apprend que le chef de l’État songe de plus en plus à cette option, via notamment l’application TousAntiCovid. Toujours selon le quotidien, le risque d’une cacophonie européenne est d’ailleurs bien pris au sérieux à Matignon: “il peut y avoir des pays qui souhaiteront l’imposer, on n’y peut rien! Mais il n’est pas concevable que nous, nous l’imposions aux Français avant que la vaccination ne soit totalement accessible”.
Autre motif de prudence côté français, les inconnues qui demeurent autour de la vaccination. “La question est aussi de savoir combien de temps le certificat peut être valable alors qu’on n’a pas de données sur la durée d’immunité offerte par les vaccins”, souligne la présidence.
Dès la fin du mois de janvier, le président du Conseil européen Charles Michel avait plaidé pour l’instauration de ce “certificat de vaccination” à l’échelle européenne, tout en soulignant les difficultés démocratiques que cette question soulève. “Si on atteint notre objectif [70% de la population vaccinée d’ici l’été NDLR], cela voudra dire que 30% des adultes ne seront pas vaccinés cet été. Est-ce juste de faire du certificat un privilège et d’interdire aux autres de voyager?”, se demandait-il sur Europe1.
Du côté de l’Élysée, on estime que tout est une question de temps et de méthode et que le défi n’est pas insurmontable, à la condition de jouer le jeu de “l’Europe de la santé” prônée par le chef de l’État. En d’autres termes, de penser à 27 au lieu de faire cavalier seul pour sauver les meubles dans son propre pays. Ce qui impliquera forcément l’intégration des “mêmes données” dans ce passeport sanitaire, pour lui assurer une “interopérabilité” à l’échelle européenne. “Le pire, serait que chaque État se dote de son propre certificat”, prévient un conseiller élyséen. Pour l’heure, et alors que le printemps arrive vite et que le Conseil ne doit pas trancher sur cette question, c’est pourtant bien ce qui semble se dessiner.
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