Patinage: l'ex-entraîneur Gilles Beyer mis en examen pour "agressions sexuelles"
JUSTICE - Un an après le déclenchement d’un retentissant scandale de violences sexuelles dans le monde du patinage artistique, l’ex-entraîneur Gilles Beyer a été mis en examen pour “agressions sexuelles” et “harcèlement sexuel” et placé sous...
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JUSTICE - Un an après le déclenchement d’un retentissant scandale de violences sexuelles dans le monde du patinage artistique, l’ex-entraîneur Gilles Beyer a été mis en examen pour “agressions sexuelles” et “harcèlement sexuel” et placé sous contrôle judiciaire.
La patineuse multi-médaillée Sarah Abitbol avait accusé dans le livre “Un si long silence” (Plon), paru début 2020, son ex-entraîneur de viols et d’agressions sexuelles répétés, alors qu’elle avait entre 15 et 17 ans, au début des années 90. Elle n’avait toutefois pas porté plainte, au vu de la prescription des faits. Dans une déclaration écrite à l’AFP, Gilles Beyer avait reconnu “des relations intimes” et “inappropriées” avec Sarah Abitbol, lui présentant des “excuses” aussitôt refusées par celle-ci.
Après ces révélations, le parquet de Paris avait ouvert début février une enquête préliminaire pour “viols et agressions sexuelles sur mineures par personne ayant autorité”, visant notamment à vérifier l’existence d’autres victimes potentielles.
Chargée de l’enquête, la Brigade de protection des mineurs (BPM) a placé en garde à vue Gilles Beyer mercredi matin.
La garde à vue a été levée vendredi matin, une information judiciaire ouverte par le parquet de Paris et l’ancien entraîneur a finalement été mis en examen par un juge d’instruction pour “agressions sexuelles par personne ayant autorité et harcèlements sexuels par personne ayant autorité”, puis placé sous contrôle judiciaire.
Contacté vendredi, son avocat, Me Thibault de Montbrial, n’a pas souhaité réagir.
Une source proche du dossier a indiqué à l’AFP que les accusations anciennes de plusieurs femmes, mineures au moment des faits supposés, étaient prescrites dont celles portées par Sarah Abitbol. Une source judiciaire a indiqué au HuffPost que l’information judiciaire ouverte portait sur “des chefs de harcèlements sexuels (...) au préjudice de six victimes et agressions sexuelles (...) au préjudice de trois victimes.”
Plusieurs patineuses ou ex-patineuses ont elle aussi accusé Gilles Beyer dans la presse, comme Hélène Godard, Laure Detante ou encore Najma Mahamoud, championne de France juniors en 2014. Sabina Mahamoud, sa mère, s’est dite à l’AFP “soulagée et confiante pour que justice soit faite”.
Plus de 300 cas de violences dans le sport signalées en 2020
Dans le monde fermé du patinage artistique, le livre de Sarah Abitbol avait brisé la glace et entraîné un flot de révélations. D’autres patineuses avaient porté des accusations d’agressions sexuelles, de harcèlement sexuel ou de chantage visant d’autres entraîneurs ou ex-entraîneurs de patinage.
Le président pendant plus de vingt ans de la Fédération française des sports de glace (FFSG), Didier Gailhaguet, avait été contraint après un long bras de fer de démissionner de son poste début février 2020, sous pression de la ministre des Sports, Roxana Maracineanu.
Elle avait dénoncé la responsabilité de Gailhaguet dans le retour dans le circuit du patinage de Gilles Beyer, malgré une enquête administrative au début des années 2000, pour des attitudes inappropriées avec des patineuses, qui avait conduit le ministère à le sortir de ses rangs en 2001. Didier Gailhaguet, 66 ans, avait assuré n’avoir jamais protégé Gilles Beyer et avait tenté de contre-attaquer en mettant en cause le ministère.
À la suite de ces révélations, le ministère des Sports avait diligenté une enquête administrative auprès de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR).
Celle-ci a mis en évidence des soupçons pesant sur 21 entraîneurs de la FFSG, dont 12 mis en cause pour “des faits de harcèlement ou d’agressions sexuelles”. Parmi ces derniers, trois ont été condamnés par le passé à des peines d’emprisonnement ferme ou assorties de sursis. À la suite de ce rapport accablant, le parquet de Paris a ouvert une nouvelle enquête le 4 septembre pour “viols” et “agressions sexuelles” par personne ayant autorité sur mineur.
Les révélations de Sarah Abitbol sont intervenues quelques semaines après une grande enquête du collectif Disclose, mettant au jour des “dysfonctionnements majeurs” à tous les échelons, ayant fait au moins 276 victimes, en majorité des enfants de moins de 15 ans, et dans 28 disciplines différentes.
Fin décembre 2020, 370 cas allégués de violences sexuelles avaient été signalés à la cellule de suivi du ministère des Sports, dans plusieurs disciplines (judo, équitation, moto, roller et skateboard…). De même source, 69 d’entre eux ont fait l’objet de signalements à la justice.
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