Peltier, Morano, Ménard... la droite "hors les murs" est-elle en train de se concrétiser?
POLITIQUE - “Un fantasme réducteur”. Voilà comment Marine Le Pen décrivait en 2017 “l’union des droites”, prônée notamment par sa nièce Marion Maréchal ou le maire de Béziers Robert Ménard, tous les deux sceptiques sur la trajectoire que prenait...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
POLITIQUE - “Un fantasme réducteur”. Voilà comment Marine Le Pen décrivait en 2017 “l’union des droites”, prônée notamment par sa nièce Marion Maréchal ou le maire de Béziers Robert Ménard, tous les deux sceptiques sur la trajectoire que prenait le parti lepéniste. Quatre ans plus tard, la recomposition politique a rebattu les cartes et la frontière qui sépare Les Républicains du Rassemblement national semble plus poreuse que jamais.
En témoignent les propos tenus dimanche 30 mai par le numéro 2 du parti de droite, Guillaume Peltier. Création d’une “justice exceptionnelle”, expulsion des étrangers fichés au fichier FSPRT (fichier des personnes radicalisées, NDLR), création d’une d’une “cour de sûreté préventive” pour les Français recensés dans ce fichier...
Le député du Loir-et-Cher va même plus loin que Marine Le Pen sur la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), en proposant d’en sortir “provisoirement” quand la présidente du RN juge désormais qu’il n’est finalement “plus utile” de quitter ce qu’elle considérait jadis comme une “camisole”.
“Une nouvelle digue s’effondre”
Ces propositions ont valu, à cet ancien du Front national, une volée de bois vert de la part de son actuel parti mais sont la preuve que les choses bougent à droite pour Rober Ménard. “C’est une nouvelle digue qui s’effondre. Et je rends hommage à Guillaume d’avoir osé dire ce qu’un bon nombre d’élus des Républicains pensent”, a déclaré le chantre de l’union des droites, qui ne voit aucune “différence” entre son propre discours et celui des LR Éric Ciotti et Nadine Morano.
Deux élus courtisés par le Rassemblement national et qui ont récemment tenus des propos complaisants envers la formation d’extrême droite. “Un bon nombre d’élus LR pensent qu’ils sont plus proches de moi que de LREM”, a insisté Robert Ménard, précisant que ni le Rassemblement national ni Les Républicains n’ont présenté de candidats face à ceux de sa majorité sur les trois cantons que compte Béziers aux élections départementales.
Robert Ménard: "Un bon nombre d'élus LR pensent qu'ils sont plus proches de moi que de LaREM" pic.twitter.com/dUf4Cwtwb5
— BFMTV (@BFMTV) May 31, 2021
Sur le plan local effectivement, la campagne pour les élections régionales et départementales a démontré plusieurs cas de transfuges de la droite vers l’extrême droite, de l’ancien conseiller de François Fillon Hervé Fabre d’Aubrespy en Paca à l’ex-conseiller municipal LR Cédric Delapierre en Occitanie.
Si ces prises restent pour le moment symboliques, on mise au RN sur la dynamique que celles-ci peuvent enclencher. Auprès du HuffPost, Gabriel Robin, directeur de campagne du candidat RN (et ex-député UMP) Jean-Paul Garraud disait recevoir “beaucoup de marques de soutien et d’encouragements” de la part d’élus locaux, LR ou UDI, déçus par le “18 Brumaire centriste entrepris par Macron sur la droite”.
Nouveau paradigme
Même témoignage en Paca, où un candidat RN aux élections départementales affirmait la semaine dernière recevoir les soutiens “silencieux” de plusieurs maires LR, opposés à la stratégie d’ouverture choisie par Renaud Muselier et décidés à glisser un bulletin Thierry Mariani dans l’urne dès le 20 juin.
Des affirmations invérifiables qui ont toutefois l’intérêt de révéler que la part de marché électoral de cette droite “hors les murs” est particulièrement convoitée et pourrait se muer en nouveau paradigme politique en vue de l’élection présidentielle de 2022. Des signaux faibles que les revirements stupéfiants de Marine Le Pen sur Schengen, la dette publique ou la PAC (Politique agricole commune, NDLR) ne font que renforcer.
Du côté des Républicains, cette instabilité sur l’aile droite tourne à la crise existentielle. “Est-ce si difficile pour nous Les Républicains d’être nous-mêmes? Tous les jours des membres de notre mouvement sont séduits par le chant des sirènes du pouvoir ou des extrêmes. Les Français attendent mieux des héritiers des familles de pensées de la droite et du centre”, déplore l’ancien ministre Jean Leonetti, actuel maire d’Antibes-Juan-les-Pins.
Sans rentrer dans le jeu des commentaires, d’autres poids lourds de la droite affirment clairement leur orientation, à l’image du député LR (et président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale) Éric Woerth qui appelle à “faire barrage au RN” à l’occasion de l’élection législative partielle du Pas-de-Calais, appelant donc à voter pour la ministre Brigitte Bourguignon.
Une position d’ailleurs partagée par celui qui est pour l’instant le mieux placé à droite pour l’élection présidentielle: Xavier Bertrand. Pas sûr que Nadine Morano, Guillaume Peltier et Éric Ciotti, qui refusent tout cordon sanitaire autour du parti d’extrême droite, soient de cet avis.
À voir également sur Le HuffPost: Pour interdire le voile, la droite marche dans les pas de Marine Le Pen