Plateformes de streaming et artistes : vers une rémunération plus juste ?

En octobre dernier, le syndicat américain des musiciens UMAW (Union of Musicians and Allied Workers) réunissait en 24h, 5600 signatures (plus de 27 000 à l'heure où nous écrivons) autour de sa campagne “Justice at Spotify” pour dénoncer le...

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En octobre dernier, le syndicat américain des musiciens UMAW (Union of Musicians and Allied Workers) réunissait en 24h, 5600 signatures (plus de 27 000 à l'heure où nous écrivons) autour de sa campagne “Justice at Spotify” pour dénoncer le système de rémunération inégalitaire de la plateforme de streaming. D’autres protestations, dont on vous parlait ici, s’élevaient contre Deezer, Apple Music, Amazon Prime ou YouTube pointant la faible rémunération des artistes. 

En s’appuyant sur une analyse d'Aeop-Artis, l’association européenne des sociétés de gestion des droits des artistes-interprètes, Le Monde rappelle que 90 % des artistes reçoivent moins de 1 000 euros par an, même avec des morceaux streamés 100 000 fois (!). Seule une infime partie de musicien·nes en vogue tel·les que Ed Sheeran, Eminem ou Ariana Grande catalysent un maximum d’écoutes et donc d’argent.

MCPS vs. UCPS

Dans une étude parue fin janvier - à laquelle seuls Spotify, Deezer et la SACEM ont répondu - le Centre National de la Musique (CNM) explique envisager un écosystème plus juste. Actuellement, les plateformes de streaming suivent le modèle du Market Centric Payment System (MCPS), ce qui signifie que le nombre d’écoutes générées sur les titres d’un artiste est rapporté à la globalité des écoutes de la plateforme. Les artistes les plus streamés, qui ne représentent qu’une minorité, y gagnent tandis que la majeure partie des groupes est lésée. "Par définition, ce mode de répartition favorise les propositions artistiques dont l’audience est la plus engagée et contribue à flécher les revenus du streaming vers les titres écoutés par les utilisateurs intensifs des services de musique en ligne" analyse l'étude. 

A travers son étude, le CNM se penche donc sur l’impact du User Centric Payment System (UCPS), un modèle qui propose de "répartir le montant hors taxes de chaque abonnement en fonction des écoutes réelles de l’utilisateur : l’abonnement de l’utilisateur est distribué uniquement aux ayants droit des titres qu’il écoute."

>> A lire aussi : Pourquoi la question des revenus du streaming est-elle devenue cruciale en 2020 ?

Vers un système de rémunération plus juste

D’emblée, l’UCPS s’avère plus égalitaire. Selon Le Monde, ce système permettrait de redistribuer les bénéfices : les artistes du top 10 perdraient 17,2 % de leurs revenus tandis que ceux qui sont moins écoutés - après le 10 000ème rang - pourraient voir leurs redevances augmenter de 5,2 %.

Le journal précise que, grâce à cette restructuration, “les titres mis en ligne il y a plus de dix-huit mois seraient mieux rémunérés”. En outre, elle permettrait l’épanouissement de la diversité musicale en atténuant, en autres, l’influence du rap et du hip-hop au profit du rock, de la pop, du jazz ou encore de la musique classique.

L’UPCS : de la poudre de perlimpinpin ?

En réalité, l’UPCS est loin d’être le remède suprême au problème. L’étude du CNM révèle qu’“au-delà du 10 000e artiste le plus écouté, toutes esthétiques confondues, l’impact du passage au UCPS serait au maximum de quelques euros par an en moyenne sur l’année par artiste”. Pas de quoi se réjouir pour les musicien·nes qui recevaient peu de ces plateformes puisqu’ils·elles percevront à peine l’évolution.

Dans son étude, le CNM souligne enfin la complexité pour les plateformes de développer un système UCPS, notamment à cause des coûts élevés. Cette note salée pourrait éventuellement être impossible à absorber pour de jeunes plateformes ou être en partie réglée par les ayants droit, tels que les producteurs ou les distributeurs. Le changement, ce n’est pas pour maintenant. 

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