Plus de 28.000 migrants ont traversé la Manche en 2021, un record
IMMIGRATION - La traversée est périlleuse, mais le nombre de personnes exilées rêvant de rejoindre l’Angleterre depuis la côte française ne faiblit pas. En 2021, au moins 28.395 personnes ont traversé la Manche à bord de petites embarcations,...
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IMMIGRATION - La traversée est périlleuse, mais le nombre de personnes exilées rêvant de rejoindre l’Angleterre depuis la côte française ne faiblit pas. En 2021, au moins 28.395 personnes ont traversé la Manche à bord de petites embarcations, un record, a indiqué l’agence de presse britannique PA sur base de chiffres obtenus auprès du ministère britannique de l’Intérieur. L’année précédente, elles étaient plus de 8400.
Sur le seul mois de novembre 2021, près de 6.900 personnes ont fait la traversée malgré le danger lié à la densité du trafic, aux forts courants et à la faible température de l’eau, dont un record de 1185 personnes en un seul jour, le 11 du même mois.
Certains migrants l’ont payé de leur vie, comme fin novembre, quand le naufrage d’une embarcation précaire - le plus meurtrier dans cette voie maritime très fréquentée - a fait 27 morts, suscitant une grande vague d’émotion dans l’opinion. Selon des informations du Monde, confirmant le témoignage de deux survivants, les victimes avaient joint en vain les secours lors du naufrage.
Tensions entre Paris et Londres
Le phénomène des traversées s’est fortement développé depuis 2018 face au bouclage du port de Calais (nord de la France) et d’Eurotunnel, que les migrants empruntaient en se cachant à bord de véhicules.
Les traversées illégales de la Manche sont devenues un véritable casse-tête politique pour le Premier ministre britannique Boris Johnson et sa ministre de l’Intérieur Priti Patel, alors que le dirigeant conservateur a fait de la lutte contre l’immigration son cheval de bataille, dans la foulée du Brexit.
Elles constituent aussi un sujet de tension régulier entre Paris et Londres. Les autorités britanniques estiment insuffisants les efforts entrepris côté français pour empêcher les migrants d’embarquer, malgré le versement d’aides financières. Les Français, qui réfutent ces accusations, rétorquent que Londres rechigne à effectivement délier les cordons de la bourse.
Le climat entre les deux capitales s’était encore tendu après le naufrage meurtrier de novembre, Paris voyant d’un très mauvais œil une proposition de Boris Johnson demandant aux Français de reprendre les migrants ayant traversé illégalement la Manche. La France avait annulé une rencontre entre le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et Priti Patel.
Indignation des associations
Selon le journal The Times lundi, les Britanniques ont peu d’espoir d’aboutir à un accord avec la France avant l’élection présidentielle française en avril. En attendant, le gouvernement britannique veut rendre “impraticables” ces traversées, pour lesquelles les passeurs recourent de plus en plus à des bateaux de plus grande capacité, de plusieurs dizaines de personnes.
Un projet de loi controversé, qui promet des mesures plus sévères contre les passeurs mais aussi contre les migrants arrivés illégalement, est en cours d’examen au Parlement. S’il est adopté, les demandeurs d’asile arrivés illégalement sur le territoire seront renvoyés vers les “pays sûrs” par lesquels ils sont préalablement passés.
Les associations de défense des droits humains s’indignent contre un texte jugé cruel. Mais pour le gouvernement, il créera “un système d’immigration juste mais ferme”, “protégera les plus vulnérables et réprimera l’immigration illégale ainsi que les bandes criminelles qui la facilitent”.
Pour Tim Naor Hilton, directeur de l’association Refugee Action, “les gens continueront de traverser la Manche dans des embarcations précaires, et les trafiquants continueront d’engranger des profits”. Cette situation pourrait ne pas cesser ”à moins que les ministres n’ouvrent plus de routes pour que les réfugiés puissent demander l’asile” au Royaume-Uni.
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