Plus d'un tiers des enfants nés prématurés ont des troubles "mineurs" à 5 ans
ENFANTS - A cinq ans et demi, plus d’un tiers des enfants nés prématurés présentent des difficultés “mineures” sur le plan moteur (coordination du mouvement), sensoriel (vision, audition), intellectuel, ou du comportement, à ne pas négliger,...
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ENFANTS - A cinq ans et demi, plus d’un tiers des enfants nés prématurés présentent des difficultés “mineures” sur le plan moteur (coordination du mouvement), sensoriel (vision, audition), intellectuel, ou du comportement, à ne pas négliger, selon une étude de l’Inserm parue jeudi 29 avril dans The British Medical Journal.
Au-delà des atteintes sévères tels la paralysie cérébrale ou la déficience intellectuelle, ces difficultés dites mineures, observées quel que soit le degré de prématurité à la naissance, chez 35% des prématurés, relèvent d’une prise en charge adaptée pour éviter qu’elles ne retentissent sur le quotidien de l’enfant ou ses apprentissages.
Les troubles du comportement (troubles de l’attention, difficulté à maîtriser ses émotions...) est la préoccupation la plus fréquemment signalée par les parents, selon cette étude française.
L’étude, issue de l’enquête Epipage-2, s’est intéressée au devenir de 3.083 enfants nés prématurément en 2011, à leur insertion scolaire, à leur prise en charge ainsi qu’aux inquiétudes de leurs parents.
“L’âge de 5 ans et demi correspond à un moment clé du développement de l’enfant permettant notamment le diagnostic de difficultés d’apprentissage et l’étude des compétences cognitives qui, avant cet âge, sont beaucoup plus difficiles”, selon Pierre-Yves Ancel (hôpital Cochin/AP-HP, Paris), responsable de l’équipe qui a réalisée l’étude.
A cet âge, 35% des enfants nés extrêmement prématurés, près de 45% des grands prématurés et 55% de ceux nés modérément prématurés auront une trajectoire développementale proche de la normale, note l’Inserm.
Prise en charge pour les enfants extrêmement prématurés
Mais le degré de prématurité est déterminant pour le neuro-développement: 27% des enfants nés extrêmement prématurés soit nés avant la fin du 6e mois de grossesse présentent des difficultés sévères ou modérées de développement contre 19% des enfants qui étaient des grands prématurés c’est-à-dire avant la fin du 7ème mois de grossesse et 12% des modérément prématurés, nés au début du 8e mois de grossesse.
Les enfants étaient quasi tous scolarisés. Mais si 93% des enfants modérément prématurés étaient dans des classes ordinaires, sans soutien spécifique, cette part ne concernait que 73% des enfants nés extrêmement prématurés.
Plus de la moitié des enfants nés extrêmement prématurés bénéficiaient d’une prise en charge de soutien au développement: orthophonie, psychomotricité, ou encore soutien psychologique, ainsi qu’un tiers des enfants nés grands prématurés et un quart de ceux nés modérément prématurés.
Néanmoins, 20 à 40% des enfants avec des difficultés sévères n’avait pas de soutien. “On ne peut accepter que des enfants et des familles qui ont besoin d’aide n’aient pas accès à ces aides alors qu’elles existent”, a relevé le Professeur Ancel lors d’une conférence en ligne. “C’est de plus en plus difficile de trouver des professionnels pour accompagner ces enfants”, a déploré pour sa part Véronique Pierrat (Inserm), 1ère auteure de l’étude.
En France, la prématurité touche chaque année environ 55.000 naissances, dont 8000 à 10.000 correspondent à des enfants grands ou extrêmement prématurés.
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