Pointu Festival : la droite varoise veut-elle sa peau ?
Idles, Viagra Boys, Frankie and the Witch Fingers, Benefits… Autant de groupes indépendants ayant défilé sur la scène ô combien enthousiasmante du Pointu Festival. Au cœur de l’île du Gaou, à Six-Fours-les-Plages, l’événement porte haut le...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
Idles, Viagra Boys, Frankie and the Witch Fingers, Benefits… Autant de groupes indépendants ayant défilé sur la scène ô combien enthousiasmante du Pointu Festival. Au cœur de l’île du Gaou, à Six-Fours-les-Plages, l’événement porte haut le dessein de mettre à l’honneur le rock underground, loin des noms habituellement placardés sur les affiches des festivités d’été. Mais voilà : après sept éditions, une renommée en ascension et des litres de bières écoulés, il semble bien que la fête soit terminée.
Futur en péril
Comme le relate Télérama, le maire Les Républicains (LR) de Six-Fours-les-Plages, Jean-Sébastien Vialatte, a décidé que le Pointu Festival tirerait sa révérence. Pas de huitième édition, merci au revoir. Tributaires de la municipalité – l’événement n’est financé que par de l’argent public : subvention de cette dernière et du Département – ses équipes n’ont que très peu de marge de manœuvre pour protester.
À en croire l’élu, bien installé dans la région depuis 1995, organiser des concerts sur l’île du Gaou n’a rien d’anodin, et serait même dangereux. “Faut-il continuer à faire des manifestations sur l’île du Gaou, style le Pointu, ou faut-il arrêter ?”, questionne-t-il dans une vidéo postée sur sa page Facebook. Et de sommer de “préserver” le “véritable trésor” qu’est la presqu’île. En cause, des incendies ayant ravagé 3000 mètres carrés de végétation, en juillet dernier, seulement trois semaines après que ce soit achevée l’édition de 2023.
Dent pour dent
Du côté des équipes du Pointu Festival – qui n’ont pas souhaité répondre à nos questions – il semblerait que le son de cloche soit tout autre. Vraie risque sécuritaire ou issue de sortie d’une mairie peu sensible aux musiques alternatives ? Selon plusieurs collaborateurs et agences d’artistes avec lesquels Télérama a échangé, la réponse est toute trouvée : sous-culture et politiques droitières ne vont pas de pair. Ainsi, M. Vialatte – qui ne s’est probablement pas déchaîné au son des guitares distendues – semble être resté de marbre face au succès grandissant du festival (près de 20 000 personnes en trois jours, tout de même).
Un désintérêt qui se serait mué en hostilité. Et ce, suite au concert du groupe de post-punk britannique Idles, le 9 juillet. Alors que leur concert se tenait peu après l’assassinat de Naël, jeune homme ayant perdu la vie à cause d’un policier à Nanterre, le chanteur aurait laissé échapper, lors d’un petit intermède contestataire, le slogan “ACAB” (“All Cops Are Bastards”, “Tous les policiers sont des salauds” en français). Et la foule de chanter, gorge déployée : “Tout le monde déteste la police”. Une connivence pas vraiment au goût de l’opposition d’extrême droite, qui s’était empressée de dénoncer des “agissements parfaitement intolérables” dans un communiqué.
Alors, qui de l’incendie ou d’un conservatisme latent aura raison du festival ? Nul ne sait. Toujours est-il qu’entre deux réponses sibyllines, l’équipe du Pointu semble se faire peu de doutes sur son avenir.