Pont de l'Ascension: ces villes se préparent à l'afflux de touristes malgré le Covid

TOURISME - Un million de voyageurs attendus dans les trains. Prévisions de trafic rouge ou orange pour Bison Fûté sur les routes. Pour le pont de l’Ascension qui commence ce jeudi 13 mai, les Français n’entendent pas rester chez eux. Direction...

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Photo prise en mai 2020 sur la plage de Capo di Feno à Ajaccio

TOURISME - Un million de voyageurs attendus dans les trains. Prévisions de trafic rouge ou orange pour Bison Fûté sur les routes. Pour le pont de l’Ascension qui commence ce jeudi 13 mai, les Français n’entendent pas rester chez eux. Direction ailleurs, avec le risque de se retrouver nombreux dans les villes les plus prisées. 

Selon le site de location “Particulier à Particulier”, le littoral devrait être la destination phare des Français pour ce week-end prolongé: plus de 87% des réservations faites entre le 30 avril et le 3 mai, après les annonces sur le déconfinement, ont concerné les bords de mer. Le Var, le Morbihan ou encore la Normandie ont la cote, ce qui devrait ravir les professionnels du secteur, en attendant l’été. 

C’est aussi le cas du maire de Deauville Philippe Augier qui rappelle que la ville “vit de ses visiteurs”. Mais à Marseille, la municipalité a émis quelques réserves en vue des mois de juillet-août. Fin avril, craignant “une très forte fréquentation (...) voire une situation de surfréquentation” touristique, elle a appelé à réduire la publicité pour la ville. 

Tourisme de quantité et/ou tourisme de qualité

Laurent Lhardit, adjoint à la mairie de Marseille, assure vouloir accueillir tous ceux qui veulent y venir. Mais il promeut un “tourisme de qualité”, et préconise des moyens financiers consacrés à l’accueil et l’encadrement plutôt qu’à une campagne publicitaire inutile, “puisque nous savons que nous allons sur une fréquentation très importante à Marseille cet été”, a-t-il précisé sur RTL. 

Au-delà du bien-être des touristes, cette stratégie de “démarketing” permettrait aussi de limiter l’impact environnemental. Exemple avec le parc des Calanques, toujours très prisé lors des week-ends prolongés, mais qui enregistre désormais “des pics de même intensité pratiquement tous les dimanches”, affirme son directeur François Bland. Avec comme conséquences des phénomènes de piétinement de milieux naturels fragiles et d’érosion, les ancres des navires qui détruisent les herbiers de posidonie, sans causer des déchets laissés par les visiteurs ou de la dégradation des qualités des eaux...

Pour y remédier, plusieurs options sont à l’étude, comme celle (compliquée à mettre en place) des quotas ou de créneaux de réservations. Et en attendant, les responsables n’hésitent plus à publier sur les réseaux sociaux des photos de plages bondées ou d’embouteillage pour dissuader le visiteur.

 

Des villes “habituées” aux afflux touristiques

Ces inquiétudes ne sont pas partagées par tous. Interrogés par Le HuffPost, le maire de Deauville comme celui de Sarlat (Dordogne) sont sereins face aux risques de surfréquentation. Et pour cause: ils y sont habitués. 

Deauville est ”un littoral proche de Paris et de trois grandes villes (Caen, Rouen, Le Havre). Chaque été, et même dès que le climat s’y prête, on a une fréquentation très importante”, précise Philippe Augier. Même son de cloche pour Jean-Jacques de Peretti en Dordogne qui évoque “le pic du 1er au 15 août”, déjà géré dans des contextes particuliers comme le plan Vigipirate.

Le facteur économique n’est pas non plus négligeable: “Le territoire de la Côte Fleurie vit du tourisme, ça représente 90% de notre économie. Il faut la faire revivre”, insiste Philippe Augier. Il assure cependant qu’il se montrera “particulièrement vigilant” sur le respect des protocoles sanitaires. 

Tout comme le maire de Sarlat Jean-Jacques de Peretti, qui se félicite du déconfinement “par étapes, qui va nous permettre de mieux nous adapter”. 

“Ambassadeurs Covid” et gestion locale

Au-delà des mesures nationales, les mairies ont aussi tiré des leçons de l’été “bleu-blanc-rouge” en 2020. C’est d’ailleurs ce qu’assure Marc Thepot, président de l’Office métropolitain de Tourisme et des Congrès de Marseille dans une entrevue à TourMag. S’il reconnaît que ses services ont été pris de court par “la déferlante” l’an passé, désormais, “nous avons appris et nous nous sommes tous préparés”, assure-t-il, comme pour calmer les inquiétudes de la municipalité.

À Deauville comme à Sarlat, on ressortira aussi les méthodes éprouvées tout au long de l’année. Depuis le week-end du 8 mai, la ville normande a remis en place la piétonnisation des rues les plus fréquentées, déjà testée “pendant toutes les petites vacances hors confinement”. “Ce sont des rues où il y a de nombreux commerçants, et nous avions constaté lors du 1er déconfinement que les files d’attente étaient organisées sur les trottoirs, ce qui créait des circonstances qui favorisaient le contact, la proximité… En piétonnisant, on donne de l’espace”, explique Philippe Augier. La mesure sera en vigueur chaque week-end jusqu’à la fin de l’été “et peut-être plus que les week-ends si on se rend compte que la fréquentation connaît des pics à d’autres moments.”

Ailleurs, comme à Sarlat et au Touquet (Pas-de-Calais), les mairies en ont profité pour créer un nouveau type d’emploi: des “ambassadeurs anti-Covid”, recrutés parmi les agents municipaux ou les saisonniers. Leurs rôles? Rappeler “gentiment” les règles sur la distanciation, le port du masque, le lavage régulier des mains...

 “Le risque, c’est que tout le monde se sente à l’aise et dérape un peu sur les mesures. Il faut donc qu’on les rappelle sans cesse et qu’on assure une présence”, explique Jean-Jacques de Peretti. “Ce n’est pas parfait, c’est plutôt un système d’alerte pour que les gens gardent bien en tête qu’on est quand même toujours dans un contexte qui n’est pas facile”, ajoute-t-il. 

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