Pour contourner le confinement ou le couvre-feu, ces Français ne manquent pas d'imagination

COVID-19 - Depuis plus d’un an, nous vivons limités par des mesures restrictives établies pour limiter la propagation du coronavirus. Ces règles, nous avons pu les respecter parfaitement, approximativement ou, au contraire, nous arranger avec.Le...

Pour contourner le confinement ou le couvre-feu, ces Français ne manquent pas d'imagination

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Un policier vérifiant l'attestation d'un coursier pendant le couvre-feu. Image d'illustration.

COVID-19 - Depuis plus d’un an, nous vivons limités par des mesures restrictives établies pour limiter la propagation du coronavirus. Ces règles, nous avons pu les respecter parfaitement, approximativement ou, au contraire, nous arranger avec.

Le temps devenant long, et l’envie de reprendre une vie normale irrépressible, certains ont mis en place des stratégies ou trouvé des astuces pour contourner les mesures mises en place par le gouvernement, notamment celles du couvre-feu à 19 heures et celle du périmètre de 10 kilomètres autour de chez soi. 

Le HuffPost a sélectionné quelques-unes de ces meilleures astuces. Comme celle, par exemple, d’Aurélie*. Âgée de 33 ans, la jeune femme est créatrice d’une association d’artisanat. Pour partir en week-end avec son conjoint, donc au-delà de la limite des 10 kilomètres imposée par le gouvernement, elle a “prétexté un faux rendez-vous dans un lieu d’exposition à Clermont-Ferrand”. Pour que son histoire soit crédible en cas de contrôle, un faux mail a été envoyé par une amie pour attester du soi-disant rendez-vous. Et si ça ne suffisait pas pour justifier la présence de son conjoint? “On a aussi inventé un faux trajet Blablacar avec mon conjoint”, ajoute-t-elle, presque déçue de n’avoir pu tester son “prétexte béton” auprès de la police, qui ne l’a finalement jamais contrôlée.

Fausses attestations ou factures

Madeleine* a opté pour une tactique similaire. Avec son statut d’autoentrepreneur, la jeune femme se crée une fausse attestation dérogatoire si elle souhaite se rendre dans une autre ville que celle où elle réside. L’un de ses collègues appuie son stratagème en réalisant un document attestant qu’elle doit se rendre dans cette ville.

De son côté, Ervan*, la trentaine, a toujours plusieurs factures d’électricité, sur lesquelles il inscrit une adresse différente. “J’avais bien respecté le 1er confinement, on ne connaissait rien du virus, on n’avait pas de masques, pas d’habitudes”, souligne-t-il. “Aujourd’hui, j’ai l’impression que les mesures laissent toujours circuler le virus, et j’estime ne pas le propager en circulant masqué, majoritairement à vélo ou en-dehors des heures de pointe, pour visiter des coins de Paris souvent vides, éloignés, que je ne prends pas le temps de découvrir quand on peut changer de région”, poursuit-il. Alors lorsqu’il se rend dans un endroit de la capitale ou en région parisienne, il a toujours dans sa poche une facture d’électricité indiquant qu’il habite à proximité.

Camionnette de nettoyage

Depuis mars 2020, plus de 2 millions d’amendes ont été dressées pour non-respect des mesures sanitaires, assurait le ministère de l’Intérieur à Libération le 7 avril. Parmi ceux-ci, “des personnes ne respectant pas les règles, et contre des propriétaires d’établissements recevant du public qui ouvraient irrégulièrement leur commerce”.

Cela ne fait visiblement pas peur à François*, 59 ans, qui n’a pas froid aux yeux lorsqu’il s’agit d’aller voir un match de foot chez les copains. Habitant dans une ville de l’Hérault, il a la chance de connaître un ami travaillant dans une entreprise de nettoyage de la ville. “Il vient me chercher avec une camionnette avec le logo de l’entreprise, me donne une veste de la société, et on va chez un copain pas loin”, explique-t-il. À 3 kilomètres, donc dans le périmètre accordé... mais en plein couvre-feu. “C’est une couverture, les policiers ou les gendarmes ne nous arrêtent pas... Tout ça pour un match de foot!”, rigole-t-il. Pour l’instant, cette tactique a fonctionné trois fois.

Pour les journalistes, c’est presque plus facile... La carte de presse leur permet, normalement, de circuler comme bon leur semble. C’est pour cette raison que Béranger*, 28 ans, n’hésite pas à faire des soirées le week-end. “Je remplis juste l’attestation de dérogement au couvre-feu, indiquant que le déplacement est lié au travail. Je n’invente pas de reportage, ni d’entrevue. Mais si on me demande, c’est ce que je dirais! De toute façon, les policiers n’ont pas vraiment à savoir”, s’amuse-t-il. 

Kit Deliveroo

Parmi les autres astuces de contournement des règles, nombreux sont aussi ceux à s’être acheté un kit de coursier pour circuler tranquillement une fois passées les 19 heures. Comme le souligne Le bien public, les annonces de kit Deliveroo ont explosé sur des sites comme Ebay, Leboncoin ou Facebook Marketplace.

D’autres n’hésitent pas à aller en soirée avec leur chien, pour revenir chez eux quand bon leur semble en couvre-feu avec un prétexte parfait... Certains, par ailleurs, prennent des rendez-vous sur Doctolib, qu’ils annulent ensuite. Mais le mail de confirmation de rendez-vous en poche, le jour J, ils sont tranquilles.

Lors du 1er confinement, Le Figaro avait demandé à des policiers de quoi était faite l’imagination des Français pour contourner les règles. Entre celui qui avait volé une carte SOS médecins, les rendez-vous amoureux en voiture, et la cachette dans un refuge des Pyrénées, le moins qu’on puisse dire, c’est que certains sont (presque) prêts à tout pour retrouver leur liberté. 

* Les prénoms ont été modifiés.

À voir également sur Le HuffPost: La France vaccine-t-elle plus vite que ses voisins européens? La réponse en cartes