Pour Éric Ciotti, seule "la capacité à gouverner" sépare le RN des Républicains sur l'immigration

POLITIQUE - Qu’est-ce qui sépare Les Républicains du Rassemblement national en matière d’immigration ou de sécurité?  “Ce qui nous différencie globalement du Rassemblement national, c’est notre capacité à gouverner”, répond, ce vendredi 30...

Pour Éric Ciotti, seule "la capacité à gouverner" sépare le RN des Républicains sur l'immigration

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Le député LR Eric Ciotti, lors d'un discours sur l'immigration à l'Assemblée, octobre 2019

POLITIQUE - Qu’est-ce qui sépare Les Républicains du Rassemblement national en matière d’immigration ou de sécurité?  “Ce qui nous différencie globalement du Rassemblement national, c’est notre capacité à gouverner”, répond, ce vendredi 30 avril, Éric Ciotti dans un entretien accordé à Valeurs Actuelles.

Une réponse qui aurait sûrement déplu à Jacques Chirac. L’ancien président de la République, qui avait instauré un “cordon sanitaire” entre les élus du FN et la droite républicaine à l’Assemblée nationale en 1986, s’est toujours tenu éloigné du parti de Jean-Marie Le Pen, jusqu’à le battre en 2002.

Le député LR des Alpes-Maritimes, lui, ne voit pas de différence entre les valeurs ou les programmes des deux formations. Il résume leurs divergences à une simple question de gouvernance et de stratégie, comme si les deux familles historiquement ennemies étaient en train de se rapprocher. Dans cet entretien, il apporte d’ailleurs des réponses ultra-musclées aux problèmes de sécurité ou de délinquance que ne renierait pas la candidate du RN à l’élection présidentielle.

Un référendum pour “limiter l’immigration”

Comme Marine Le Pen, il se prononce pour un référendum sur le thème de l’immigration qu’il défendra “pour limiter considérablement l’immigration”. Il appelle à “sortir de certaines conventions internationales qui nous privent de notre souveraineté juridique”. Le député LR ne précise pas s’il s’agit de sortir des accords de Schengen, ce que même Marine Le Pen a abandonné dans son programme pour 2022.

“On voit bien que notre identité, notre histoire et notre culture sont en train d’être dissoutes, patiemment attaquées par des personnes qui refusent de s’assimiler et qui arrivent dans notre pays en voulant imposer leur culture et leur mode de vie. Je suis un ardent partisan de notre identité, si nous ne la défendons, nous allons disparaître”, poursuit le député de Nice qui s’approche de la thèse du “grand remplacement” dont Marine Le Pen, elle, essaie de s’éloigner. 

Dans cet entretien monothématique, au cours duquel Éric Ciotti fait constamment le lien entre immigration et délinquance, le député des Alpes-Maritimes se prononce pour la création de 80.000 places de prison, idée déjà lancée de son côté pour la campagne de 2017, quand Marine Le Pen en proposait 60.000.

″À la source de la montée de la violence et de la délinquance, il y a souvent l’immigration de masse. On voit une surreprésentation des étrangers dans les condamnations”, poursuit-il dans des propos proches de ceux d’Éric Zemmour. Et de poursuivre dans une longue tirade jamais tronquée: “Il y a dans les prisons françaises près d’un quart d’étrangers -sans compter les Français d’origine étrangère-, alors qu’ils représentent 7 % de la population totale”.  

Je trouve absurde que lorsque le RN dit qu’il pleut, la bien-pensance dit qu’il fait soleil.Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes

Relancé sur le fait qu’il n’existerait donc que “peu de différences” entre son programme et celui de Marine Le Pen pour 2022, Ciotti ne dit pas non. “J’ai des convictions anciennes et solides que j’ai toujours défendues, mais je trouve absurde que lorsque le RN dit qu’il pleut, la bien-pensance dit qu’il fait soleil”. À croire qu’il serait quasi-prêt à rallier le parti, comme Nicolas Dupont-Aignan avant lui.

À aucun moment le député spécialiste des questions de sécurité ne fait mention d’un potentiel candidat de son parti qu’il pourrait soutenir. Il évacue 2022 d’un mystérieux: “Lorsque nous étions au pouvoir, je faisais partie de ceux qui militaient pour aller plus loin et je continuerai d’aller dans ce sens auprès du candidat que je soutiendrai à la présidence de la République”, toujours sur ces thématiques de sécurité ou d’immigration.

Seule nuance apportée avec le parti de Marine Le Pen: “Si les Français veulent que ça bouge, ils doivent faire confiance à un parti de gouvernement, avec une équipe renouvelée, des idées claires et fortes. Je crois qu’on a tiré des leçons des erreurs commises par le passé”, assure-t-il, en se distinguant timidement du RN qui n’a jamais exercé de fonction à ce niveau. 

Dans une note rendue publique en avril, la fondation Jean-Jaurès faisait du rapprochement de LR et du RN l’une des conditions pour une potentielle victoire de Marine Le Pen en 2022. Xavier Bertrand, seul candidat à droite déclaré, ne s’est pas encore exprimé sur cet entretien, ni le chef de file des LR Christian Jacob, grand chiraquien. Le compte Twitter du parti, lui, ne trouvait d’abord rien à redire à la mi-journée en partageant cette entrevue et en la titrant sur cette déclaration. Avant de finalement retirer son tweet en début d’après-midi.

Tweet du parti Les Républicains, le 30 avril 2021, retiré quelques heures plus tard.

 

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