Pour faire une demande de télétravail à votre employeur, voici les meilleurs arguments
TÉLÉTRAVAIL - Retourner au bureau, s’apprêter, prendre les transports en commun... Des habitudes qui semblent bien lointaines pour les personnes ayant été en télétravail depuis le début de la crise sanitaire. Pourtant, ces anciennes activités...
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TÉLÉTRAVAIL - Retourner au bureau, s’apprêter, prendre les transports en commun... Des habitudes qui semblent bien lointaines pour les personnes ayant été en télétravail depuis le début de la crise sanitaire. Pourtant, ces anciennes activités routinières ne vont pas tarder à reprendre avec l’assouplissement des règles du télétravail, prévu le 9 juin.
À quelques jours à peine de ce grand retour en entreprise, certains employés prévoient de faire une demande spécifique à leur hiérarchie: rester en télétravail. Selon le 7e baromètre d’OpinionWay, pour le cabinet Empreinte humaine, relayés par Le Parisien, de nombreux salariés redoutent le retour au bureau. Ils seraient huit travailleurs sur dix à souhaiter télétravailler à la carte.
Malgré la fin de l’isolement, la levée des restrictions liées à l’épidémie de Covid-19 et l’accélération de la campagne de vaccination, une majorité de salariés appréhendent de devoir reprendre le chemin du bureau.
C’est le cas de Clément, qui travaille pour une entreprise dans la grande distribution. “Toutes les tâches qui me sont confiées sont réalisables de chez moi. Le télétravail m’offre un gain de temps énorme, je ne me vois pas du tout retourner au siège”, révèle-t-il au Huffpost. Le jeune homme de 25 ans prévoit donc de faire une demande de prolongation du télétravail auprès de sa hiérarchie. Pour ce qui est des démarches à suivre, il les ignore.
Choisir le bon moment, aller droit au but
Chaque entreprise, chaque employeur est différent. Avant de débuter les démarches, il est important de se renseigner et de savoir si l’établissement a déjà mis en place une politique de travail à distance. Si c’est le cas, il est conseillé de faire appel au service des ressources humaines afin de déterminer la flexibilité d’une demande à distance permanente. Si aucune politique n’a été prononcée au sein de l’entreprise, voici les conseils de deux experts qui pourront vous éclairer à ce sujet.
“Venir avec une solution plutôt qu’avec un problème”, est le conseil phare de Maxime Coignard, coach professionnel et auteur du livre Les 7 lois du changement, interrogé par Le HuffPost L’échange avec le hiérarchique se doit d’être bien préparé par l’employé et d’avoir lieu dans des circonstances opportunes.
Choisissez le bon moment pour échanger sur le sujet du télétravail et “optez pour une approche positive”. Lorsque vous entamerez cette conversation, il est préférable d’aller droit au but, d’être factuel.
“Gardez à l’esprit que vous devez présenter une analyse de rentabilisation, et non un argumentaire personnel sur la façon dont vous bénéficierez personnellement de travailler depuis votre canapé”, nous conseille l’expert.
Pour Maxime Coignard, il est important d’utiliser le pronom personnel “nous” plutôt que “je”. Une technique de langage qui permettrait d’impliquer davantage le hiérarchique dans la réflexion. Si cette conversation doit avoir lieu, elle doit être profitable à l’employeur. “Il faut lui montrer qu’il est possible de satisfaire ses besoins, tout en étant en télétravail. Cela doit être gagnant-gagnant”, ajoute-t-il.
Des arguments à privilégier
“L’employé peut s’appuyer sur l’expérience acquise durant les 1ers mois de pandémie”, conseille Charles-Henri Besseyre des Horts, professeur à HEC Paris et président de l’AGRH (Association francophone de Gestion des Ressources Humaines), contacté par Le HuffPost. Depuis la généralisation du télétravail, dans le contexte de la crise sanitaire, les entreprises ont dû s’adapter et modifier leur mode de management “qui met davantage l’accent sur la confiance plutôt que sur le contrôle”.
Dans cette perspective, le spécialiste suggère aux futurs demandeurs d’appuyer sur l’expérience acquise durant cette dernière année et sur les choses vertueuses que le télétravail peut en ressortir.
Le gain de productivité n’est pas à négliger, d’après les deux experts. Maxime Coignard conseillerait de mettre en valeur la rentabilité du télétravail. L’employé, n’ayant pas à se déplacer, gagne un temps considérable pour se consacrer à ses missions. Il échappe aussi au stress des transports. Une occasion pour trouver un argument écologique, pour Charles-Henri Besseyre des Horts, qui voit dans cette absence de déplacement un “acte militant pour la transition climatique”.
Afin de rassurer l’employeur sur des questions d’isolement, Maxime Coignard propose d’évoquer les futures interactions que l’employé entretiendra avec ses collègues ou collaborateurs, en visioconférences. “Il est important d’insister sur le fait que l’on restera toujours inclu dans la cohésion d’équipe, malgré le télétravail”, ajoute-t-il.
Télétravailler à 100%, mauvaise idée
Demander le télétravail, pourquoi pas, mais votre employeur aura probablement plus de facilité à l’accepter si c’est seulement quelques jours hebdomadaires. “Je ne crois pas au 100% télétravail”, affirme Charles-Henri Besseyre des Horts. Selon le professeur émérite, il serait plus judicieux pour l’employé de demander quelques jours à domicile, non toute la semaine. Un avis partagé par Maxime Coignard, qui insiste sur la notion de “transition progressive”.
Le futur travailleur se doit d’être transparent sur ses horaires et disponibilités. “Il est possible d’instaurer un point de contrôle afin que le manager ne ressente pas une perte de contrôle sur le collaborateur”, propose l’auteur et coach professionnel. Évoquer des conditions de travail adaptées à la maison, un espace permettant de télétravailler correctement, pourrait aussi jouer en sa faveur.
“Si l’on vous demande de revenir au bureau, il faut que le temps passé en présentiel soit vraiment un temps utile. Si vous faites la même chose à votre bureau que ce que vous faisiez chez vous, votre présence au bureau n’est pas utile”, analyse Charles-Henri Besseyre des Horts.
Pour lui, la généralisation du télétravail à long terme ne fait aucun doute: “Je pense sincèrement que les entreprises vont s’orienter vers deux jours, voire trois, de télétravail par semaine”.
À voir également sur Le HuffPost: Les patrons ont-ils confiance en leurs employés en télétravail?