Pour le 2e débat de la primaire écolo les candidats se divisent sur la décroissance

POLITIQUE - “Donc vous êtes d’accord?” Le deuxième débat de la primaire écolo a accouché d’une nouvelle discussion courtoise entre amis ce mercredi 8 septembre. Plus long que le 1er, l’exercice, organisé par LCI, Le Figaro et Loopsider a donné...

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Les candidats écolos se divisent sur la

POLITIQUE - “Donc vous êtes d’accord?” Le deuxième débat de la primaire écolo a accouché d’une nouvelle discussion courtoise entre amis ce mercredi 8 septembre. Plus long que le 1er, l’exercice, organisé par LCI, Le Figaro et Loopsider a donné la part belle aux sujets climatiques et environnementaux, laissant apparaître la convergence de vues des prétendants sur de nombreux sujets. 

Pendant deux heures et demie, Yannick Jadot, Sandrine Rousseau, Delphine Batho, Éric Piolle et Jean-Marc Governatori ont avancé leurs propositions en matière de transport, d’énergie, ou d’agriculture avec des différences souvent ténues.

Sur le nucléaire par exemple, Yannick Jadot s’est déclaré en faveur d’une sortie “sur 15 à 20 ans” quand Delphine Batho, plus évasive, a laissé entendre que ce n’était pas la 1ère des priorités. De simples questions de nuance? Pas tout à fait. Certains sujets, majeurs, comme le concept de “décroissance”, porté par certains, décrié par d’autres, a donné lieu à des échanges plus animés et des divergences plus affirmées. 

“Je sais bien que tu es très très fixée là-dessus”

“La décroissance, ce n’est pas le sujet”, a ainsi lancé Sandrine Rousseau, en réponse directe à Delphine Batho, l’ancienne ministre de François Hollande, laquelle a fait de la question l’alpha et l’omega de sa candidature.

“La décroissance, sans un projet social, sans un projet de réforme de la fiscalité et de réduction massive des inégalités, la décroissance sans un contrôle des marchés financiers, sans un protectionnisme aux frontières, ça n’existe pas en fait”, a ainsi estimé l’ancienne porte-parole d’Europe-Écologie les verts, un brin agacée, ajoutant: “la seule chose que l’on peut mettre en place aujourd’hui, c’est réformer les fondements de notre société.”

Mais la candidate, qui continue d’investir et d’assumer le terrain de la “radicalité”, n’a pas été la seule à émettre des réserves sur ce thème quand Delphine Batho, pour qui “la logique actuelle d’obsession pour le PIB, l’idée qu’il faut augmenter la part du gâteau se traduit par une catastrophe écologique”, n’hésitait pas à relancer ses concurrents pour connaître leur positionnement exact.

“Est-ce que tu peux préciser sur la décroissance?”, a-t-elle par exemple lancé à Yannick Jadot, lequel a répliqué, dans un sourire crispé: “Je sais bien que tu es très très fixée là-dessus.”

“Quand le terme décroissance est arrivé dans le débat public, l’idée était d’avoir un mot-obus pour qu’on s’interroge tous sur le sens de la croissance”, a-t-il finalement répondu, regrettant de voir le concept devenir aujourd’hui un “objet politique” qui n’a pas beaucoup de sens.” “Je ne suis pas fan”, abondait, d’ailleurs Éric Piolle, au cours des débats, préférant mettre en avant les larges points de convergence qui réunissent les écolos. 

“Ce sera pas la même chose si vous faites ça avec LREM”, a-t-il ironisé face à Ruth Elkrief, quelque peu surprise de cette ambiance apaisée.

Les échanges sont effectivement restés sereins, malgré ces quelques divergences et les répliques parfois acides de Jean-Marc Governatori et Sandrine Rousseau. “Il y en a marre de cette écologie de gauche”, a ainsi balancé l’élu niçois dans les dernières minutes du débat. Réponse de l’économiste: “il ne gagnera pas la primaire, c’est bien pour tout le monde.” La courtoisie à ses limites.

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