Pour le grand oral, ces parents jouent au jury pour aider leur enfant

ÉDUCATION - La tension monte. Du 21 juin au 2 juillet, 525.760 candidats des filières générale et technologique vont se mesurer pour la 1ère fois au grand oral du bac. Très critiquée sur la forme, cette épreuve inédite vise à apprendre aux...

Pour le grand oral, ces parents jouent au jury pour aider leur enfant

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ÉDUCATION - La tension monte. Du 21 juin au 2 juillet, 525.760 candidats des filières générale et technologique vont se mesurer pour la 1ère fois au grand oral du bac. Très critiquée sur la forme, cette épreuve inédite vise à apprendre aux élèves à s’exprimer “de façon claire et convaincante.” Alors, pour s’entraîner, certains requièrent l’aide de leurs parents. Et ça ne se passe pas toujours très bien. 

Le grand oral est l’épreuve phare de cette nouvelle édition du bac. Elle se répartit en 20 minutes. La 1ère partie consiste en une présentation de 5 minutes, sur une question que l’élève aura déjà préparée pendant l’année dans l’une de ses spécialités. Les élèves ont la possibilité de garder sous les yeux un brouillon pour faire leur exposé. Les 10 minutes suivantes sont consacrées à  l’approfondissement de l’exposé. Enfin, les dernières minutes sont dédiées à un échange autour de l’orientation du candidat. 

Pour la 1ère fois de leur scolarité, les élèves de terminale vont être confrontés à un jury, et devront apprendre à gérer leur stress, tout en faisant preuve de dynamisme pour capter l’attention de leur auditoire. 

“Ma mère explose de rire”

Selon un récent sondage de EDClass, 83% des élèves de terminale se sentent désemparés et stressés à l’idée de passer cette ultime épreuve. Et pour beaucoup, la difficulté réside dans l’incompréhension de l’épreuve, ainsi que dans le manque de préparation durant l’année. Les parents observent la situation sans pouvoir rien faire. 87% d’entre eux se sentent impuissants face à la détresse de leurs enfants.

Répéter, encore et encore. Pour se mettre dans l’ambiance du jour J, de nombreux lycéens demandent à leurs parents de jouer le rôle du jury. Un excellent exercice recommandé par les professeurs pour apprendre à poser sa voix, tout en travaillant sa posture et gagner en naturel et en aisance. 

Mais malheureusement, jouer le rôle de professeur ne semble pas être pas au goût de tout le monde. 

Et certains parents finissent même par perdre patience.

A contrario, d’autres parents se sentent très impliqués dans l’entraînement de cette ultime épreuve, et s’investissent à 200%, quitte à s’emparer du projet. 

“C’est pas une épreuve écrite le bac?“ La forme et le contenu de l’examen ne cessent d’évoluer depuis des années et les parents semblent avoir perdu le fil des événements. Et cette incompréhension commence à agacer les lycéens. 

Et malgré l’incompréhension, le stress et les tensions générés par cette nouvelle épreuve, Jean-Michel Blanquer a une nouvelle fois balayé les critiques, sur le plateau de l’émission les 4 vérités sur France 2, ce lundi 14 juin. 

Tout ce qu’on fait, c’est de préparer son avenir. S’exprimer à l’oral, c’est quelque chose que vous avez à faire en permanence dans la vie, a-t-il déclaré. Qu’il y ait des différences en fonction de vos origines sociales, c’est évident, mais l’école est là pour compenser ça. Les élèves font des progrès là-dessus, estime le ministre.

Cependant, l’APSES (Association des professeurs de Sciences économiques et sociales) souligne que la part de la prestation orale comptera forcément dans la note. Et celle-ci n’est pas la même en fonction du milieu social. “Quand ce ne sont pas les connaissances qui sont valorisées, cela laisse la place à l’évaluation de comportements, d’attitudes corporelles, d’aptitudes langagières qui sont répartis de manière très inégale selon les milieux sociaux.” 

Corrélativement, l’aide et les conseils apportés par les parents peuvent différer d’un milieu à un autre. Et tout le monde ne peut pas se payer des cours avec un professeur particulier pour entraîner son enfant au grand oral. 

Le Snes-FSU partage cet avis: ce grand oral, qui favorise les langues déliées, favorise les CSP+ et peut s’avérer plus compliqué pour les élèves des quartiers défavorisés. 

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