Pour quels propos Darmanin porte-t-il plainte contre Pulvar?

POLITIQUE - Gérald Darmanin va porter plainte. Mais il n’a pas encore expliqué avec précision pour quoi. Le ministre de l’Intérieur a annoncé dimanche 23 mai au soir, sur Twitter, engager une action en justice contre Audrey Puvar, la tête de...

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Pour quels propos Darmanin porte-t-il plainte contre Pulvar (ici en photo à Paris le 11 mai 2021)?

POLITIQUE - Gérald Darmanin va porter plainte. Mais il n’a pas encore expliqué avec précision pour quoi. Le ministre de l’Intérieur a annoncé dimanche 23 mai au soir, sur Twitter, engager une action en justice contre Audrey Puvar, la tête de liste socialiste aux élections régionales en Ile-de-France, en l’accusant de “diffamer la police.”

Quelques heures plus tôt, la principale intéressée jugeait “glaçante” la manifestation organisée par les syndicats de forces de l’ordre le 19 mai devant l’Assemblée nationale, au cours de laquelle plusieurs participants s’en sont vivement pris à l’institution judiciaire, lui demandant de “rendre des comptes.”

“Les propos de Madame Pulvar dépassent le simple cadre d’une campagne électorale et viennent profondément diffamer la police de la République. Je porte plainte au nom du ministère de l’Intérieur”, a ainsi tweeté le locataire de la place Beauvau, par ailleurs vivement critiqué par une partie de la gauche pour avoir salué les policiers au début du fameux rassemblement.

Concrètement, que reproche Gérald Darmanin, lui-même candidat aux régionales dans les Hauts-de-France, à la tête de liste socialiste? Joint par l’AFP, son entourage précise qu’il s’agit d’une plainte pour “diffamation” visant “une succession de propos.”

Des propos rattachés... et prescrits?

Samedi, Audrey Pulvar a expliqué sur franceinfo sa gêne face aux images de forces de l’ordre rassemblées devant le Parlement. Une manifestation “soutenue par l’extrême droite, à laquelle participe un ministre de l’Intérieur, qui marche sur l’Assemblée nationale pour faire pression sur les députés en train d’examiner un texte de loi concernant la justice, c’est une image qui pour moi était assez glaçante”, selon les mots de l’ancienne journaliste. 

Des propos jugés “totalement scandaleux” par Gérald Darmanin, invité à réagir sur France Bleu Provence ce lundi 24 mai en marge d’un déplacement consacré à la lutte anti-drogue à Marseille. Selon le ministre de l’Intérieur, cette sortie de la candidate PS “légitime” de près ou de loin les attaques contre les policiers.

“Il est évident qu’ils sont, eux, ces policiers, les 1ères victimes des agressions (...) Ces attaques, nous devons les condamner avec la plus grande fermeté. Et c’est pour cela que tous les propos qui légitiment ces attaques, qui viennent toucher notre police, qui viennent lui retirer son honneur, comme ceux de madame Pulvar, qui sont totalement scandaleux ce week-end, doivent être poursuivis et condamnés. C’est ce que j’ai voulu faire”, a-t-il ainsi martelé.

Mais la plainte ministérielle ne devrait pas s’arrêter à cette déclaration. Elle vise également une vidéo de juin 2020 -selon l’entourage du ministre de l’Intérieur cité par l’AFP- exhumée ce week-end sur les réseaux sociaux par Pierre Liscia, porte-parole de Libres!, le mouvement de Valérie Pécresse, candidate à sa réélection en Île-de-France face à Audrey Pulvar. Cette dernière y dénonce “le racisme dans la police” en France, à l’occasion d’une manifestation à Paris en hommage à George Floyd, Afro-américain tué par un policier à Minneapolis il y a quasiment un an jour pour jour. 

Seulement, le délai étant de trois mois en matière de diffamation, ces propos semblent frappés de prescription. Interrogé par l’AFP à ce sujet, l’entourage du ministre de l’Intérieur répond que ces déclarations peuvent ”être versées en accompagnement de la plainte pour l’étayer”.

Le camp Pulvar porte plainte à son tour

Fondée ou non, la décision du “1er flic de France” ulcère la gauche, bien au-delà du seul camp socialiste. “Pleine solidarité avec Audrey Pulvar”, a par exemple tweeté dimanche dans la soirée le dirigeant Insoumis Jean-Luc Mélenchon -qui avait refusé, avec ses troupes, de prendre part au rassemblement “factieux” des forces de l’ordre- en ajoutant: “Darmanin joue les gros bras. Il veut intimider. Sa plainte montre sa faiblesse et sa peur des organisations policières qui font la loi dans son ministère.”

Son collègue Éric Coquerel demande ce lundi à Jean Castex d’intervenir, jugeant la situation “sidérante.” “Ce genre d’attaques venait surtout de groupuscules d’extrême droite (...) si Jean Castex a encore quelque chose de républicain, je me demande ce qu’il attend pour démissionner son ministre”, a lancé le député de Seine-Saint-Denis sur BFMTV, critiquant à nouveau la présence du locataire de la place Beauvau au rassemblement polémique des policiers.

La liste d’Audrey Pulvar, Ile-de-France en commun, a de son côté réagi en fustigeant “une atteinte à la liberté d’expression d’une extrême gravité” dans un communiqué. Accusant le ministre de vouloir “assigner” une candidate “au silence”, les avocats de la liste socialiste ont tenu une conférence de presse ce lundi pour annoncer leur intention de déposer une plainte contre Gérald Darmanin devant la Cour de justice de la République des chefs de “dénonciation calomnieuse”, mais aussi une plainte pour “diffamation”.

À voir également sur Le HuffPost: Darmanin aux côtés des policiers, entre huées et appels à l’aide