Pourquoi ces tweets de Rihanna et Greta Thunberg mettent l'Inde en colère

INTERNATIONAL - Le ministère indien des Affaires étrangères a reproché ce mercredi 3 février à des célébrités internationales de s’immiscer de façon “sensationnaliste” dans le dossier des réformes agricoles du pays, après des tweets de Rihanna...

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Pourquoi ces tweets de Rihanna et Greta Thunberg mettent l'Inde en colère (Photo de protestation en Inde contre les réformes de l'agriculture le 3 février. Photo by Money SHARMA / AFP)

INTERNATIONAL - Le ministère indien des Affaires étrangères a reproché ce mercredi 3 février à des célébrités internationales de s’immiscer de façon “sensationnaliste” dans le dossier des réformes agricoles du pays, après des tweets de Rihanna et Greta Thunberg sur les manifestations d’agriculteurs devenus viraux.

“Pourquoi ne parlons-nous pas de cela?! #FarmersProtest” (contestation des agriculteurs), a écrit la pop star américaine Rihanna, qui compte plus de 100 millions d’abonnés à son compte Twitter, en partageant un reportage de CNN traitant des coupures d’internet à Delhi pendant les manifestations d’agriculteurs la semaine dernière. 

Son message a été aussitôt retweeté plus de 230.000 fois et commenté par près de 80.000 personnes. 

L’activiste Suédoise Greta Thunberg, l’une des plus importantes militantes écologistes au monde, a retweeté le même reportage en clamant: “nous sommes solidaires de la #FarmersProtest en Inde.” 

La nièce de la vice-présidente américaine d’origine indienne Kamala Harris a également donné de la voix. “Nous devrions TOUS être scandalisés par les fermetures d’internet en Inde et la violence de paramilitaires contre les agriculteurs qui manifestent”, a tweeté Meena Harris.

Jim Costa, membre démocrate de la commission des Affaires étrangères du Congrès américain, a tweeté que la situation en Inde était “troublante”, rappelant que le “droit de manifester pacifiquement doit toujours être respecté”.

Depuis le 26 novembre, des dizaines de milliers d’agriculteurs, la plupart venus du Pendjab (Nord), manifestent dans des camps érigés sur de grands axes routiers en périphérie de New Delhi. Ils protestent contre des réformes gouvernementales qui libéralisent les marchés agricoles et exigent leur abrogation pure et simple.

Des “commentaires sensationnalistes” ” ni juste ni responsable”

Cette série de tweets a déclenché une tempête sur les réseaux sociaux en Inde, où le rejet des réformes agricoles par des milliers d’agriculteurs constitue l’une des plus rudes épreuves auxquelles le Premier ministre Narendra Modi se trouve confronté depuis son arrivée au pouvoir en 2014. 

Le gouvernement nationaliste hindou s’est irrité de ces commentaires internationaux, qualifiant les manifestations d’agriculteurs d’“affaires internes”.

Dans un communiqué publié mercredi accompagné des hashtags #IndiaTogether (IndeUnie) #IndiaAgainstPropaganda (Indecontre la propagande), le ministère des Affaires étrangères a invité, “avant de s’empresser de commenter ces questions (...) à bien en saisir les enjeux”. 

“La tentation des hashtags et des commentaires sensationnalistes sur les réseaux sociaux, n’est ni juste ni responsable, surtout quand des célébrités entre autres y ont recours”, a-t-il souligné.

Des comptes Twitter d’agriculteurs et d’un magazine d’informations ont été bloqués quelques heures lundi après-midi avant d’être de nouveau accessibles.

Menaces de poursuites pénales contre Twitter 

A cet égard, le ministère des Technologies de l’information s’est ému ce mercredi 3 février dans un communiqué que Twitter ait débloqué “unilatéralement” certains comptes et contenus.  

“Twitter est un intermédiaire et a obligation d’obéir aux directives du gouvernement. Un refus de le faire entraînera des poursuites pénales”, a-t-il menacé.  

Un haut-fonctionnaire du ministère a précisé à l’AFP que l’ordre de blocage visait “spécifiquement” tout contenu portant le hashtag ”#ModiPlanningFarmerGenocide” (“ModiPlannifieleGénocidedesAgriculteurs”) et pas les commentaires généraux sur la contestation des réformes agricoles.

Depuis les heurts de mardi dernier à Delhi, un journaliste a été arrêté et d’autres sont visés dans des affaires pénales pour leur couverture et leurs tweets relatifs des manifestations.

Au classement mondial 2020 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières, l’Inde se place au 142e rang sur 180 pays.

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