Pourquoi Dupond-Moretti a été visé par cette rarissime interpellation au Sénat

POLITIQUE - C’est une scène qui détone un peu dans l’ambiance habituellement feutrée du Sénat. La sénatrice socialiste Laurence Rossignol, qui présidait la séance à la chambre haute vendredi 2 avril s’est fendue d’un rappel au règlement à l’égard...

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POLITIQUE - C’est une scène qui détone un peu dans l’ambiance habituellement feutrée du Sénat. La sénatrice socialiste Laurence Rossignol, qui présidait la séance à la chambre haute vendredi 2 avril s’est fendue d’un rappel au règlement à l’égard du garde des Sceaux pour son comportement pendant les débats. 

Selon l’élue de l’Oise, Éric Dupond-Moretti a tenté de l’interpeller hors-micro lorsqu’elle était au Plateau, sur des sujets qui ne touchaient pas au déroulé des discussions portant à ce moment-là sur le projet de loi du gouvernement “confortant le respect des principes de la République.”

“Je suis au regret de faire état d’un fait personnel, qui est plutôt un fait institutionnel, qui s’est déroulé cette après-midi au cours de la 1ère partie de la séance, commence-t-elle comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. J’ai été à deux reprises, mezzo-voce, hors micro, interpellée par le garde des Sceaux, cherchant un peu d’échanges avec moi sur des éléments qui n’ont rien à voir ni avec la séance d’aujourd’hui ni avec ma présidence.”

Et l’ancienne ministre d’affirmer que ce “fait important” a “porté atteinte à la présidence (du Sénat ndlr), à la sérénité de son exercice et à une règle essentielle qui est la dissociation entre la personne du président et l’exercice de la présidence.”

“Nous n’avons plus ni opinion, ni inimitié, ni amitié...”

Et la causementaire d’ajouter, sur le même ton: “lorsque nous franchissons la porte qui est derrière, nous n’avons plus ni opinion, ni inimitié ni amitié. Et nous espérons qu’il en est de même pour tous ceux qui participent à ces débats.”

Approuvée dans sa démarche par de nombreux applaudissements, Laurence Rossignol a ensuite reçu le soutien du président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner. “Monsieur le Premier ministre, le respect en séance des causementaires par les membres du gouvernement n’est pas une convenance, mais une obligation républicaine. Nous savons que cela est votre approche permanente”, a-t-il d’abord rappelé en s’adressant à Jean Castex, avant d’ajouter: “le Garde des Sceaux devrait donc suivre votre exemple.”

Mais que s’est-il exactement passé entre Éric Dupond-Moretti et Laurence Rossignol? Contactée par Le HuffPost, l’ancienne ministre de François Hollande n’a, pour l’heure, pas donné suite, pas plus qu’Éric Dupond-Moretti.

L’affaire George Tron à l’origine? 

Selon le journaliste Pierre Januel, l’avocat n’a pas apprécié les mots de la sénatrice dans un article de L’Obs. Titré “Éric Dupond-Moretti, un garde des Sceaux mis à l’épreuve”, le texte revient sur une autre scène éruptive, quelques semaines plus tôt, déjà au Sénat, entre les deux protagonistes. 

Le 17 mars dernier, la socialiste avait demandé au Premier ministre d’utiliser ses pouvoirs pour révoquer le maire de Draveil, en Essonne, Georges Tron, après sa condamnation pour viol. Mais c’est finalement le Garde des Sceaux, par ailleurs ancien avocat de l’intéressé, qui avait porté la réponse du gouvernement, qualifiant “d’hérésie”, la prise de position de la sénatrice.

Réponse, scandalisée, de Laurence Rossignol: “je n’aurais jamais cru que le gouvernement envoie pour me répondre l’avocat de Georges Tron, celui qui a traité de menteuses les victimes pendant tout le procès et qui continue aujourd’hui de les traiter de menteuses en arguant de la présomption d’innocence!”

Une scène qui avait déjà entrainé une montée de tensions et des échanges hors-micro entre Laurence Rossignol et Éric Dupond-Moretti... au point de provoquer le rappel à l’ordre de tout ce beau monde par le président Gérard Larcher. “Monsieur le garde des Sceaux, c’est moi qui préside”, avait-il notamment lâché, face à l’exaspération -manifeste- du ministre de la Justice, tout en demandant au sénateurs de ne pas faire des questions au gouvernement un exercice de “faits personnels.” Le point de départ de ces nouvelles bisbilles?

À voir également sur Le HuffPost: Échange houleux entre EDM et Laurence Rossignol autour du procès de Georges Tron