Pourquoi je me suis dit "Tais-toi!" après la naissance de mon deuxième enfant - BLOG

PATERNITÉ - C’était hier soir. 22 heures, dans ces eaux-là. Eaux plutôt calmes, mais avec un nouveau-né dans l’embarcation, on sait que ça peut vite être la tempête. Swann (notre deuxième enfant, NDLR) s’est endormi au sein.Adorable bouche...

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Pendant 4 jours, à la maternité, elle a géré les nuits seules, et ils ont trouvé leur rythme, leurs habitudes. Je me sens de trop. Gauche. Encombrant. Je pars de la chambre, comme un enfant qui boude.

PATERNITÉ - C’était hier soir. 22 heures, dans ces eaux-là. Eaux plutôt calmes, mais avec un nouveau-né dans l’embarcation, on sait que ça peut vite être la tempête. Swann (notre deuxième enfant, NDLR) s’est endormi au sein.

Adorable bouche en rond, sourire béat, instant magique et suspendu que j’ai peur de briser par ma maladresse. Marianne (ma compagne, NDLR) me demande de le poser sur son matelas. C’est mon rôle, aussi. Mais je m’y prends mal, je le remue un peu trop et il se réveille, se met à pleurer.

Je me sens de trop

Elle souffle, s’énerve. “Tu es trop brutal... il faut tourner sa tête sur le côté...” Je l’aide à le remettre au sein, elle est épuisée, elle pleure. Je me sens coupable, et ses critiques viennent gratter un endroit sensible en moi.

Vous avez envie de expliquer votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffpost.fr et consulter tous lestémoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide!

Pendant 4 jours, à la maternité, elle a géré les nuits seules, et ils ont trouvé leur rythme, leurs habitudes. Je me sens de trop. Gauche. Encombrant. Je pars de la chambre, comme un enfant qui boude.

J’ai honte

Texto: “J’ai besoin de toi, viens m’aider.” Je boude, mais j’y retourne. Et je la vois, empêtrée de lait, de pleurs, de langes et de DAL (Dispositif d’Aide à la Lactation, NDLR). Et je me trouve d’une immaturité sans nom. “Tais-toi!” je m’ordonne.

Quinze minutes plus tard, je repose délicatement Swann dans son lit. À la lueur de la veilleuse, je distingue les cernes de Marianne. J’ai honte. 4 nuits, seule à l’hôpital. Elle a mal aux seins, aux bras, au dos.

Alors sans un mot, je m’assieds à côté d’elle et je la masse. Elle soupire de plaisir. Sous mes doigts, je sens les brûlures de son corps, la beauté de son corps meurtri, sa dévotion de mère, comme tatouée en relief sur sa peau.

C’est ça aussi (re) devenir papa: avaler ses frustrations, savoir se taire... et masser.

Ce billet est également publié sur le compte Instagram d’Alexandre Marcel, Papa Plume et a été reproduit sur Le HuffPost avec son accord.

Vous pouvez également retrouver Alexandre sur son blog et son compte Facebook.

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