Pourquoi la “Madame Claude” de Sylvie Verheyde nous déçoit
Difficile de rendre sympathique un personnage qui ne l’est pas. C’était sans doute le pari de cette nouvelle mise en lumière de la réelle et célèbre Madame Claude, de son vrai nom Fernande Grudet (1923-2015), fausse grande bourgeoise et vraie...
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Difficile de rendre sympathique un personnage qui ne l’est pas. C’était sans doute le pari de cette nouvelle mise en lumière de la réelle et célèbre Madame Claude, de son vrai nom Fernande Grudet (1923-2015), fausse grande bourgeoise et vraie proxénète qui inventa en France, à la fin des années 1960, le concept de call-girl. Elle avait sous ses ordres – à l’apogée de sa carrière, si l’on peut dire – trois cents jolies jeunes femmes qu’elle recrutait, éduquait et prostituait à des tarifs que seuls des artistes du showbiz, des hommes politiques ou d’affaires pouvaient honorer.
Karole Rocher, toujours époustouflante
Eclate soudain la fameuse et complexe “affaire Marković”, un assassinat au retentissement politico-médiatique qui va perturber le petit commerce de Madame Claude en le sortant de l’ombre. Le récit décrit l’impunité du milieu de la prostitution, ses accointances avec la police (des assassinats que monnaie Madame Claude contre des informations)… La mise en scène de Sylvie Verheyde (Stella, 2008, ou Sex Doll, 2016), assez élégante, installe d’emblée une atmosphère asphyxiante, celle des boîtes de nuit enfumées où s’amusent les truands, des petits bureaux secrets à porte capitonnée et des locaux étriqués de la police. Mais rien n’inspire jamais la moindre empathie pour Fernande Grudet.
Karole Rocher, actrice fétiche de Verheyde, témoigne une fois de plus de sa présence époustouflante. Mais rien n’y fait : cette mère maquerelle ne reste pas longtemps maternelle avec ses “filles” violentées quand une grosse liasse de billets lui tombe sous le nez… Sans doute Verheyde le sent-elle. Alors la narration glisse prudemment sur un personnage secondaire, autrement plus fascinant, auquel une jeune actrice décidément exceptionnelle (Garance Marillier, découverte en 2017 dans Grave de Julia Ducournau) apporte un mystère dont est dépourvue la pauvre Madame Claude.
Madame Claude de Sylvie Verheyde, avec Karole Rocher, Roschdy Zem, Garance Marillier, Pierre Deladonchamps (Fr., 2021, 1h52). Sur Netflix le 2 avril