Pourquoi le vaccin anti-Covid sera administré différemment cet été

SCIENCE - Après six mois d’une campagne pleine de rebondissements, la vaccination en France contre le Covid-19 devrait à nouveau changer dans les semaines à venir. Entre l’arrivée de la période estivale et celle d’un très probable plafond de...

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SCIENCE - Après six mois d’une campagne pleine de rebondissements, la vaccination en France contre le Covid-19 devrait à nouveau changer dans les semaines à venir. Entre l’arrivée de la période estivale et celle d’un très probable plafond de verre vaccinal, le ministère de la Santé explique ce mardi 22 juin travailler sur une “adaptation de l’offre” de vaccins.

Cette nouvelle phase de la campagne prévoit ainsi que les centres de vaccination prennent une place moins prépondérante. Ainsi, un quart des centres d’Île-de-France vont fermer entre juillet et août.

“Mais cette adaptation a été réfléchie avec toutes les ARS pour qu’elle n’entraîne pas une baisse de volume des injections, notamment pendant les 1ères semaines de juillet”, a expliqué le ministère de la Santé lors d’une conférence de presse.

Aller chercher des bras

Car le risque, c’est que le nombre de vaccinations baisse drastiquement durant les vacances d’été, alors que 23 millions de doses sont attendues en juillet et autant en août. Pourquoi? 48% de la population est aujourd’hui vaccinée, de quoi se rapprocher du plafond de verre redouté, situé autour de 50 à 60%, et bien visible dans les pays avancés (États-Unis, Royaume-Uni ou encore Israël).

Un 1er ralentissement des prises de rendez-vous a été enregistré cette dernière semaine, même s’il n’est pour l’instant pas problématique, assure le ministère. On voit également que le nombre d’injections de 1ère dose commence à sérieusement baisser, notamment chez les populations les plus âgées.

Pour autant, même chez les non-vaccinés, la volonté de recevoir une injection pour se protéger et protéger les autres est toujours forte, comme le rappelle la récente étude à ce sujet de Santé publique France. Elle progresse même clairement. Ce n’est donc pas un simple refus qui est opposé au vaccin, l’équation est plus complexe.

Pour tenter de la résoudre, le gouvernement souhaite augmenter les dispositifs dits “Aller vers”. En clair, l’idée est de réussir à faire basculer les personnes non-vaccinées, qui n’ont pas encore fait la démarche de prendre un rendez-vous dans un centre de vaccination, mais qui ne sont pas spécialement réticentes à l’idée du vaccin.

Ce dispositif a été mis en place depuis quelques mois déjà, notamment à destination des plus précaires, mais il était encore très limité, avec par exemple 50.000 doses pour l’Île-de-France jusqu’au mois de mars. Le gouvernement souhaite le généraliser et l’adapter aux différentes populations qui n’ont pas encore pu être vaccinées. “Pour les personnes malades, proposer la vaccination sur le lieu de soin, pour les personnes précaires sur le lieu de vie, ou encore avec des vaccibus dans les banlieues”, énumère le ministère.

Evolution de l'intention de vaccination  depuis le mois de novembre

Afin d’éviter un effet vacances, avec des personnes choisissant d’attendre la rentrée pour se faire vacciner, le gouvernement envisage également de déployer des doses supplémentaires dans les lieux touristiques, dans les centres mais aussi dans les pharmacies et chez les médecins.

Vaccination “réactive” en cas de foyer

Sur recommandation de la Haute autorité de santé (HAS), le ministère prône également une “stratégie de vaccination réactive”. Celle-ci consiste à vacciner rapidement (en l’espace de 24h), massivement et localement quand un foyer apparaît, comme cela avait été fait en Bretagne il y a quelques mois, et plus récemment dans le quartier de Bacalan à Bordeaux.

Pas question ici de se limiter aux cas contacts. Comme le précise la HAS, l’idée est de vacciner l’ensemble de l’entourage d’une personne malade, depuis les membres de son foyer jusqu’à ses collègues de travail, les personnes qu’elle fréquente à l’école ou à l’université.

Enfin, pour tenter d’éviter au maximum cet effet plafond, le ministère de la Santé table sur de la pédagogie de la part des autorités et des soignants pour rappeler l’utilité de la vaccination, surtout face au risque de propagation du variant Delta, plus contagieux et touchant plus facilement les primo-injectés. “Il faut rappeler que vouloir attendre la rentrée, ou encore croire que l’on est protégé si notre entourage est vacciné, ce n’est pas une idée judicieuse ni prudente”, précise le ministère de la Santé.

Reste à voir quel sera l’impact de ces ajustements, dont on ne connait pas encore l’ampleur exacte. Quoi qu’il en soit, l’objectif affiché du gouvernement pour la fin du mois d’août prend en compte la spécificité de ces vacances d’été. Pour réussir à dépasser les 40 millions de personnes (75% de la population adulte) primo-injectées et les 35 millions entièrement vaccinées, il n’y a même pas besoin d’augmenter le rythme actuel de vaccination. Il peut même baisser sensiblement. Le défi sera qu’il ne chute pas drastiquement.

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