Présidentielle 2022: Une victoire de Marine Le Pen est "possible", selon la fondation Jean Jaurès

POLITIQUE - Elle arrive en tête du 1er tour dans la plupart des enquêtes d’opinion. Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national, n’a jamais été aussi proche de pouvoir l’emporter à la présidentielle de l’an prochain, si l’on en croit...

Présidentielle 2022: Une victoire de Marine Le Pen est "possible", selon la fondation Jean Jaurès

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La Présidente du Rassemblement National (RN), Marine Le Pen, à l'Assemblée nationale le 30 mars 2021.

POLITIQUE - Elle arrive en tête du 1er tour dans la plupart des enquêtes d’opinion. Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national, n’a jamais été aussi proche de pouvoir l’emporter à la présidentielle de l’an prochain, si l’on en croit les enquêtes d’opinion.

Forts de ces données, trois analystes de la Fondation Jean Jaurès, marquée à gauche, ont rendu publique ce mercredi 21 avril, jour anniversaire de la 1ère accession de l’extrême droite au second tour sous la Ve République -en 2002 par Jean-Marie Le Pen-, une note sur les motifs de cette poussée et les remèdes pour l’endiguer.

Les chercheurs estiment que Marine Le Pen possède “l’électorat le plus stable” parmi les candidats à l’Élysée, avec “89% des électeurs qui ont voté pour elle au 1er tour de la présidentielle de 2017 qui déclarent qu’ils feront de même en 2022”, contre 71% pour ceux d’Emmanuel Macron.

Les auteurs analysent les trois raisons de cette performance. D’abord, la proximité des programmes entre LR et le RN. “Au niveau programmatique, le rapprochement entre le Rassemblement national et Les Républicains est indéniable, laissant envisager des passerelles importantes entre les deux formations lors d’un second tour”, écrivent-ils, avant de nuancer: “Si un rapprochement s’est opéré sur les questions culturelles, cela est encore loin d’être le cas sur les enjeux économiques qui restent au cœur du vote de droite”.

Une dédiabolisation “significative”

Seconde raison, la “dédiabolisation” du parti d’extrême droite est jugée “significative”. La stratégie portée depuis plusieurs années par la fille de Jean-Marie Le Pen, avec le concours un temps de Florian Philippot semble “porter ses fruits”, analyse la fondation, tout en observant une “image très négative”, toujours accolée au RN.

Mais la tendance est “inquiétante” selon le think tank, chiffres à l’appui: “En mars 2019, 50% des Français déclaraient avoir une très mauvaise opinion de Marine Le Pen. Ils ne sont plus que 34% aujourd’hui, soit le plus faible niveau atteint par la candidate”.

Autre indicateur qui peut renforcer la présidente du RN, la “faiblesse” d’Emmanuel Macron et des autres adversaires potentiels de Marine Le Pen. Les quatre ”émotions” les plus associées au chef de l’État pour les Français sont “colère”, “honte”, “dégoût” et “désespoir”. Une “détestation” qui serait ”égale” à celle entretenue envers Marine Le Pen et qui favoriserait l’abstention et donc le manque de report de voix pour Emmanuel Macron, comme l’a déjà documenté Libération en février.

Seuls 34% des Français ont une image négative de Le Pen

Après ce constat, les auteurs proposent trois pistes à suivre pour tenter de contenir cette progression du vote RN. D’abord, “ne pas arrêter le combat politique contre les idées d’extrême droite”. Si les auteurs notent que “la simple stigmatisation de ce parti se révèle être inefficace”, ils encouragent les partis à “réinvestir le terrain des idées”. Tout en rappelant que la notion de “cordon sanitaire” vis-à-vis de l’extrême droite est “largement partagée dans l’opinion publique” et doit donc être entretenue.

Seconde recommandation, “causer à cette partie de la France qui se sent délaissée et qui vote Rassemblement national”, c’est-à-dire les catégories populaires qui votent massivement pour le RN. Troisième piste, “réformer le système électoral”. À ce sujet, la fondation déplore que le scrutin uninominal majoritaire permette à des candidats comme Emmanuel Macron ou Marine Le Pen de l’emporter, sans pour autant susciter l’adhésion des électeurs. Elle ne se prononce pas, en revanche, dans cette note, sur le modèle de scrutin qui pourrait remplacer l’élection préférée des Français.

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