Présidentielle en Syrie: Assad ignore les critiques des Occidentaux
SYRIE - “Vos opinions ne valent rien, votre valeur équivaut à dix zéros”. Alors que la communauté internationale a condamné ces derniers jours lesélections présidentielles qui se tiennent ce mercredi 26 mai en Syrie, le président sortant,Bachar...
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SYRIE - “Vos opinions ne valent rien, votre valeur équivaut à dix zéros”. Alors que la communauté internationale a condamné ces derniers jours lesélections présidentielles qui se tiennent ce mercredi 26 mai en Syrie, le président sortant,Bachar al-Assad a, lui, balayé ces critiques d’un revers de la main et condamné des pays qui “pour la plupart ont une histoire coloniale”.
La présidentielle doit offrir un quatrième mandat au président sortant, qui se présente comme l’homme de la reconstruction dans un pays enfaillite après dix ans d’une guerre civile dévastatrice, et ainsi consacrer un demi-siècle de pouvoir de son clan familial.
Mais ces derniers jours, les ministres des Affaires étrangères américain, allemand, britannique, français et italien ont condamné l’élection présidentielle en Syrie, estimant qu’elle ne serait “ni libre ni juste” sans une solution politique viable auconflit syrien. “Nous exhortons la communauté internationale à rejeter sans ambiguïtés cette tentative du régime Assad pour retrouver une légitimité sans qu’il ne cesse ses graves violations des droits humains”, ont-ils indiqué dans une déclaration commune.
Une ”élection frauduleuse” selon les Occidentaux
“Nous dénonçons la décision du régime Assad de tenir une élection en dehors du cadre décrit par la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU 2254 et nous soutenons les voix de tous les Syriens, notamment les organisations de la société civile et l’opposition syrienne, qui ont condamné ce processus électoral comme étant illégitime”, ont-ils ajouté.
“Selon la résolution, des élections libres et justes devraient être organisées sous la supervision de l’ONU en respectant les plus hautes exigences internationales en matière de transparence”, ont-ils estimé, avant d’ajouter que “pour être crédible, le scrutin devrait être ouvert à tous les Syriens”, y compris les déplacés internes, les réfugiés et les membres de la diaspora.
“Sans ces éléments, cette élection frauduleuse ne représente aucun progrès vers une résolution politique”, préviennent encore les Occidentaux. La loi électorale impose aux candidats d’avoir vécu en Syrie dix ans de suite avant le scrutin, ce qui exclut de facto les figures de l’opposition en exil, très affaiblies.
Des critiques balayées par Assad
Pas de quoi intimider le candidat de 55 ans, qui a estimé que ces critiques ne valaient “rien”, lorsqu’il votait dans la ville de Douma, ce mercredi, accompagné par son épouse Asmaa. Il a également souligné que ces pays occidentaux avaient “pour la plupart”, unehistoire “coloniale”.
Des propos tenus alors même qu’il était salué par les slogans des personnes présentes dans le bureau de vote de Douma, ancien bastion rebelle de la Ghouta orientale, aux portes de Damas, reconquis en avril 2018 par son armée. “Par notre âme, par notre sang, nous nous sacrifions pour toi Bachar”, scandaient des électeurs massés devant le bureau de vote, lui assurant ainsi sa réélection. “Je pense que la mobilisation que nous avons vue ces dernières semaines apporte une réponse suffisante et claire”, a martelé celui qui, propulsé au pouvoir en 2000, a succédé à son père Hafez, décédé après 30 ans de règne sans partage.
Malgré les condamnations occidentales, Bachar al-Assad a pu inverser le cours de la guerre avec l’aide de ses alliés -Russie, Iran etHezbollah libanais-, enchaînant à partir de 2015 les victoires et reprenant les deux-tiers du territoire, au prix d’un bilan très lourd. Le conflit a fait plus de 388.000 morts et poussé à l’exil des millions de Syriens.
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