Procès du 13-Novembre: faut-il diffuser l'enregistrement du Bataclan?

BATACLAN - C’est un enregistrement glaçant. Après l’attentat au Bataclan le 13 novembre 2015, les enquêteurs avaient retrouvé un dictaphone au 1er étage du bâtiment. Sur la bande-son: 2 heures, 38 minutes et 44 secondes d’enregistrement à l’intérieur...

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L'entrée du Bataclan.

BATACLAN - C’est un enregistrement glaçant. Après l’attentat au Bataclan le 13 novembre 2015, les enquêteurs avaient retrouvé un dictaphone au 1er étage du bâtiment. Sur la bande-son: 2 heures, 38 minutes et 44 secondes d’enregistrement à l’intérieur de la salle de concert le soir de la tuerie.

Selon nos confrères du Parisien, qui avaient révélé l’existence de cet enregistrement en avril 2016, on y entend notamment les paroles exactes prononcées par les terroristes durant l’attaque, l’arrivée des policiers sur place ou encore l’explosion de la ceinture explosive d’un des trois assaillants, Samy Amimour.

Mais alors que le procès des attentats du 13-Novembre s’est ouvert mercredi 8 septembre, et que cette semaine est notamment consacrée au déroulé des faits, la question de l’éventuelle diffusion de cet enregistrement au procès fait débat.

Le président de la cour d’assises spéciale de Paris, Jean-Louis Périès, a d’ores et déjà annoncé ce lundi 13 septembre que cet enregistrement pourrait en effet être diffusé, au moins en partie, vendredi 17 septembre. 

“À partir du 16 septembre, il y aura les constatations des images des scènes de crime du stade de France”, a indiqué le président ce lundi, ainsi que le relate notre consoeur de LCI Aurélie Sarrot sur place. Concernant le vendredi le président a ajouté qu’il y aurait “des présentations des photos, vidéos et peut-être une partie sonore concernant les faits commis au Bataclan”. 

Pour finir, le 20 septembre seront également diffusées “des photos et vidéos du Comptoir Voltaire, de la Casa Nostra et de la Belle Equipe”, a précisé Jean-Louis Périès.

“Je pense que la bande-son est importante”

“Je pense que la bande-son est importante parce que vous n’imaginez pas, même si je vous explique ce que j’ai vécu, le bruit que j’ai entendu, l’odeur que j’ai senti, ce que j’ai vu, a témoigné Bruno, rescapé du Bataclan, auprès de BFMTV. On n’écrira par l’histoire si on tourne le dos, qu’on se cache les yeux et qu’on se met la tête dans le sable”.

Mais le souhait de Bruno est loin de faire l’unanimité, à commencer par le parquet national anti-terroriste, qui serait, selon nos confrères de RMC, opposé à la diffusion de cet enregistrement.

De son côté, la mère d’une victime explique à RMC ne pas y être favorable, estimant que “ce serait trop douloureux”. “Déjà dans les reportages que l’on voit, on aperçoit beaucoup de choses, des cris de gens qui sont affolés, la douleur… Je ne pense pas que ce soit réellement une bonne idée. Je n’ai pas envie d’assister à ce type de chose”, abonde-t-elle.

Un avis partagé par Me Didier Seban, avocat de plusieurs parties civiles, également interrogé par BFMTV, “il n’est nul besoin d’écouter les cris d’horreur et les coups de feu pour comprendre ce qu’elles ont vécu”

“Ça peut raviver un deuil et nous recommanderons aux victimes de plutôt s’extraire de la salle à ce moment-là, révèle enfin auprès de BFMTV Carole Damiani, présidente de l’association “Paris Aide aux Victimes”.

Le président Jean-Louis Périès a assuré qu’il préviendra de la diffusion de ces images, vidéos et éventuels enregistrements sonores avant qu’elle soit lancée. Il entend ainsi permettre à toutes les personnes, notamment les parties civiles, qui le souhaitent de “prendre leur disposition” et de sortir de la salle ou d’arrêter d’écouter la webradio.

À voir également sur Le HuffPostLe début du procès du 13 novembre raconté par notre reporter