Procès du 13-Novembre: Salah Abdeslam et 19 autres personnes seront jugés

TERRORISME - C’est sur eux que toute l’attention repose. À partir de ce mercredi 8 septembre, vingt personnes sont jugées dans le cadre du procès historique des attentats du 13-Novembre 2015, qui ont coûté la vie à 130 personnes et fait plus...

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20 personnes sont sur le banc des accusés pour le procès des attentats du 13-Novembre, mais toutes ne sont pas présentes (dessin représentant les deux principaux suspects des attentats de novembre 2015: Salah Abdeslam à côté de son complice présumé Sofien Ayari au Palais de Justice de Bruxelles, le 5 février 2018). 

TERRORISME - C’est sur eux que toute l’attention repose. À partir de ce mercredi 8 septembre, vingt personnes sont jugées dans le cadre du procès historique des attentats du 13-Novembre 2015, qui ont coûté la vie à 130 personnes et fait plus de 400 blessés à Paris et Saint-Denis. 

Mais seuls quatorze accusés seront présents physiquement dans la salle d’audience exceptionnellement installée dans la salle des pas perdus du Palais de justice de Paris, sur l’île de la Cité. Les autres sont morts (ou présumés comme tels), en fuite ou incarcérés à l’étranger. 

Le HuffPost revient sur le profil et les charges qui portent contre chacun de ces vingt hommes. 

  • Ils sont extraits de prison pour le procès

Salah Abdeslam: Au milieu des autres accusés, il est celui vers qui tous les regards seront tournés. Et pour cause: il est le seul membre des commandos du 13-Novembre à être encore en vie. Né le 15 septembre 1989 à Bruxelles, le Franco-Marocain a aujourd’hui 31 ans. Il était proche d’Abdelhamid Abaaoud (les deux hommes étaient amis d’enfance), le coordinateur de plusieurs attentats en Europe et chef opérationnel des commandos de Paris et Saint-Denis.

Membre de l’équipe des “terrasses”, son frère aîné Brahim est mort en se faisant exploser au Comptoir Voltaire. Salah Abdeslam lui, a abandonné sa ceinture d’explosifs dans la soirée pour des raisons qui restent encore inconnues.

Il a depuis presque systématiquement gardé le silence face aux juges ou lors de son procès à Bruxelles en 2018 où il a été condamné à vingt ans de réclusion pour avoir tiré sur des policiers quelques jours avant son arrestation en Belgique le 18 mars 2016, au terme d’une traque intense de quatre mois. Salah Abdeslam doit encore être jugé en Belgique -probablement fin 2022- pour le double attentat qui a fait 32 morts en mars 2016 à l’aéroport et dans un métro de Bruxelles.

Mohamed Abrini: Né le 27 décembre 1984, ce Belgo-Marocain de 36 ans est jugé pour avoir accompagné en région parisienne les commandos du 13-Novembre et participé à leur financement et à la fourniture de leurs armes. Cet ami d’enfance des frères Abdeslam a été arrêté à Bruxelles en avril 2016. Il est détenu en Belgique depuis cette date et a été transféré en France pour le procès.

Il doit lui aussi être jugé en Belgique pour le double attentat-suicide de mars 2016 à l’aéroport de Bruxelles. Des images de vidéosurveillance de l’aéroport de Zaventem avec deux des kamikazes qui s’y sont fait exploser lui ont valu le surnom de “l’homme au chapeau”.

Mohammed Amri: Né le 7 août 1988, Mohammed Amri, 33 ans, un Belgo-marocain proche des frères Abdeslam, a reconnu être allé chercher Salah Abdeslam en voiture le soir des attentats pour le ramener en Belgique en sachant qu’il était impliqué dans les attentats. Interpellé en Belgique le 14 novembre, il a été extradé en juillet 2016 en France où il est incarcéré depuis cette date.

Yassine Atar: Frère cadet d’Oussama Atar, qui est également accusé dans ce procès, il est né le 11 juillet 1986. Ce Belgo-Marocain de 35 ans est soupçonné d’avoir détenu une clé de la planque bruxelloise où s’est réfugié Salah Abdeslam après les attentats. C’est également dans cette planque qu’ont été fabriquées les ceintures explosives utilisées à Paris. Arrêté à Bruxelles en mars 2016, il a été extradé en juin 2018 vers la France où il est incarcéré.

Sofien Ayari: Tunisien né le 9 août 1993, Sofien Ayari, 28 ans, a été le compagnon de cavale de Salah Abdeslam en Belgique. Son ADN a été trouvé dans plusieurs planques ayant servi à la préparation des attentats du 13-Novembre. Les enquêteurs le soupçonnent d’avoir voulu commettre ou préparer, avec Osama Krayen, lui aussi accusé, un attentat à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol parallèlement aux attaques parisiennes.

Ayant rejoint le groupe terroriste État islamique en Syrie fin 2014, il est revenu en Europe en 2015 accompagné d’Osama Krayem et d’Ahmad Alkhad. Arrêté à Bruxelles en même temps que Salah Abdeslam en mars 2016, il a déjà été condamné à une peine de vingt ans de réclusion en Belgique pour avoir tiré sur un policier. 

Osama Krayem: De nationalité suédoise, Osama Krayem, 29 ans, né le 16 août 1992, a rejoint la Syrie en 2014 puis regagné l’Europe par la route des migrants. Comme Sofien Ayari, il a été compagnon de cavale de Salah Abdeslam à Bruxelles après les attentats du 13-Novembre.Détenu en Belgique depuis avril 2016, il a été identifié comme l’un des bourreaux du pilote jordanien assassiné par l’EI début 2015 en Syrie. Il est impliqué dans les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles. Il a été transféré en France pour le procès.

Mohamed Bakkali: Considéré comme un des logisticiens du commando, Mohamed Bakkali est accusé d’avoir loué des voitures en vue des attentats. Détenu en France depuis 2018, ce Belgo-Marocain de 34 ans, né le 10 avril 1987, est également poursuivi pour la location, sous une fausse identité, de planques pour la cellule jihadiste de Bruxelles.

Par ailleurs accusé d’avoir été le chauffeur qui a ramené en Belgique Abdelhamid Abaaoud et le tireur de l’attentat déjoué par des passagers dans le train Thalys en août 2015, il a été condamné dans ce dossier à 25 ans de prison, en décembre 2020. Il a fait appel.

Ali El Haddad Asufi: Ce Belgo-Marocain, 36 ans, né le 23 septembre 1984 était en contact régulier avec les membres de la cellule jihadiste franco-belge. Il est accusé d’avoir participé à la fourniture d’armes. Il est en détention depuis juin 2019.

Adel Haddadi et Muhammad Usman: Adel Haddadi, un Algérien de 34 ans (né le 17 juillet 1987) et Muhammad Usman, un Pakistanais de 28 (né le 15 mai 1993), ont été interpellés en décembre 2015, un mois après les attentats, dans un foyer de migrants en Autriche.

Les deux hommes avaient quitté la Syrie et rejoint l’Europe par la route des migrants avec deux kamikazes du Stade de France. Ils sont soupçonnés d’avoir voulu commettre un attentat en France. Muhammad Usman est un ancien artificier de groupes jihadistes pakistanais réputés proches d’Al-Qaïda.Tous deux sont détenus en France depuis juin 2016.

Farid Kharkhach: Belgo-Marocain, 39 ans, né le 4 juillet 1982, Farid Kharkhach est accusé d’avoir fourni des faux papiers à la cellule à la demande de Khalid El Bakraoui, un des auteurs des attentats de Bruxelles. Arrêté en Belgique en janvier 2017, il est détenu en France depuis juin 2017.

  • Ils comparaissent libres sous contrôle judiciaire

Hamza Attou: Né le 4 mai 1994, Hamza Attou, un Belgo-Marocain de 27 ans, a été arrêté en Belgique au lendemain des attentats parisiens. Il avait accompagné Mohammed Amri pour aller chercher Salah Abdeslam de Paris. Remis à la France en juin 2016, il a été incarcéré avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire en mai 2018.

Abdellah Chouaa: Il est le dernier mis en examen de l’enquête. Ce Belgo-Marocain de 40 ans, né le 30 mars 1981, est soupçonné d’avoir apporté un soutien logistique à la cellule qui a préparé les attentats. Fils d’un imam du quartier bruxellois de Molenbeek, il a été laissé libre sous contrôle judiciaire.

Ali Oulkadi: Proche de Brahim Abdeslam, le frère de Salah mort en se faisant exploser au comptoir Voltaire, ce Français de 37 ans (né le 9 juillet 1984) est soupçonné d’avoir aidé Salah Abdeslam à se cacher à son arrivée à Bruxelles le 14 novembre mais a toujours nié avoir été au courant du projet terroriste de la cellule.Interpellé en Belgique le 22 novembre 2015 et remis à la France en avril 2016, il a été incarcéré avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire en juin 2018.

  • Il est incarcéré à l’étranger

Ahmed Dahmani: Ce Belgo-Marocain de 32 ans, né le 13 avril 1989 et originaire de Molenbeek comme son ami Salah Abdeslam est soupçonné d’être un logisticien de la cellule jihadiste ayant préparé les attentats.

Ce petit délinquant radicalisé s’était enfui le 14 novembre 2015 en Turquie où il a été condamné en 2016 à dix ans de prison et écroué. Il y est toujours emprisonné et ne comparaîtra donc pas lors du procès parisien. 

  • Ils sont morts ou présumés comme tels

Oussama Atar: Né le 4 mai 1984, Oussama Atar est un vétéran du jihad identifié sous le nom de guerre d’“Abou Ahmed al-Iraki”. Il est considéré comme l’un des responsables de la branche renseignement de l’organisation terroriste État islamique (EI). Selon les magistrats français, ce Belgo-Marocain est l’ordonnateur des attentats parisiens. Jamais interpellé, il aurait été tué par une frappe occidentale en zone irako-syrienne en novembre 2017.

Les frères Clain: Figures du “jihad” français, ces deux Toulousains auraient été tués en février ou mars 2019 dans une frappe aérienne en Syrie. Fabien Clain a été identifié comme l’homme qui a enregistré le message audio revendiquant les attentats du 13-Novembre et dans lequel son frère Jean-Michel psalmodiait des chants religieux. Les deux hommes ont occupé de hautes fonctions au sein de Daech, notamment en ce qui concerne la propagande à destination des francophones. Ils ont évolué jusqu’à leur mort auprès de l’état-major du groupe terroriste à Raqqa, en Syrie. 

Obeida Aref Dibo: Aussi connu sous le nom d’Abou Walid Al-Souri, ce Syrien était un cadre de la cellule des opérations extérieures de l’EI, proche d’Ahmad Alkhad. Cousin d’hommes impliqués dans la fuite de Ahmed Dahmani (voir ci-dessus), il serait mort dans un bombardement en février 2016. 

  • Il est en fuite

Ahmad Alkhald: Derrière ce nom d’emprunt se cache le Syrien Omar Darif (dont la date et le lieu de naissance demeurent inconnus). Il est considéré comme le seul acteur majeur des commandos du 13-Novembre encore en fuite. Son ADN a été trouvé sur des ceintures explosives utilisées à Paris. Pour les enquêteurs, il était l’un des principaux artificiers de l’EI.

À voir également sur le HuffPost: Procès Salah Abdeslam à Bruxelles: Comment juge-t-on quelqu’un qui refuse de causer?