Proche d'Olivier Duhamel, Élisabeth Guigou compte garder son poste à la Commission sur l'inceste

POLITIQUE - Touchée par ricochet? Pointée du doigt depuis que le politologue Olivier Duhamel est accusé d’avoir agressé sexuellement son beau-fils, alors adolescent à la fin des années 1980, Élisabeth Guigou se voit contrainte de réagir.Pourquoi?...

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Présidente de la Commission sur l'inceste et proche de Duhamel, Élisabeth Guigou (ici en 2015) se défend

POLITIQUE - Touchée par ricochet? Pointée du doigt depuis que le politologue Olivier Duhamel est accusé d’avoir agressé sexuellement son beau-fils, alors adolescent à la fin des années 1980, Élisabeth Guigou se voit contrainte de réagir.

Pourquoi? Parce que l’ancienne ministre socialiste de la Justice est une proche de l’universitaire et qu’elle a été nommée, il y a moins d’un mois, à la tête de la Commission pour lutter contre l’inceste et les violences sexuelles sur mineurs. “Nous côtoyons tous des victimes et des agresseurs sans le savoir, je ne fais pas exception à la règle”, se défend-elle, ce mardi 5 octobre dans les colonnes de L’Obs, au lendemain d’un article du Monde qui soulignait ses liens avec Olivier Duhamel, au détour d’un paragraphe.

″À Sanary, on rit, on bronze, on débat, on peint le monde en rose. Gaîté et intelligence. Les enfants vivent comme les adultes et appellent leurs parents par leurs prénoms”, écrit le quotidien, reprenant des extraits du livre “La Familia grande” (Ed. Seuil) de la juriste Camille Kouchner, la belle-fille d’Olivier Duhamel à l’origine des accusations, avant de citer l’ancienne garde des Sceaux comme une invitée régulière de ce “phalanstère foutraque.”

“De DSK à Olivier Duhamel, vous faites un sans-faute”

Se pose alors la question de qui savait quoi. “Je ne révèle rien dans ce livre. Tout le monde sait”, lâche la fille de l’ex-ministre Bernard Kouchner au Monde. Le quotidien évoque “un bon nombre d’amis du couple, figures de la bourgeoisie intellectuelle parisienne” mis au courant, au fil des années, des agissements d’Olivier Duhamel à l’égard de son beau-fils. 

Dans ce contexte, nombreux sont les militants ou internautes à estimer qu’Élisabeth Guigou n’est pas la meilleure personnalité pour prendre la tête de la Commission pour lutter contre l’inceste, installée en décembre dernier par le gouvernement. C’est également l’avis de Sandrine Rousseau, ancienne porte-parole d’EELV et candidate déclarée à la primaire écolo pour la présidentielle 2022. 

“Il serait important, juste et noble de démissionner de cette Commission sur les violences sexuelles sur enfants. Bien sûr vous n’êtes coupable de rien mais vous êtes compromise avec trop. Vous en sortiriez grandie”, écrit sur les réseaux sociaux celle qui, en 2016, avait dénoncé -avec d’autres- les agressions sexuelles du député de Paris de l’époque Denis Baupin.

“De DSK à Olivier Duhamel, vous faites un sans-faute”, persifle également l’auteure Tristane Banon sur Twitter, en référence au soutien affiché par Élisabeth Guigou à Dominique Strauss-Kahn en 2011 au moment de l’affaire du Sofitel de New York. Encore récemment, dans un documentaire Netflix, l’ex-ministre de Lionel Jospin mettait en avant le caractère “charmant, brillant, intelligent” de l’ancien patron du FMI, accusé de viol, pour mieux s’interroger: “pourquoi aurait-il besoin de le faire?”

Élisabeth Guigou n’était “au courant de rien”

Ce n’est donc pas la première fois qu’Élisabeth Guigou essuie ce genre d’accusations en compromission. Pas de quoi, toutefois, la faire vaciller. Comme elle l’a fait à L’Obs, son entourage martèle auprès de 20 Minutes que l’ancienne ministre n’était “au courant de rien” des agissements du politologue, agissements sur lesquels la justice a ouvert une enquête préliminaire ce lundi.

“Elle reconnaît avoir côtoyé Olivier Duhamel et Évelyne Pisier dans les années 1990. Mais c’est tout...”, explique cette source, affirmant que la socialiste ne démissionnera pas de ses nouvelles fonctions. Au contraire, son entourage estime que cette histoire met en lumière le fléau que représente l’inceste. Cela “montre bien que comme tout le monde, elle connaît des agresseurs et des victimes, sans même le savoir”, avance encore l’entourage de l’ex-ministre. 

“Le silence pendant des années de cette famille, que je connais, nous montre combien il faut être courageux pour que ce tabou puisse être levé”, réagit Élisabeth Guigou, elle-même, à L’Obs. Et d’ajouter: “L’inceste, les viols commis sur des enfants, ce sont des faits horribles et inacceptables qui nous touchent tous, qui me tiennent à cœur, en tant que mère, en tant que grand-mère.”

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