Quand Eminem s’imposait au monde avec « The Marshall Mather LP »
Il y a 21 ans, le 23 mai 2000, Eminem faisait une entrée fracassante dans le nouveau millénaire avec son deuxième album studio « The marshall Mathers LP ». Un opus constitué de tubes mais surtout construit comme une réponse très personnelle...
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Il y a 21 ans, le 23 mai 2000, Eminem faisait une entrée fracassante dans le nouveau millénaire avec son deuxième album studio « The marshall Mathers LP ». Un opus constitué de tubes mais surtout construit comme une réponse très personnelle à tous ses détracteurs.
Avec son précèdent projet « The Slim Shady LP », qui a vu la naissance de son alter-égo maléfique Slim Shady, Eminem est passé du rappeur underground respecté à l’espoir majeur du hip-hop mondial. Il gagne même le Grammy Awards du meilleur album rap en 2000, son talent naturel pour la discipline, sa bonne gueule (il est blanc…) et son charisme évident ayant séduit les amateurs du genre. C’est dans la peau de la nouvelle star qu’Eminem écrit et enregistre son album « The marshall Mathers LP ». Dont une partie est d’ailleurs confectionnée pendant sa tournée eu Europe. C’est pourquoi le projet s’intitulait initialement « Amsterdam ».
Eminem reste lui-même
Quel pourra bien être la direction artistique choisie par le gamin de Détroit ? Peut-être polir son discours pour conquérir les foules ? Ce sera tout le contraire. Pour la production des instrumentales, il s’entoure d’une équipe restreinte : Dr. Dre, Bass Brothers, Mel-Man et lui-même. Pour la direction artistique, Eminem ne se met aucune barrière et accentue les traits qui avaient déjà fait de lui un drôle d’oiseau dans le paysage musical américain : la folie et le politiquement incorrect.
L’inclusion du personnage de Slim Shady dans son single « The Real Slim Shady » est assez représentative de son état d’esprit d’alors. Son label Interscope veut un tube à intégrer dans l’album, mais il ne reste que quelques heures avant le bouclage. Marshall Mathers, dans un éclair de génie, écrit et enregistre le titre. Un morceau à la fois très attrayant musicalement mais totalement injurieux et moqueur. Il nomme, insulte et provoque des stars établies de l’industrie (Will Smith, Christina Aguilera, Britney Spears notamment) et les met en scène dans un clip extravagant resté dans les mémoires.
Derrière ses délires, Eminem se questionne sur sa condition. Maintenant qu’il est un rappeur connu et reconnu, dans quel mesure maîtrise-t-il sa vie ? S’il ne peut tout contrôler, les fans le sollicitant dès qu’il sort dans la rue, les médias lui inventant des histoires, son label exigeant des résultats, Eminem peut retranscrire tout son malaise à travers sa musique.
C’est ce qu’il décide de faire tout au long de l’opus. Toujours en changeant de point de vue grâce à ses multiples personnages, qui brouillent les pistes et déconcertent l’auditeur novice à son œuvre. Avec le 1er morceau « Kill You », il annonce la couleur avec des propos extrêmement durs, notamment envers sa mère. Une façon pour lui de prouver qu’il est toujours capable de rapper avec la même violence « bête » qu’à ses débuts : « Pour montrer aux gens que j’étais de retour. Que je n’avais rien perdu. Que je ne faisais aucun compromis et que si j’avais changé, c’était en pire » a-t-il déclaré à propos de ce titre. Le morceau polémique « Kim » dans lequel il moleste, frappe et finit par tuer son ex-femme verse dans le même extrême.
L’album le plus vendu du rap
La piste 3 « Stan » tranche avec ce positionnement malsain mais n’est pas moins déclencheuse d’émotions. Eminem y conte l’histoire d’un fan qui lui écrit inlassablement sans avoir de retour de son artiste favori. La tragique histoire se déroule sous nos yeux, Eminem maniant l’art du storytelling à la perfection. Dans le dernier couplet, l’artiste découvre les lettres et se rend compte du drame dans lequel il est impliqué à son insu. Un morceau fondateur qui montre la capacité qu’a l’artiste à se projeter dans la vie d’autrui avec recul et émotion.
L’album est donc un parfait condensé de la palette d’Eminem. En termes de flows, de techniques, de rage au micro, il est au sommet. Surtout, avec The Marshall Mathers LP, Slim Shady s’impose vite comme un phénomène qui dépasse le cadre du rap et touche des milieux multiples. En 1ère semaine, le disque s’écoule à 1, 76 millions d’exemplaires aux États-Unis et reste à ce jour l’album de rap le plus vendu de l’histoire en 1ère semaine.
Des scores incroyables réalisés en restant fidèle à ses principes, avec une parole totalement décomplexée et un discours pas si lisible que ça au 1er abord. Un exploit qu’il saura réitérer sur ses deux albums suivants « The Eminem Show » et « Encore ». Mais « The Marshall Mathers LP » restera la pierre fondatrice du Eminem que l’on a aimé et, pour beaucoup, le plus grand album de sa carrière.