Quand Europe1 détaillait les "sorties de route" de CNews

MÉDIAS - Fin de saison mouvementée à Europe 1. Pour la 1ère fois de son histoire, un mouvement de grève perturbe l’antenne de la radio bleue. Voté en assemblée générale ce vendredi 18 juin, le débrayage a été reconduit jusqu’au 22 juin. La...

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MÉDIAS - Fin de saison mouvementée à Europe 1. Pour la 1ère fois de son histoire, un mouvement de grève perturbe l’antenne de la radio bleue. Voté en assemblée générale ce vendredi 18 juin, le débrayage a été reconduit jusqu’au 22 juin. 

La perspective d’un rapprochement entre Europe1 et CNews inquiète également au plus haut point le personnel de la radio. “En liant son sort à une chaîne qui s’illustre à longueur de journée par un activisme politique fortement ancré à droite, voire parfois à l’extrême droite, Europe 1 va perdre ce qui lui reste de plus précieux : son capital de crédibilité auprès des auditeurs”, s’alarment la Société des rédacteurs et l’intersyndicale de la station dans une tribune publiée dans Le Monde.

C’est aussi la “méthode Bolloré” que ces salariés d’Europe1 disent redouter. Vincent Bolloré, l’homme d’affaires qui vient de s’imposer dans le capital du groupe Lagardère (maison-mère d’Europe 1), est en effet réputé pour imposer ses idées conservatrices et un management par la terreur aux médias qu’ils contrôlent, comme en témoigne notamment un reportage du magazine “Complément d’enquête”.

“Il n’y a aucune synergie imposée par Vincent Bolloré (...) C’est un fantasme qui frôle le complotisme”, tente de rassurer l’héritier du groupe Lagardère, tout en confirmant l’arrivée prochaine sur Europe1 de journalistes estampillés CNews. Et déjà, Éric Zemmour y semble intouchable. La hiérarchie de la radio exerce des pressions pour censurer la moindre critique visant la tête de gondole de la “Fox News française”. 

Humour sous surveillance

Le 18 juin, il a été ainsi demandé à l’humoriste Christine Berrou d’expurger de son texte une “vanounette” épinglant Éric Zemmour. Quelques jours auparavant “un journaliste a été convoqué par la direction pour un lancement envoyant une petite pique à Éric Zemmour”, explique à Télérama l’humoriste qui a décidé de quitter sur le champ Europe 1 après sept ans de collaboration. “Si on n’arrive plus à tolérer ce genre de blagues, c’est plus possible”, regrette un journaliste d’Europe1 interrogé par Arrêt sur images.

C’est donc via une pirouette allusive qu’un autre chroniqueur de la station bleue a exprimé sur l’antenne ses craintes de voir Europe 1 bientôt cuisiné à la sauce Bolloré. Sur un ton inhabituellement grave, Bertrand Chameroy a filé la métaphore avec la réouverture des boîtes de nuit, ce vendredi 18 juin. “Ils ont appris que cette boîte allait peut-être changer. Et le changement, ça fait peur. Surtout dans un lieu comme celui-ci, mythique, avec ses valeurs, son esprit. Et si rien n’était plus comme avant ?”, s’est-il interrogé face à Matthieu Belliard, le présentateur bientôt écarté de la matinale. Et de poursuivre l’analogie, toujours sans nommer Europe 1 ni CNews, en déplorant que “la playlist aussi commençait à évoluer. Cela commençait à ressembler à ce qui était arrivé dans la boîte d’en face”. Une allusion au sort réservé début 2017 à I-Télé, la chaîne info du groupe Canal+, transformée en CNews, chaîne d’opinions très droitières. 

Des précautions oratoires que Bertrand Chameroy n’avait jusqu’ici pas l’habitude de prendre pour épingler CNews au micro d’Europe 1, comme vous pouvez le voir dans notre montage vidéo. Depuis son retour à l’antenne en septembre 2020, le chroniqueur n’a jamais manqué de relever, avec la distance que permet l’humour, les stupéfiants “sorties de route” d’Éric Zemmour, de s’étonner de la passivité de Christine Kelly face aux infox, de railler les brèves de comptoir des toutologues intervenant dans l’émission de Pascal Praud, et même d’évoquer début juin l’hypothèse que CNews commencerait à “brancher des trucs sur le matériel d’Europe 1″.

À voir également sur Le HuffPost: Pour défendre les procès filmés, Dupond-Moretti se paye CNews (sans la citer)