Quand Roselyne Bachelot prophétisait la "guerre des vaccins"

VACCINATION - Des fortes tensions entre pays riches pour s’approprier les 1ères doses de vaccins anti-Covid au manque de solidarité envers les nations moins bien dotées, Roselyne Bachelot, il y a tout juste un an, avait anticipé assez justement...

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VACCINATION - Des fortes tensions entre pays riches pour s’approprier les 1ères doses de vaccins anti-Covid au manque de solidarité envers les nations moins bien dotées, Roselyne Bachelot, il y a tout juste un an, avait anticipé assez justement la situation actuelle. Sollicitée par des médias pour commenter le début de la crise sanitaire, l’ancienne ministre de la Santé se souvenait alors de la “guerre des vaccins” vécue en 2009 lors l’épidémie de grippe A-H1N1 et invitait les autorités à en tirer les leçons.

“Le problème n’est pas tant de trouver un vaccin mais c’est la logique de la fabrication” qui préoccupait Roselyne Bachelot sur France5 en avril 2020 face au patron du laboratoire pharmaceutique Sanofi. “En 2009, on se battait de façon assez incroyable et la même chose va se produire”, prévenait fin avril 2010 sur LCI celle qui, dix ans plus tôt, racontait à la Commission d’enquête du Sénat comment les États-Unis avaient cherché à “capter l’intégralité des capacités de production des laboratoires” produisant des vaccins anti-H1N1.

Le nationalisme vaccinal, c’est aussi la politique conduite par Donald Trump qui a signé début décembre 2020 un décret visant à interdire l’exportation de vaccins produits aux États-Unis avant la fin de la campagne de vaccination. “Nous commençons par nous assurer que les Américains sont pris en charge en 1er et ensuite nous essayerons d’aider le reste du monde”, a également expliqué son successeur, le démocrate Joe Biden, en mars 2021.

Un an avant que le ton monte entre l’Union européenne et le Royaume-Uni sur la répartition des doses vaccinales produites sur le continent, Roselyne Bachelot en appelait à “la vigilance sur ce qui va arriver au moment de la sortie des 1ers vaccins. Cela va être une foire d’empoigne absolument incroyable”, mettait-elle en garde sur France Inter en avril 2020. “Je n’ai pas de conseil à donner au gouvernement français, qui suis-je d’ailleurs pour les donner, mais il me paraîtrait utile de se prépositionner dès maintenant auprès des fabricants de vaccins sur des précommandes parce que cela va être une guerre mondiale que d’avoir des vaccins”, annonçait la future ministre du gouvernement Castex.

L’angle mort humanitaire

Dernier conseil avancé par Roselyne Bachelot : “assurer aussi une fonction humanitaire auprès des populations, par exemple africaines, qui n’ont pas les moyens financiers de se faire vacciner. Il faudra que les pays riches assurent cette fonction”, demandait-elle en avril 2020 sur LCI. Mais fin janvier 2021, la directrice d’Onusida a dénoncé “une forme d’apartheid vaccinal” subi par les nations les plus pauvres.

Winnie Byanyima déplorait alors que “les pays riches se déchirent entre eux pour savoir qui aura accès aux doses pendant que d’autres pays regardent et attendent”. Dans une vidéo diffusée ce 9 mai lors d’un concert caritatif donné en soutien du programme COVAX destiné à distribuer deux milliards de doses de vaccin anti-Covid dans le monde, Emmanuel Macron a regretté qu’à ce stade “on a une personne sur six qui a reçu au moins une dose de vaccin en Europe. En Afrique, c’est moins d’une sur cent”. Une situation que le président français a qualifiée d’“inacceptable”, estimant que “le temps est venu de partager”.

Roselyne Bachelot, dans sa clairvoyance, n’avait en revanche pas du tout prévu que des vaccins pourraient être commercialisés aussi tôt, fin 2020. “Si vraiment on arrive à avoir un vaccin dans 18 mois, chapeau aux équipes ! Je ne sais pas comment on aura fait”, déclarait-elle sur LCI en mai 2020. Un mois plus tôt, elle évaluait qu’“un vaccin début 2021 paraît relever du vœu pieux. Mais si je me trompe : Youpi! Hourra!”.

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