Que faire du vaccin AstraZeneca s'il n'est pas validé pour les plus de 65 ans?
SCIENCE - Après des débuts plombés par les polémiques et une montée en puissance, va-t-il falloir repenser une nouvelle fois la campagne vaccinale française? Ce mardi 2 février, la Haute autorité de santé (HAS) doit rendre son avis sur le vaccin...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
SCIENCE - Après des débuts plombés par les polémiques et une montée en puissance, va-t-il falloir repenser une nouvelle fois la campagne vaccinale française? Ce mardi 2 février, la Haute autorité de santé (HAS) doit rendre son avis sur le vaccin d’AstraZeneca et sa place dans la stratégie française contre le Covid-19.
Si les experts valident entièrement le traitement préventif, il viendra rejoindre les vaccins de Pfizer/Biontech et Moderna pour vacciner les personnes les plus prioritaires, soit les plus de 75 ans, les soignants de plus de 50 ans et les personnes de tout âge atteintes d’une comorbidité à risque. Seul bémol: il y aura beaucoup moins de doses que prévu.
Mais il est également possible que la HAS rende un avis en demi-teinte. Certes, le 29 janvier, l’Agence européenne du médicament a validé le vaccin d’AstraZeneca y compris pour les personnes âgées. Mais comme souvent avec le coronavirus, le diable se cache dans les détails.
Manque de données chez les personnes âgées
Le vaccin est en effet efficace à 60% au global. Un score moindre que les concurrents de Pfizer/Biontech et Moderna, mais suffisant et plutôt courant dans le milieu de la vaccination. Mais l’autorité a précisé qu’il n’y avait “pas encore assez de résultats chez les participants” de plus de 55 ans pour calculer l’efficacité du vaccin sur ce groupe. Néanmoins, une “protection était attendue” car une réponse immunitaire a été identifiée dans un essai clinique antérieur, plus réduit.
Un conditionnel qui n’est pas du goût de tout le monde. Les commissions vaccinales allemandes et autrichiennes ont de leur côté recommandé d’utiliser le vaccin uniquement sur les personnes de moins de 65 ans. L’Italie et la Bulgarie ont placé le plafond à 55 ans. Dans un entretien donné à la presse étrangère, Emmanuel Macron s’est montré lui aussi circonspect. De nouveaux résultats devraient dans les semaines à venir nous éclairer sur l’efficacité du vaccin sur ces populations.
En attendant, après l’avis de la HAS, le gouvernement français va devoir trancher. Une interdiction pour les plus de 65 ans rendra (encore plus) difficilement atteignable l’objectif de vacciner 14 millions de personnes à risque d’ici au printemps. Et que faire de ces doses de vaccin s’il n’est pas possible de vacciner les personnes actuellement prioritaires? Plusieurs options sont étudiées.
Priorité aux soignants
Stéphane Paul, membre du Comité Vaccin Covid-19, évoque la possibilité de proposer le vaccin d’AstraZeneca à l’ensemble des professionnels de santé, rapporteLe Parisien. Actuellement, seuls ceux de plus de 50 ans ou avec certaines comorbidités peuvent être vaccinés.
C’est vers ce choix que semble se tourner l’Allemagne. Le ministre de la Santé a annoncé samedi 30 janvier que le gouvernement allemand réfléchissait à vacciner les plus jeunes avec AstraZeneca, notamment les “personnels soignants”. Une piste logique: c’est un corps de métier très exposé au coronavirus. De plus, cela permettrait de réduire les absences liées à la contraction de la maladie dans un milieu hospitalier sous forte tension.
En France, le gouvernement envisage justement de réserver les premières doses du vaccin AstraZeneca “aux soignants de moins de 50 ans” dont les médecins de ville, à en croire Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, cité par Les Échos.
Une telle décision est attendue. L’Ordre des médecins a récemment réclamé d’“accélérer” la vaccination contre le Covid-19 de tous les soignants “sans critère d’âge ni de comorbidités”, pour “permettre à notre système de santé de rester debout” à l’approche d’une nouvelle vague épidémique.
L’injection est actuellement réservée à ceux de plus de 50 ans, ou aux plus jeunes ”à risque avéré” (diabète, obésité, hypertension...). Mais l’Ordre considère que “notre stratégie vaccinale doit pouvoir évoluer pour tenir compte des évolutions constatées sur le terrain”.
Quid des écoles et des étudiants?
Dans un second temps, toujours selon les informations des Echos, les pharmaciens libéraux pourraient même participer directement à la campagne de vaccination anti-Covid, le vaccin AstraZeneca n’ayant pas besoin d’être conservé dans un supercongélateur.
Dans ce cadre d’une campagne de vaccination décentralisée, une autre piste pourrait se trouver du côté des écoles et universités. Au micro d’Europe1 le 5 janvier, le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer disait réfléchir à la possibilité de vacciner les enseignants dès le mois de mars: “Je suis capable de comprendre qu’il faut commencer par les personnes âgées, les hôpitaux, mais juste après viennent les personnes de mon ministère car elles sont au contact des enfants, des adolescents.”
Le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, a lui recommandé de vacciner les étudiants. Une proposition qui ferait sens politiquement, alors qu’Emmanuel Macron réfléchissait, en cas de nouveau confinement, à un moyen d’épargner la jeunesse en détresse.
À voir également sur Le HuffPost: Quand Mélenchon cumule les approximations sur la vaccination