Que faut-il retenir de la session d’écoute du nouvel album de Kanye West ?

En amont de la parution de son dixième album solo annoncé pour ce jour – et qui se laisse encore désirer sur les plateformes de streaming –, Kanye West a tenu le 22 juillet une session d’écoute homérique dans l’enceinte du Mercedes-Benz Stadium...

Que faut-il retenir de la session d’écoute du nouvel album de Kanye West ?

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En amont de la parution de son dixième album solo annoncé pour ce jour – et qui se laisse encore désirer sur les plateformes de streaming –, Kanye West a tenu le 22 juillet une session d’écoute homérique dans l’enceinte du Mercedes-Benz Stadium d’Atlanta (71 000 places au maximum de sa capacité).

Pour présenter Donda, le successeur de Jesus Is King, le rappeur chicagoan a une nouvelle fois pensé les choses en très, très grand. Retour sur cet événement étrange, chancelant et bigger than life. En somme, à l’image de son auteur.

Palanquée d’invité·e·s

Tout de rouge vêtu, cagoulé et devant une foule gargantuesque massée en tribunes, Kanye West a rejoint les travées du Mercedes-Benz Stadium d’Atlanta, après avoir réalisé le rêve de nombreux fans lors d’un dernier morceau épique : des retrouvailles – voire une réconciliation – avec Jay-Z, venu poser un couplet sur ce morceau final, quelques heures seulement avant que le public ne le découvre : “This might be the return of The Throne/Hova and Yeezus like Moses and Jesus.”

>> À lire aussi : “Donda”, le nouvel album de Kanye West, sortira ce vendredi 23 juillet !

Si ces retrouvailles ont constitué le pinacle de cette étrange soirée, d’autres péripéties ont essaimé la “performance” du rappeur américain errant sur l’immense étendue du stadium d’Atlanta. Si les rumeurs vont bon train quant à la présence de 2 Chainz sur le disque – à la suite d’une photo où on le voit poser au micro dans les backstages du stade – Donda comporte d’ores et déjà son lot du featurings plus ou moins improbables. Lil Durk, Lil Baby, Playboi Carti, Travis Scott, Baby Keem, Don Toliver, Roddy Ricch, Pusha T, et même le défunt Pop Smoke se sont succédé le temps de 15 morceaux.

À cette liste de contributions s’ajoute évidemment celle de sa mère, Donda West, décédée en 2007 et présente sous la forme d’anciens enregistrements, ainsi que les mots de la poétesse Gwendoline Brooks, 1ère femme afro-américaine à recevoir un prix Pulitzer en 1950.

Work in progress

Alors qu’il était encore à l’ouvrage sur le mix de l’album quelques heures – voire minutes – auparavant avec son acolyte Mike Dean, Ye s’est livré, corps et âme, mais toujours dans le silence, au milieu du terrain immaculé du stade d’Atlanta. Dans cet alliage d’égo trip et de vulnérabilité (à la fois centre du monde et écrasé par la foule) qu’on lui connait, il a tenté tant bien que mal d’occuper l’espace. Une vulnérabilité qui a atteint son apogée sur le morceau supposément intitulée Losing My Family, dans lequel il partage sa peur d’être dépossédé de son rôle de père depuis sa rupture avec Kim Kardashian (présente dans l’assistance), et qui l’a laissé genoux à terre dans un moment aussi gênant et grandiloquent que bouleversant.

Dans cette grande messe d’orgues synthétiques, de gospel, de guitares électriques distordues et de chant auto-tuné à fleur de peau, qui augure le meilleur pour la sortie officielle de Donda, la soirée a finalement été marquée par la fragilité de ce que Kanye a donné à entendre. Un disque à l’état de maquette – plus encore que lors de la session d’écoute pour son album The Life of Pablo, qui s’était tenue au Madison Square Garden, à New York, en 2016 –, où certaines portions de ses couplets sont réduites à des babillages de toplines, des mélodies chantées en yaourt.

Une soirée qui cristallise finalement à la perfection l’oxymore Kanye West. Le mégalo capable de faire preuve d’une prétention sans limites en louant un stade (et en faisant payer entre 20 et 100 dollars des places) pour écouter un album inachevé, et l’artiste déballant ses tripes en position de vulnérabilité extrême devant des milliers de personnes.

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