Que vaut “Demon Slayer : Le train de l’infini”, le manga animé qui affole le box-office mondial ?
Celles et ceux qui observent les entrées du box-office mondial avaient vu la vague Demon Slayer arriver de loin. Sorti en Japon mi-octobre 2020, dans un contexte épidémique, le film y est devenu le plus gros succès de l’histoire du cinéma nippon,...
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Celles et ceux qui observent les entrées du box-office mondial avaient vu la vague Demon Slayer arriver de loin. Sorti en Japon mi-octobre 2020, dans un contexte épidémique, le film y est devenu le plus gros succès de l’histoire du cinéma nippon, devant Le Voyage de Chihiro et Titanic. A sa sortie aux Etats-Unis fin avril, il a supplanté au box-office des blockbusters comme Godzilla vs Kong. Demon Slayer est aujourd’hui le film d’animation japonais le plus lucratif de l’histoire avec 440 millions de dollars de recettes dans le monde.
Même en France, il est le nouveau film le plus plébiscité lors de la réouverture des salles, seulement devancé par le multi-césarisé Adieu les cons. Il dépassera sans doute le million de spectateur·rices pour pourquoi pas chatouiller les 1,3 et 1,4 millions d’entrées du Château Ambulant (2005) et du Voyage de Chihiro (2002), tout en restant bien loin des 2,2 millions de Pokemon, le film : Mewtwo contre-attaque (2000).
Mais contrairement à ces trois films qui bénéficiaient soit de la renommée de leur auteur Hayao Miyazaki, soit de la déclinaison en franchise d’un phénomène de société, le Pokemonmania, Demon Slayer n’avait, a priori, pas la tête d’un film apte à se hisser au sommet du box-office. Même si le manga et la manga animé dont le film est la suite jouissent d’une certaine fan base, on est très loin du niveau de popularité que connaissent d’autres mangas animés comme Naruto, One Piece, L’Attaque des Titans ou Berserk.
ShonenLe film en lui-même n’a rien de transcendant. Ce n’est ni son récit, ni la qualité de son animation qui expliquent un tel emballement. Reprenant les codes du Shonen (manga pour adolescent stéréotypé masculin), il met aux prises quatre jeunes apprentis pourfendeurs (guerriers combattants les démons) et un pilier (sorte de super-guerrier) qui doivent combattre un démon bien décidé à se nourrir des 200 passagers du train dont ils sont tous les passagers. On y retrouve les codes du genre : chaque héros, et chaque méchant, présentent un talent ou une aptitude spécifique au combat.
C’est celle du démon qui rend le film intéressant. Ce dernier est capable d’endormir à volonté ses adversaires et d’envoyer ses serviteurs à l’intérieur de leur rêve, pour pénétrer leur inconscient et détruire leur centre vital. Demon Slayer, c’est un peu Le Crime de l’orient express d’Agatha Christie qui rencontre Inception de Christopher Nolan. Toute la partie du film qui se déroule dans le monde des rêves est assez belle. S’y côtoie le sentiment d’étrangeté de vivre dans un monde factice, mais idyllique et la menace de l’intrus qui pénètre l’inconscient en taillant, au sens propre, dans les parois du rêve pour atteindre une retranscription visuelle de la psyché de leur hôte.
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Mais lorsque cette parenthèse onirique est refermée et que le film retombe sur ses rails, l’affrontement entre le démon et nos jeunes pourfendeurs manque d’allant, tout comme l’interminable combat final entre le pilier et une lune démoniaque, sorte de super-démon invincible.
Si Demon Slayer jouit d’un tel succès en salle, c’est plutôt parce que, pour la 1ère fois sort au cinéma un manga animé qui s’adresse à un public nouveau, celui de millenials dont les goûts ont été façonnés par Pokemon, Naruto et les films de Studio Ghibli et qui, jusque-là, regardaient leur manga animé devant l’écran de leur ordinateur. Hollywood l’a bien compris puisque les projets d’adaptation en live action de mangas à succès se comptent par dizaines. Une chose est sûre, Demon Slayer est le 1er signe d’un nouvel âge d’or du manga animé au box-office mondial.